Plaisir Et Religion

I. Le théologien.

1. La condamnation augustinienne du plaisir

 Saint Augustin (354-430), né en Algérie, vie à une époque charnière, devient l’évêque d’Hippone (aujourd’hui Annaba). Dans Les Confessions (grand modèle, ex pour Rousseau), dans les livres 1 à 8 raconte sa formation à Carthage, métier d’avocat, enseigne la rhétorique, raconte en détail ses « errements ». Il arrive à Carthage autour de 15-16 ans, adepte du manichéisme (coexistence d’un antagonisme : bien et mal) jusqu'à sa conversion au christianisme (religion d’Etat à l’époque).

Texte 15

Confessions II, 1 : Chapitre décrivant les plaisirs (« mondains ») auxquels il a succombé. Vie dans la débauche (concubinage).

A partir du livre 8, St Augustin fait sa profession de foi + raconte vie de théologien.

Epître d’Ephésiens de St Paul (IV 22) → conversion = opposition entre l’homme ancien et l’homme nouveau. Pour St Augustin il s’agit de se détourner du monde sensible (cf Platon=monde des apparences), des plaisirs du monde (=société) qui le divertissent de soi-même pour se convertir en son intériorité. Il se fait baptiser à Milan.

Dans le livre 10, il se livre à un examen de conscience, description d’analyse des 3 convoitises (ou concupiscence, = désir) par St Jean (I Jean II v16) : « Car tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la richesse - vient non pas du Père mais du monde »

Les yeux = spectacle, théâtre, orgueil = ambition.

Le travail fait par St Augustin sur le plaisir = complexe : notions de plaisir, de désir, d’âme, de corps, de passion étroitement imbriquées. Vocabulaire théologique mélangé au philosophique.

Question qu’il se pose : les passions ont-ils une légitimité ? ou se confondent-elles seulement avec les convoitises ? et dans ce cas constitueraient des pêchés. D’où viennent les pêchés ? Comment s’en guérir ? Comment peut-on concevoir l’existence de bonnes passions ?

Livre XXIV de la Cité de Dieu → Il y a 2 cités, celle des hommes et celle de Dieu. Faire en sorte que tout soit tourné vers la cité de Dieu.

Traite la question du plaisir de la sexualité. Le plaisir parce que lié à la sexualité qui découle de la faute originelle devient le point de focalisation de la critique.

 3 ordres chez Pascal : ordre de la chair (corps, homme), de l’esprit (âme) et de la charité (sainteté -> Dieu).

Chez St Augustin, la chair : corps + esprit → l’homme appartient à la cité de hommes, = corps par rapport à l’âme. Il s’appuie sur St Paul et St Jean

Reprend St Paul en appuyant que les œuvres de la chair ne concernent pas seulement celles qui se rattachent à la volupté sensuelle (fornication,=adultère) mais aussi à celles de la débauches et dans les vices de l’âme (idolâtrie, haine, jalousie, querelles). Il pos un lien direct entre le pêché originel (Adam et Eve) et le plaisir inhérent à l’acte sexuel. Depuis le pêché originel, les hommes d’obéissent plus à leur volonté.

Augustin conclut que ce que Adam et Eve cherchaient à cacher, c’est l’endroit par où le premier pêché est transmis. « Le mal était dans ce qu’ils couvrirent ». De là vient le pêché originel, que personne ne naît exempt de pêché (sauf la vierge Marie et Jésus). Le seul but du mariage doit être la procréation.

Pour Saint Augustin, le plaisir sexuel existait avant le pêché originel, mais car pas de plaisir. Plaisir intervenu en punition du pêché originel. Pour que l’homme prenne conscience de sa révolte contre Dieu, ses organes sexuels ne se soumettent pas à la volonté. Pour St Augustin, il faut faire bon usage de ce mal qu’est le plaisir. Ainsi la procréation doit être l’unique souci d’une vie de couple. (Même réflexion pour Saint Thomas)

Chez les protestants : Luther suit St Augustin au point de départ, mais

Pour Luther, plus de distinction entre plaisir véniel et plaisir mortel -> Indulgence de Dieu. Rejoint St Augustin après.

• Le Festin de Babette : Gabriel Axel 1987 → Au

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