Portrait de poètes résistants

René Char

René Char est un poète et résistant français, né à L'Isle-sur-la-Sorgue en 1907 et mort à Paris en 1988.

Il a passé son enfance dans une grande maison familiale à la campagne, devenue plus tard source d’inspiration poétique. Il eut une adolescence solitaire.– Ses poèmes sont imprégnés d’une tendre mélancolie et d’une beauté douloureuse suite à la perte de son père, de la jeunesse, du pays natal. A 22ans, il va à Paris, découvre Aragon, André Breton et les surréalistes, adhère au mouvement surréaliste, avant de s’en éloigner en 1934. Son œuvre sera désormais celle d'un solitaire et d'un homme d'action en prise avec son temps : en 1937, il dédie aux enfants d'Espagne son recueil de poèmes "Placard pour un chemin des écoliers ".

Démobilisé en 1940, il entre presque aussitôt dans la Résistance sous le nom de guerre d'Alexandre. L'expérience de la guerre et de la résisatance sera relatée dans "Les Feuillets d'Hypnos".

Jusqu’à sa disparition en 1988, René Char ne se départit pas d’un pessimisme profond. Ami d’Albert Camus, il entretient avec lui une longue correspondance. Il s’adonne également au dessin et à la peinture, a beaucoup travaillé avec les peintres de son temps : Braque, Miro. Les Matinaux, La Parole en archipel, Fenêtres dormantes et porte sur le toit : toute l’œuvre poétique met en mots le combat obstiné contre la mort et l’oubli, célèbre et sublime le culte de la Beauté et de l’Amour.

Robert Desnos

Robert Desnos est un poète français né à Paris en 1900 et mort au camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie le 8 juin 1945. Il passe son enfance dans un quartier populaire de Paris ; il lit Victor Hugo et Baudelaire, se passionne pour la culture populaire, les romans et les bandes dessinées.

Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit dans les milieux littéraires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surréaliste : il participe aux expériences de sommeils hypnotiques et publie ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp.

Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de La Révolution Surréaliste mais rompt avec le mouvement quand André Breton, Paul Eluard et Aragon s'engagent activement au parti communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il écrit des poèmes aux allures de chanson et crée avec un grand succès en novembre 1933, la musique de la série Fantômas à Radio Paris. L'écrit ou la chanson l’essentiel est alors de communiquer et d’estomper les barrières entre milieux cultivés et milieux incultes.

Desnos s’engage de plus en plus. Son refus d’adhérer au parti communiste ne signifie pas qu’il se désintéresse de la politique. Épris de liberté, son engagement politique ne va cesser de croître avec la montée des périls fascistes en Europe, dès 1934, il participe au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes.

Après la défaite, la vie à Paris est difficile : ses activités radiophoniques se font rares et sont étroitement surveillées. Desnos entre comme chef des informations dans le

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