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Quels rôles Les Femmes Ont-elles Dans Lorenzaccio

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Par   •  6 Juin 2014  •  2 078 Mots (9 Pages)  •  816 Vues

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Quels rôles les femmes ont-elles dans Lorenzaccio ?

Lorenzaccio est un drame romantique sans couple central emporté par la passion amoureuse, Musset dérogeant à une loi supposée du genre. Il n’en reste pas moins que, comme en raison inverse de cet effacement, la femme, la féminité, le féminin y tiennent une place considérable, sur les plans dramaturgique, idéologique et symbolique. Bafouée ou sublimée, déplacée ou diffuse, ambiguë et ambivalente, éclatée et centrale à la fois, la référence féminine imprègne la « pièce de théâtre » comme l’intitule son auteur. La pièce d’Alfred de Musset est assez pauvre en personnages féminins qui y figurent au nombre de quatre: Marie Soderini, Catherine Ginori, La Marquise de Cibo et Louise Strozzi. On peut remarquer que même si ces dernières semblent en retrait tout au long de l'œuvre, elles tiennent malgré toutes des rôles particuliers, et ne sont pas sans importance dans le déroulement de l'histoire. On remarquera la place des femmes dans la liste des personnages : elles sont en bas de liste dans le livre. En plus d’illustrer la condition de la femme à cette époque, nous pourrions penser que leurs rôles sont insignifiants dans Lorenzaccio. Cependant, ce n’est pas le cas car celles-ci sont en lien avec la corruption des mœurs. Nous pouvons donc nous demander, quels rôles les personnages féminins de la pièce jouent-ils dans la peinture de la corruption ?

Nous verrons dans un premier temps que certaines femmes sont complices et encouragent même la dépravation et l’immoralité alors que d’autres sont victimes de ces mœurs dissolues.

Elles sont méprisées. Par Louise est importunée par Julien Salviati dans la scène. Le duc lui est un homme volage qui multiplie les aventures. La scène d'exposition s'ouvre d’ailleurs sur une transaction prostitutionnelle est où la sœur de Maffio est enlevée. Le cardinal ne voit en la marquise qu’un objet politique pour manipuler le Duc. Et on distingue une forme d’ironie dans le discours de Lorenzo quand il parle du mythe de Lucrèce. Au premier abord les femmes pourraient donc n’être là que pour assurer la diversité de la pièce au même titre que les enfants, les précepteurs, les marchands etc. Cependant si l’on plonge plus profondément on peut s’apercevoir que cette idée est erronée.Les femmes ont en fait un rôle très important, mais il est relatif. Elles peuvent apparaître comme secondaire car elles ne deviennent importante que mise en relation avec d’autre personnage. Catherine, est d’une importance capitale dans la pièce, non pas par ses propres actions (elle ne fait rien de particulier) mais parce qu’elle sert d’appât à Lorenzo et qu’elle lui permet de tuer le Duc. Dans une moindre mesure, c’est aussi son évocation qui permet à Lorenzo de détourner le Duc du vol de la cotte de maille. Louise aussi à une grande importance dans l’intrigue, alors qu’elle n’a que deux minuscules répliques et n’apparaît que dans deux scènes, et pourtant c’est le déclencheur de l’intrigue Strozzi. C’est l’insulte qui lui ai faite qui déclenche la tentative d’assassinat de Salviati, et donc l’arrestation des enfants de Philippe qui souhaite alors agir et à contrario c’est sa mort qui provoquera l’inaction de Philippe. Ce n’est pas par leurs actions en elle-même qu’elles apportent à l’intrigue mais par leur interaction avec les autres ou bien elles ont un rôle bien précis destiné à mettre en valeur le déchirement de Lorenzo. Catherine encore une fois permet à Lorenzo de s’interroger sur le pouvoir de la débauche lorsqu’il essai machinalement de la corrompre (IV, 5). Marie n’apparaît que pour dresser le portrait du Lorenzo d’autre fois, celui qui était pur, créant un parallèle qui exacerbe le côté débauché du Lorenzo de maintenant, de Lorenzaccio. Chacune des femmes à aussi un fort côté symbolique toujours sur le thème de la pureté et du stupre. Selon Lorenzo lui-même Catherine est le symbole de la pureté : « Il y aura peut-être de l’autre une goutte de lait pur tombée du sein de Catherine, et qui aurai nourri d’honnêtes enfants » (IV, 6). Le dramaturge construit l’intrigue autour de Catherine. Si elle tombait sous les assauts du duc, c’en serait fini de l’idée même de vertu féminine. Tante en péril, mais tante préservée donc. « Pense à ta tante », « tu as une tante qui me revient », « Je te dis de parler de moi à ta tante » (II, 5) : à cette insistance, Lorenzo répond par « j’ai parlé de vous à ma chère tante » (II, 7), juste après avoir jeté la cotte de mailles dans le puits. Remarquable proximité dramaturgique et thématique : après avoir dévirilisé en partie le duc, cette « armure vivante » selon le cardinal (II, 3), ainsi dénudé et offert au coup mortel, la promesse d’amour annonce évidemment le meurtre32. Le mignon sans cotte recevra la fausse tante. Décidément, sa vie ne tient même plus à un fil d’acier. Comme en plus Lorenzo s’ingéniera à rouler le baudrier autour de la garde de l’épée d’Alexandre (IV, 11), cette sorte d’« infibulation » selon Pierre Laforgue 33 nouera l’aiguillette d’Alexandre, lui qui voulait être un « vert-galant » (IV, 10). A l’extase de Catherine devant le spectacle de la nature au bord de l’Arno (I, 6) va faire écho celle de Lorenzo à la fenêtre après l’assassinat d’Alexandre (IV, 11). Significatif parallèle, qui montre quelle correspondance spirituelle existe entre la tante et son neveu. L’harmonie des âmes se traduit par l’analogie des thèmes et la similitude des expressions. Pourtant, avant de se reprendre, avant de se refuser à imaginer Catherine se livrant en chemise à des turpitudes de « bonne fille » (IV, 9), Lorenzo ne peut s’empêcher de jouer les tentateurs auprès de sa tante, ce « petit cœur innocent » (IV, 5) : « N’as-tu pas été flattée ? Un amour qui fait l’envie de tant de femmes ! Un titre si beau à conquérir, la maîtresse de… ». Menace mortelle (« Pauvre Catherine ! tu mourrais cependant comme Louise Strozzi, ou tu te laisserais tomber comme tant d’autres dans l’abîme, si je n’étais pas

là ») ,cette tentation possible prouve que Catherine n’est pas à l’abri

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