Quelle est la vision de la condition féminine dans un système phallocratique ?

        « Les hommes naissent tous libres et égaux en droit » stipule la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen votée en 1789. Pourtant, à lire ce corpus qui regroupe quatre documents consacrés à l’évolution des rôles des femmes dans la société, on s’aperçoit qu’il reste du chemin à parcourir pour concrétiser cette affirmation.
Mme Foulon-Lefranc, dans son ouvrage « La Femme au foyer » (1946), vise à parfaire l’éducation des jeunes filles et des femmes. Roland Barthes, dans sa série d’articles regroupés sous le titre « Mythologies » (1957), s’attaque au féminisme de bon ton du magazine ELLE et renforce les schémas traditionnels et archaïques d’un système phallocratique omniprésent. Aristophane, dans sa comédie « L’assemblée des femmes » (392 av. J-C), propose un renversement des relations du pouvoir habituel pour l’époque. La photo, tirée de la campagne publicitaire de « Eden Park », met en scène des jeunes femmes plutôt sexy, effectuant des tâches ménagères.
        Ainsi se pose la question suivante : Quelle est la vision de la condition féminine dans un système phallocratique ?
        Dans un premier temps, nous étudierons la conception de la femme ; puis dans un second temps, nous analyserons les relations entre hommes et femmes.

        Dans cette première partie, nous allons étudier la conception de la femme car cette reine du foyer a le triple rôle d'épouse, de mère et de ménagère.

        Tout d’abord, la femme est une mère est une épouse avant tout.
Dans les années 1950, l'objectif de la femme était avant tout de se marier et avoir des enfants. Après la naissance de son enfant, les idées de l'époque montrent une femme devant être d'une certaine manière dévouée corps et âme à son enfant. Elle doit aussi lui donner une éducation c'est-à-dire des valeurs propres à la famille, qui lui permettront de s’épanouir pleinement dans sa vie. Le rôle de la femme était de veiller au mieux à l’environnement familial, tandis que son mari, lui, travaille à l'extérieur ce qui permet donc à la famille de vivre grâce au salaire qu'il gagne. Celle-ci doit donc apprendre à devenir une bonne mère et une bonne épouse.
        En effet, comme en témoigne Mme Foulon-Lefranc, la femme doit s’occuper de sa famille et des tâches domestiques et ménagères : « une femme ne peut faire mieux que fonder un foyer » (l.21) ou encore « ne méprisez aucun des travaux domestiques » (l.17).
        De plus, Barthes décrit une vision archaïque de la femme ce qui confirme le rôle traditionnel de celle-ci : « que les femmes ne croient pas […] sans être d’bord soumises au statut éternel de la féminité » (l.15) ou « les femmes sont sur la Terre pour donner des enfants aux hommes » (l.16).
        Quant à Aristophane, il montre que la femme est avant tout une mère responsable et attentive : « c’est qu’étant mères elles auront d’abord à cœur de sauver les soldats » (l.20) ou « qui leur enverrait les vivres plus vite qu’une mère ? » (l.21).
        De même, sur la publicité de « Eden Park », la femme apparait comme un objet et prête à réaliser toutes les tâches du quotidien pour sa famille. Elle arbore un petit regard espiègle presque dérangeant, comme si elle était super fière d'étendre le linge et de repasser les chemises de son mari.

        Ensuite, la femme n’est pas destinée qu’à son rôle maternel mais elle est également une ménagère.
Vers les années 1950-1960, la femme est assimilée au modèle de la fée du logis c’est- à-dire une femme qui s'occupe activement du travail à effectuer dans la maison. Cela se compose de cuisine, de lessive, de repas, de ménage ou bien même encore de rangement... La femme est très active et contribue pleinement à l'entretien du foyer. Le mari a le beau rôle car il travaille et assure le bien être de sa famille. Il est généreux puisqu'il achète des cadeaux à sa femme, mais il lui offrira surtout des instruments de cuisine ou de ménage pour leur plus grand plaisir. Après la seconde guerre mondiale, le confort de la femme au foyer a évolué grâce au progrès technique.
        En effet, Mme Foulon-Lefranc affirme que la femme devrait être heureuse de s’occuper du foyer, aidée par des moyens modernes : « les travaux ménagers sont, grâce aux inventions modernes, bien moins pénibles qu’autrefois » (l.1) ou « ils sont pour la maîtresse de maison d’efficaces auxiliaires » (l.5).
        Quant à Aristophane, il montre aussi le rôle ménager de la femme : « elles trempent les laines dans l’eau chaude » (l.7).
        De plus, la publicité de « Eden Park » représente la femme en train d’accomplir une de ses tâches ménagères qu’est le repassage. Elle est aidée par un objet révolutionnaire : le fer électrique.

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