Plan détaillé – Corrigé

FRA 1720 (DGD 4)

Plan détaillé – Corrigé

Rappel du sujet : « La figure du pont revient souvent dans La Chute de Camus. Montrez qu’il s’agit, pour le personnage principal, d’un espace paradoxal. »

1. Lafiguredupontreprésenteunespacedepouvoiretdeliberté.

1.1 Le narrateur a l’habitude des hauteurs.

Il est « [...] un habitué des cimes et des ponts supérieurs ». (p. 116)

1.2 Ses passages fréquents sur les ponts font naître en lui un sentiment de

puissance.

Le narrateur « étai[t] monté sur le pont des Arts, désert à cet heure, pour regarder le fleuve [...]. Face au Vert-Galant, [il] dominai[t] l’île. [Il] sentai[t] monter en [lui] un vaste sentiment de puissance [...] ». (p. 42)

1.3 Le pont est un espace unificateur qui donne accès à des espaces de domination.

Jean-Baptiste Clamence « aime toutes les îles, [car] il est plus facile d’y

régner ». (p. 49)

2. Par ailleurs, la figure du pont constitue un espace associé à la mort et à la culpabilité.

2.1 L’anonyme se suicide en jetant du pont Royal à Paris.

Jean-Baptiste Clamence est témoin du suicide d’une jeune femme inconnue, mais il ne pose pas le moindre geste pour lui porter secours :

Cette nuit-là, en novembre, deux ou trois ans avant le soir où je crus entendre rire dans mon dos, je regagnais la rive gauche, et mon domicile, par le pont Royal. Il était une heure après minuit [...]. Sur le pont, je passais derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait

regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation. Au bout du pont, je pris les quais en direction de Saint-Michel [...] lorsque j’entendis le bruit, qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d’un corps qui s’abat sur l’eau. Je m’arrêtai net, mais sans me retourner. [...] Je voulus courir et je ne bougeai pas. Je tremblais, je crois, de froid et de saisissement. Je me disais qu’il fallait faire vite et je sentais une faiblesse irrésistible envahir mon corps. [...]. Puis, à petits pas, sous la pluie, je m’éloignai. Je ne prévins personne. (p. 74-75)

2.2. Clamence est hanté par une conscience coupable sous-tendue par le suicide de l’anonyme.

Le protagoniste est rongé par une culpabilité qui le poursuit sans cesse :

Un jour [...], je me trouvais à bord d’un transatlantique, sur le pont supérieur, naturellement. Soudain, j’aperçus au large un point noir sur l’océan couleur de fer. Je détournai les yeux aussitôt, mon cœur se mit à battre. Quand je me forçai à regarder, le point noir avait disparu. J’allais crier, appeler stupidement à l’aide, quand je le

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