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Poésie Et réalité

Note de Recherches : Poésie Et réalité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Septembre 2014  •  1 051 Mots (5 Pages)  •  745 Vues

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Les poètes manifestent à l’égard de la réalité un mélange d’attirance et de répulsion. «- Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie», c’est ainsi que Rimbaud met fin à sa vision imaginaire dans le poème «Les ponts». On peut alors se demander si la poésie permet de nous éloigner du réel ou bien si elle nous fait mieux percevoir la réalité ? Nous commencerons par voir qu’effectivement la poésie peut nous permettre de fuir une réalité parfois triste et ainsi nous inviter vers un autre monde. Ensuite, nous étudierons comment les poètes qui sont des observateurs peuvent aussi nous décrire cette réalité sans chercher à l’imager. Enfin, on s’apercevra que la plupart des poèmes ont une part de réalité qu’on finit par mieux cerner grâce à leur imaginaire.

La poésie parle souvent de rêve, d’émotions, de choses impalpables. Pourquoi ? Peut-être pour mieux fuir une réalité qui n’est pas toujours plaisante pour le poète. Par exemple, dans «La jetée», d’Henri Michaux, le narrateur fait part au lecteur, dès le début du poème, qu’il est malade. Triste réalité et c’est pour cette raison que très vite, il nous transporte dans son rêve : «je construisis, profitant du brouillard, une jetée jusqu'à la mer». Le lecteur vit lui aussi cette histoire, même s'il sait qu'elle est sortie de l'imaginaire du narrateur mais ce qu’il nous décrit est bien plus agréable que la maladie et le lit dans lequel il se trouve : «des caisses cloutées de toutes sortes de choses précieuses et des femmes habillées richement».

La réalité est parfois mal vécue par le poète alors ce dernier nous invite à fuir avec lui vers autre chose de plus beau comme Baudelaire dans L’invitation au voyage, une rêverie qui ne repose pas sur du concret mais sur des sensations :

«Là, tout n’est qu’ordre et beauté,»

«Luxe, calme et volupté».

Mais attention, lorsque le poète nous éloigne de la réalité, ce n’est pas toujours pour un univers plus plaisant. Pour preuve,

dans «La ronde sous la cloche», Aloysius Bertrand nous invite à entrer dans le monde du cauchemar. En effet, le contexte du texte incite à croire à une divagation nocturne effrayante : «Je comptai avec épouvante douze voix qui traversèrent processionnellement les ténèbres». On est dans le merveilleux, dans le fantastique même si cette expérience vécue est fondée sur des bases visuelles et sonores : «la grosse cloche», «douze voix» ou «je vis de loin», ce qui apporte une petite touche de réalisme propre à n’importe quel cauchemar, ces derniers paraissant toujours plus vrais que nature. L’orage devient une vision terrifiante de la fin du monde. On n’est plus du tout dans le réel.

S’enfuir, nous faire rêver, c’est sans doute ce qu’on attend le plus souvent d’une poésie. Pourtant, la poésie peut aussi viser à révéler la réalité, à transmettre un message. Victor Hugo est l'un des poètes engagés le plus connu. Il a écrit par exemple Souvenir de la nuit du 4 extrait des Châtiments : «Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique.
L'enfant n'a pas crié vive la République.» Pas question d’enjoliver les faits par des mots ou de jolies

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