Pierre et Jean

Orhan Manon                                                                                                    2nde4

Texte argumentatif

        En 2007, Olivier Schatzky réalise une adaptation cinématographique de la nouvelle Aux champs de Maupassant parue en 1882 . Nous pouvons nous interroger sur la façon dont le réalisateur apporte un éclairage sur le texte et le travail de l’auteur.

Tout d’abord, le cinéaste a enrichi le texte : il l’a révélé et développé mais il a également ajouté ou modifié des scènes. Par exemple, dans la nouvelle, la mort du frère de Charlot est juste annoncée avec une courte phrase tandis que dans le film, cet évènement devient un épisode pathétique. On apprend notamment que la maladie qui touche le frère est la tuberculose, que les Tuvache n’ont pas assez d’argent pour qu’il aille se soigner dans un sanatorium mais qu’ils refusent l’aide financière des Vallin. Cet élément, qui se termine avec l’enterrement du jeune homme, est donc beaucoup plus développé dans le film et des détails nous sont révélés. Ensuite, Olivier Schatzky met en relief le réalisme de la nouvelle. En effet, la vie paysanne est scrupuleusement représentée grâce à des détails. Le récit décrivait déjà très bien le quotidien des paysans mais le film permet de s’en rendre encore mieux compte : le décor est au plus proche de la réalité, les paysans ont un accent très prononcé, la scène chez le notaire montre que les Vallin sont analphabètes... Enfin, avec ce film, le spectateur est invité à réfléchir sur le déterminisme social. Un travail d’amplification a été réalisé sur le désespoir de Charlot qui ne peut pas changer de milieu social. Tout au long du film on le voit évoluer et accumuler de plus en plus de colère et de peine. Il n’a pas la vie qu’il aurait voulu. Il tombe amoureux d’une femme noble nommée Marguerite mais il découvre au retour de Jean (qui lui a eu l’opportunité d’échapper à son milieu) que c’est sa fiancée. Cela montre une nouvelle fois la barrière sociale. Le côté tragique et sombre de la nouvelle est accentué par le suicide de madame Tuvache causé par la misère et la tristesse. La musique, notamment le violon, renforce les émotions.

En conclusion, Olivier Schatsky a éclairé la nouvelle en développant l’histoire et en mettant en relief son réalisme et son côté tragique avec le désespoir de Charlot qui ne peut pas échapper à son milieu social.  Cela explique la durée du film (56 minutes) et c’est un travail intéressant car le réalisateur a un regard récent sur cette histoire du XIXe siècle.

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