REUTER Y. (1996), Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de l’écriture, Paris, E.S.F.
Commentaires Composés : REUTER Y. (1996), Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de l’écriture, Paris, E.S.F.. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar memadridv • 14 Février 2013 • 668 Mots (3 Pages) • 1 005 Vues
REUTER Y. (1996), Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de
l’écriture, Paris, E.S.F.
Tradition et changements
L’inventaire des griefs que l’on peut faire à la rédaction suffit à expliquer l’abandon du terme
au cours des années 70 et le recours à des formes nouvelles d’écriture en classe : propositions
centrées sur l’expression du sujet (le texte libre, l’atelier d’écriture), sur les théories du texte
et de la narration (importance des schémas et des typologies), sur l’attention au signifiant
(influence de la littérature à contrainte et des « bricolages » poétiques), sur l’explicitation des
processus ou des opérations en jeux dans l’écriture. Ces dispositifs, dont Reuter observe qu’ils
ne se sont jamais substitués complètement à la pratique traditionnelle de la rédaction, sont
présentés avec soin : leurs principes théoriques, leur incidence sur les apprentissages, mais
aussi leurs limites et les risques de dérives.
Un modèle de l’activité scripturale
L’évocation des connaissances issues de l’anthropologie, de l’histoire et de la sociologie
constitue un tournant dans l’argumentation développée par l’ouvrage. Pour Reuter (1996 :
58), « l’écriture est une pratique sociale, historiquement construite, impliquant la mise en
oeuvre généralement conflictuelle de savoirs, de représentations, de valeurs, d’investissements
et d’opérations, par laquelle un ou plusieurs sujets visent à (re)produire du sens,
linguistiquement structuré, à l’aide d’un outil, sur un support conservant durablement ou
provisoirement de l’écrit, dans un espace socio-institutionnel donné. » La précision de la
définition permet un certain nombre d’explicitations qui creusent encore ou qui
problématisent la place de l’écriture dans les apprentissages. Dire que c’est une pratique
sociale, c’est par exemple dégager son apprentissage de l’acquisition de techniques
rudimentaires et cumulatives pour insister au contraire sur les relations de l’écriture avec
l’histoire de l’élève, son rapport au monde et à toutes les pratiques qui le lient aux autres.
Parler de sphères socio-institutionnelles revient à souligner la différence entre écrire dans
l’école (ou pour l’école) et écrire pour soi, et à relever par ailleurs les règles, souvent
implicites, qui commandent aux pratiques scolaires de l’écrit : on écrit pour montrer qu’on
sait faire (un texte composé, un texte au passé, une argumentation pour une cause indifférente,
etc.), on écrit pour être évalué, etc. Ainsi, l’apprentissage de l’écriture ne peut se concevoir
sans
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