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Prémices D'une Nuit De Songes

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Par   •  16 Mars 2014  •  1 169 Mots (5 Pages)  •  1 181 Vues

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Résumé : Le songe d'une nuit d'été de William Shakespeare (vers 1594)

"La comédie nous fait du bien, mais les théories de la comédie nous enferment dans le mal", écrit Michel Edwards au tout début de son Shakespeare et la comédie de l'émerveillement. C'est que le rire a dans la tradition classique toujours quelque chose de satanique ou de punitif. Le rire rit toujours aux dépens de quelqu'un - qu'on se moque de lui ou qu'on veuille le corriger de ses vices. Le rire tourne en dérision ce qu'il y a de plus sacré en ce monde : les croyances et la souffrance d'autrui. Le rire abandonne l'homme à sa misère. Le rire abandonne l'homme dans la matière - et La comédie est le lieu de cette matière triomphante. Du moins chez Molière.

Car chez William Shakespeare, le rire est moins dérision des hommes qu'étonnement devant les hommes. Le rire est moins ce qui met à distance la réalité que ce qui l'approuve, et la comédie est non plus le lieu de la misère de l'existence que celui de l'émerveillement devant celle-ci. Dès lors, la comédie de l'émerveillement va se mélanger avec ce que l'on va bien être obligé de considérer comme une élévation spirituelle - et l'on sera alors tenté de dire que c'est la tragédie qui enferme l'homme dans la matière. Lear, Macbeth, Othello ou les grands égarés dans la folie matérielle de l'ambition, de la jalousie ou de l'égoïsme. Shakespeare athée ? On en parlera une autre fois.

Pour l'heure, il s'agit de "sauver le rire", et pour cela, passer du réel risible au réel rieur. Dans ces merveilles que sont Comme il vous plaira, La nuit des rois, Le songe d'une nuit d'été ou La tempête, il y a un rire qui dit oui à l'existence, un rire qui triomphe du mal, soit de la mort, et qui fait que tout est bien qui finit bien. C'est ce que Edwards appelle le "merry" de Shakespeare, cette allégresse, veritable "accélération de l'être", et qui traduit "le sentiment d'appartenir au monde et de nous y plaire". Le "merry" ou ce qui nous rend joyeux dans l'appréhension du réel. Le "merry" ou ce qui nous fait nous voir ce qu'il y a de merveilleux dans le réel. "O merveille !", s'exclame la Miranda de La tempête en voyant pour la première fois un groupe d'homme perdus - c'est-à-dire l'humanité - sur son île.

Les ensorcelés

Dans l'émerveillement, le réalité n'est plus jamais décevante - bien au contraire, elle est celle sur laquelle on va constituer rien de moins qu'un nouveau monde fondé sur le pardon et la réconciliation. Approuver le réel, c'est en effet renouveller son moi de fond en comble en se débarrassant de tout le ressentiment et de tous les instincts de vengeance qui jusqu'à présent le constituaient. "Socialement" parlant, cela signifie que l'on est prêt de créer une nouvelle communauté où rois et reines, fées et elfes, artisans et comédiens vont tous pouvoir vivre en paix et en utopie.

Cette utopie, Le Songe d'une nuit d'été la réalise entièrement. Non seulement parce qu'il n'y a pas de "méchant" qui vienne troubler la fête (comme le Don Juan de Beaucoup de bruit pour rien rien), mais parce que la réconciliation finale inclut tous les personnages - sans négatif ou menace d'enfer. La loi d'Athène qui prévoie la mort pour les enfants désobéissants est oubliée. Egée finit par pardonner à sa fille. Lysandre peut épouser Hermia et Démétrius peut "accepter" d'être aimé par Héléna. Et si l'enfant indien de Titania

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