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Rapport de mémoire

Commentaire de texte : Rapport de mémoire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Août 2019  •  Commentaire de texte  •  3 144 Mots (13 Pages)  •  372 Vues

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 Université de Tunis El Manar

Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis

Master de littérature et linguistique françaises.

Avant-projet de mémoire de recherche :

Pédagogie et Modernité dans De l’éducation des filles, Fénelon

Présenté par : Ben Yahia Cyrine

Dirigé par : Mr Mohamed Chagraoui

2017-2018

  1. Le choix du corpus et du sujet :

 Mon affinité avec le XVIIe siècle est née lors d’un cours donné par l’Université pendant ma deuxième année de Licence. Connaissant déjà Molière à travers L’Avare et Le Malade Imaginaire, j’ai découvert dans le cadre de ce cours une œuvre toute aussi digne d’intérêt que les deux autres citées auparavant. Tartuffe m’a, non seulement, permis de rentrer de plein fouet dans un siècle où l’essor d’un nouvel esprit scientifique était à son apogée, mais aussi, m’a donné l’occasion de me documenter sur tout ce qui s’articulait autour de la vie mondaine : les salons littéraires, les femmes écrivaines, les mœurs, la vie religieuse et politique et la condition de la femme. Donc, j’ai développé un intérêt particulier pour la question de l’éducation des femmes au XVIIe siècle.

Pourquoi Fénelon et  De l’éducation des filles ?

 Né sous le nom de François de Salignac de La Mothe-Fénelon, il fait partie des figures les plus emblématiques du XVIIe siècle. Ayant contribué à la Querelle des Anciens et des Modernes, il a mis fin à cette querelle dans une lettre à l’Académie (1716) dans laquelle il expose son goût raffiné pour la simplicité des anciens tout en invitant les Modernes à les surpasser. De plus, connu comme étant le précepteur du Duc De Bourgogne (petit fils de Louis XIV), Fénelon a basé l’éducation morale et politique de son jeune élève sur la culture classique, l’histoire, la mythologie et les langues anciennes tout en gardant à l’esprit un regard critique. Orateur à la cour du roi Louis XIV, prêtre en 1675, précepteur, académicien en 1693 et Archevêque de cambrai, Fénelon fut un des écrivains qui ont marqué l’histoire littéraire et culturelle du XVIIe siècle.

Outre ses raisons énumérées, j’ai choisi Fénelon, parce qu’il s’est intéressé à la question de l’éducation des filles qui a été longuement négligée aux siècles précédents.         

              Il est l’auteur de plusieurs œuvres pédagogiques telles que Les Aventures de Télémaque (1699), Fables et opuscules pédagogiques ou encore Dialogues Des Morts Composées Pour L’Éducation D’un Prince, De l’Éducation des filles.

           Cette dernière est en réalité un traité de treize chapitres (du chapitre I au chapitre VIII : Fénelon traite de l’éducation des enfants / du chapitre IX au chapitre XIII : il ne s’occupe que des filles , de leurs défauts , de leurs qualités , de leurs devoirs et du genre l’instruction dont elles ont réellement besoin) .Ce traité est précédé d’une introduction écrite par Charles Defodon et se clôt par une sorte de postface intitulée « Avis à une dame de qualité » sous-titrée « Sur l’Éducation de sa fille » . Ce traité, qui fait partie de ses œuvres principales, est moins connu que Les Aventures De Télémaque .En effet, dans le cursus scolaire et universitaire, nous avons plutôt tendance à associer Fénelon soit à la Querelle des Anciens et des Modernes soit aux Aventures de Télémaque.

  1. La problématique et les pistes de recherche envisagées:

Dans  De l’Education des filles, Fénelon expose ses opinions sur l’éducation .Il se plaint qu’on ne donne pas aux filles l’instruction dont elles ont réellement besoin et que l’éducation des garçons soit la seule prise en compte. De plus, dans certains chapitres, l’auteur dévoile ses vues personnelles sur l’inégalité des sexes. En effet, il combat les préjugés misogynes de son époque et croit fermement que les femmes ont des devoirs aussi importants que ceux des hommes. Dans ce sens, nous pourrons nous pencher sur la problématique suivante :      

-Dans quelle mesure et par quels moyens De l’éducation des filles contribue-t-il à l’avènement de la modernité ?

Nous allons définir ce que nous entendons par modernité : « Bien des penseurs ont cherché à ressaisir l’esprit de la modernité d’une façon synthétique, et l’ont caractérisé, non sans raison, comme une entreprise individuelle et sociale de libération par rapport aux diverses tutelles qui maintenaient l’humanité dans un état d’hétéronomie : la tutelle spirituelle, morale et scientifique de l’Église, la tutelle politique et économique de la monarchie, la tutelle esthétique des Anciens, la tutelle sociale et psychologique de la famille patriarcale, etc. L’esprit de la modernité est un esprit d’affranchissement, de libération, d’autonomisation. La modernité apparaît ainsi comme la possibilité historique de la liberté »[1]. 

Pour pouvoir dégager les axes du mémoire, nous allons opter pour des questionnements qui orienteront notre recherche vers la problématique posée :

-En quoi ce traité est-il différent des autres ouvrages traitant la question de l’éducation au XVIIe siècle ?

- Quels sont les apports de Fénelon dans ce traité ?

-Comment « un ouvrage destiné à une seule famille est devenu un livre élémentaire qui convient à toutes les familles, à tous les temps et à tous les lieux »[2] ?

-Comment De l’éducation des filles est-il le prolongement du système éducatif humaniste du XVIe siècle et comment annonce-t-il les évolutions pédagogiques du XVIIIe siècle ?

  1. La constitution du corpus et ses critères :

Fénelon s’est occupé pendant dix ans de l’instruction des nouvelles catholiques. Ses fonctions lui ont permis de graver son expérience pédagogique dans son traité De l’Éducation des filles  qui a été rédigé en 1680 et publié en 1687, un an après la fondation de Saint-Cyr. Mme de Maintenon a reproduit tous les concepts du pédagogue dans son école. Nous citerons ici quelques-uns : « Il faut chercher tous les moyens de rendre agréables à l’enfant les choses que vous exigez de lui »[3] , « Les parents doivent toujours conserver de l’autorité pour la correction, [], mais encore une fois, il ne faut le faire que quand on ne saurait faire autrement »[4] ou bien encore « Appliquez-vous à faire entendre aux filles combien l’honneur qui vient d’une bonne conduite et d’une vraie capacité est plus estimable que celui qu’on tire de ses cheveux ou de ses habits »[5]. Nous pourrons déduire que cette œuvre, d’une grande portée spirituelle, est destinée à instruire les hommes autant que les femmes.

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