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Poésie

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Par   •  14 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  5 966 Mots (24 Pages)  •  679 Vues

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La poésie

Qu’est-ce que la poésie ?

• Issu du grec poiésis, ce terme renvoie à l’idée de création, de fabrication.

• Genre littéraire, sa spécificité repose sur le travail de la forme et du langage, qui implique une connaissance de la versification, de la prosodie ou de la métrique : ces termes renvoient à l’étude de la technique de l’écriture, du rythme et des sons caractérisant la poésie, qui s’oppose traditionnellement à la prose. La poésie est aussi une forme d’écriture employée dans un autre genre littéraire, le théâtre en vers.

• Le langage poétique est à la fois au service de la beauté formelle et du sens, ces deux tendances étant parfois séparées dans les œuvres de certains poètes tournés vers la seule recherche de la perfection formelle.

• La poésie s’inscrit dans son temps, tantôt codifiée, tantôt libérée des règles et contraintes, elle est orientée par les aspirations qui traversent les différents mouvements littéraires. Il en va de même pour son contenu : elle peut être morale et didactique au XVII° (avec les Fables de La Fontaine), ou lyrique et engagée au XIX° (avec Victor Hugo), ou encore orientée vers la seule recherche du beau formel.

• Aux traditionnels poèmes en vers s’ajouteront également des poèmes en prose qui travaillent le langage de façon particulière.

I. Etudier la versification

A. Comment lire les vers ?

1. Longueur des vers

a) Comment compter les syllabes ?

Le décompte des syllabes s’appuie sur des règles précises. La poésie se lit en fonction des syllabes que l’on prononce ; pensez à faire les liaisons.

• Prononcer ou non le e ?

L’élision est le fait de ne pas compter un son qu’on ne prononce pas parce qu’on ne l’accentue pas. On parle de e caduc ou e muet en fin de vers, mais aussi devant une voyelle ou un h muet, devant quoi il s’élide.

« Pré/ten/dai/t a/rri/ver/ san/s en/com/br[e] à/ la/ vill[e] » (La Fontaine) = 12 syllabes

En revanche, le e se prononce devant une consonne ou un h aspiré.

« J’im/plo/re/ ta/ pi/tié/, Toi,/ l’u/ni/que/ que/ j’aim[e] » (Baudelaire) = 12 syllabes

• Diérèse ou synérèse ?

Quand deux voyelles se suivent dans une syllabe, elles peuvent être prononcées de deux façons ; l’usage les prononce généralement en une seule émission de voix, dans une seule syllabe ; en revanche, la poésie peut les scinder en deux émissions distinctes, dans deux syllabes, ce qui met en valeur le mot concerné : ce procédé s’appelle une diérèse (du grec di-airesis, « division »).

« Sa/ bu/r[e] où/ je/ vo/yais/ des /con/ste/lla/ti /ons » (Hugo)

Le procédé inverse, qui consiste à prononcer une seule syllabe, est une synérèse (du grec sun-airesis, « rapprochement »).

Blaise Cendrars, traitant avec humour et dérision son métier de poète, marque une synérèse pour ce terme habituellement prononcé sous la forme de deux syllabes, po/ète, qu’il faut alors prononcer poèt – qui évoque l’onomatopée amusante : pouet.

b) Vers pairs et impairs

Les différents types de vers peuvent être classés en fonction du nombre de syllabes qu’ils comportent. La longueur des vers leur donne leur nom.

Vers pairs Vers impairs

Nom Longueur Nom Longueur

dissyllabe 2 syllabes monosyllabe 1 syllabe

tétrasyllabe 4 syllabes trisyllabe 3 syllabes

hexasyllabe 6 syllabes pentasyllabe 5 syllabes

octosyllabe 8 syllabes heptasyllabe 7 syllabes

décasyllabe 10 syllabes ennéasyllabe 9 syllabes

alexandrin 12 syllabes hendécasyllabe 11 syllabes

Les vers pairs sont les plus employés dans la poésie classique. Les plus courants sont l’octosyllabe, le décasyllabe et l’alexandrin, qui est le vers le plus long ; il tient son nom du titre d’une œuvre médiévale en vers de la fin du XII° siècle où il est employé, le Roman d’Alexandre.

Les vers impairs sont moins fréquents. L’heptasyllabe est le plus usité, notamment par Hugo au XIX°. L’ennéasyllabe (peu utilisé) et l’hendécasyllabe (devenu rare après le XIV°) sont présents dans la poésie moderne, à partir du XX°. Verlaine préconise l’usage des vers impairs dans son « Art poétique » (écrit en 1874, publié en 1882, et finalement inclus dans le recueil Jadis et Naguère, 1884) :

« De la musique avant toute chose,

Et pour cela préfère l’Impair

Plus vague et plus soluble dans l’air,

Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. »

c) Vers réguliers et vers irréguliers

La longueur des vers permet de leur attribuer des caractéristiques classiques et régulières, ou modernes et irrégulières.

Le vers régulier : il repose sur le compte des syllabes (de une à douze) qui fixe son rythme ; c’est le vers français classique, qui obéit de plus aux règles de la rime et de la césure.

Le vers irrégulier : le vers moderne est libre ; on se libère à partir de la fin du XIX° des contraintes des vers de même longueur et l’on fait se succéder des vers de longueurs différentes, mais on abandonne aussi les contraintes de la rime, voire la ponctuation.

Les codes classiques impliquent une longueur de une à douze syllabes, mais l’on peut observer des variations au cours des époques.

On peut trouver des vers très brefs : un vers de 3 syllabes dans « Les Animaux malades de la peste » de La Fontaine met ainsi en valeur l’élément détaché :

« Même il m’est arrivé quelquefois de manger

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