Primo Levi

Primo Levi : un écrivain marqué par son histoire.

Primo Levi, écrivain italien du XXème siècle a vécu une histoire traumatisante connu de tous… En effet, faisant parti des mouvements de résistance en Italie, il a été arrêté et a intégré le camp de travail d’Auschwitz en 1943. Dans son ouvrage, il nous fait part de son quotidien au lager et de l’organisation du camp.

Auschwitz : Comment rendre compte de l’innommable ?

Durant son année de détention, Levi a été soumis à une politique de la terreur instaurée par les SS. Les coups, les brimades et les humiliations étaient devenus une routine quotidienne…la routine de l’horreur. La faim et le froid semblaient désormais faire partie intégrante de leur vie et la mort emprisonnait peu à peu chacune de leur pensée. Au lager, le passé devient inexistant puisque se remémorer le passé est une source de faiblesse et la perspective d’un avenir est inexistante puisque la mort prend à chaque instant une vie humaine. La survie d’un homme implique la mort d’un autre. Pour avoir une chance de survivre, les détenus imaginaient des stratagèmes. Les échanges de rations de pain contre de la soupe devenaient monnaie courante. Ainsi, le camp est devenu progressivement une microsociété dans laquelle seule la loi du plus fort est valable. Dans le camp, le bien et le mal n’ont plus lieu d’être compte tenu de toutes les horreurs infligées aux prisonniers. De plus, tout un processus de déshumanisation a été mis en place de manière à ce que les détenus se considèrent comme de simples animaux (leur identité était réduite à un simple tatouage…). Dans ces conditions comment faire part aux autres, aux hommes libres de cette expérience si choquante, si perturbante. On voit ainsi toute les limites du langage, un langage comme le disait justement Levi « inventé par et pour des hommes libres… ».

Si c’est un homme…

Le titre choisi par Primo Levi n’a pas été décidé au hasard. En effet, ce titre a une double signification. Tout d’abord si ce sont des hommes, comment ont-ils pu infliger une telle souffrance morale et physique à leur semblable ? L’humanité semble alors dénuer de tout sens dans un tel contexte d’existence. Ou encore, si c’est un homme, le reste-t-il après une telle expérience ? Il semblerait que l’on ne quitte jamais réellement le lager puisque, 40 ans après Auschwitz, Primo Levi s’est donné la mort. Psychologiquement, la pensée d’avoir survécu lorsqu’autant d’âmes sont parties lui a été insupportable.

La volonté de témoigner

Primo Levi a choisi la carte de l’objectivité pour la rédaction de son roman. Bien que la subjectivité soit parfois présente dans son œuvre, l’objectivité est prédominante et ceci rend l’œuvre de Levi originale. Aucun procédé stylistique majeur n’est employé c’est pour cela que l’écriture de Levi peut être qualifiée d’écriture blanche. A travers son ouvrage, on ne ressent aucune haine vis-à-vis des allemands et l’écrivain s’en défend en disant que leur bourreau n’avait pas de visage, c’est l’organisation du camp qui était responsable de leur détresse. Il désire aussi lutter contre l’oubli de manière à ce que les victimes du camp ne meurent

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