Phèdre Racine. Commentaire

PHÈDRE Jean Racine

Écrite par Jean Racine, l’un des auteurs cultes de la tragédie française, la pièce Phèdre est basée sur le mythe de Phèdre aussi repris par Euripide et bien d’autres écrivains. Cette pièce classique a donné lieu à des nombreuses œuvres et est même représentée au cinéma. L’hésitation entre la passion et la raison est le thème récurrent tout au long de la pièce; et dans les différentes scènes nous voyons comment Phèdre lutte contre cette punition de la déesse Venus. Afin de développer plus amplement la question, centrons-nous maintenant sur deux scènes bien concrètes. Dans la scène III de l’acte Premier nous lisons le dialogue entre Phèdre et Oenone; qui se questionne sur le mal qui assaille Phèdre. Apres quelques hésitations, la fille de Minos raconte ce qu’elle considère et le compare à un crime: Elle aime son ennemi, son beau-fils Hippolyte. Phèdre se sent coupable de son désir et veut mourir avant de poursuivre cette torture qu’elle n’a pas choisie, mais elle ne peut pas le contrôler: c’est un force surnaturelle qui la pousse à commettre ce crime; celui de la passion illégitime. D’autre part, dans la scène V de l’acte Second, le personnage de Phèdre doit affronter son homme et lui avoue ses sentiments si odieux. Face à la réaction d’Hippolyte, pressentie par cette dernière, c’est elle qui lui demande de la tuer, de la punir pour cet amour interdit. Pendant son monologue, la malheureuse femme accuse les dieux d’être les coupables de ces adversités, mais reconnait qu’elle n’est pas tout à fait innocente: l’incapacité de contrôler ses passions avec la faculté de la raison fait grandir le défaut du vice, lequel elle ne peut plus l’arrêter. Lutter contre le destin imposé par les dieux est une caractéristique primordiale dans la tragédie grecque. Les personnages ne sont pas propriétaires de leur vies, leur destin est déjà tracé: seuls les dieux ont un contrôle totale sur la vie et les sentiments de tous les mortels. C’est pour cela que même si Phèdre sait l’illégitimité de ses sentiments, elle ne pourra jamais les réprimer. Elle reconnaît ce châtiment et dit quelques fois dans la pièce que c’est plus une punition des dieux qu’un mouvement de sa volonté. Phèdre est donc dans l’incapacité de changer ou raisonner par elle-même puisqu’elle subit le destin déterminé par les dieux. Pour conclure, nous dirons que dans la préface, Racine exprimé l’idée que la passion et le vice sont les causes du désordre et du malheur de Phèdre et tout ce qui l’entourne. Elle est coupable de ne pouvoir cesser de l’aimer si fort et même de ne pouvoir se raisonner sur ses sentiments; mais d’autre part, c’est la décision des dieux tout puissants qui la rendront innocente par la même occasion. C’est donc avec ces événements si funestes et tragiques, vécus par Phèdre et son entourage, que Racine parvient à inclure le spectateur dans sa pièce, usant avec beaucoup de génie de la catharsis.

...