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Phedre. La fatalite, la monstruosite et la violence

Fiche de lecture : Phedre. La fatalite, la monstruosite et la violence. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Septembre 2014  •  Fiche de lecture  •  681 Mots (3 Pages)  •  4 907 Vues

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AXE 2 : LA FATALITE, LA MONSTRUOSITE ET LA VIOLENCE

Phèdre va, comme dans l’aveu face à Oenone, montrer qu’elle est le jouet du destin. Racine utilise le champ lexical de la divinité (vengeances célestes, les Dieux (3 fois) et par opposition « faible mortelle ») pour situer Phèdre dans la souffrance d’une lutte. Mais elle ne doit pas seulement lutter contre les Dieux, elle doit lutter contre elle-même, et surtout contre un discours qui s’échappe d’elle-même. 2 exemples frappants dans cet extrait : aux vers 665-666, Phèdre revient à la lucidité en réponse à l’étonnement d’H. Il faut imaginer le ton hautain et très sec de cette réponse. C’est comme si Phèdre se réveillait soudain, qu’elle se jugeait avec sévérité, qu’elle redevenait un être moral en même temps qu’une personne de sang royal. Le 2e exemple se situe à la suite du vers 694 : on note que Phèdre s’exprime par une question (qui signifie sa faiblesse), que Racine utilise une assonance en « on », des sons sourds et durs. Le vers 699 développe une syntaxe lourde et peu élégante (avec une allitération en p) : « je ne t’ai pu parler que de toi-même », ce qui montre un embarras.

Devant cet aveu terrifiant (au XVIIe siècle, une femme ne doit jamais parler de son amour, elle doit attendre que l’homme devance ses sentiments), Phèdre se forge une image d’elle-même particulièrement repoussante. Elle a honte. La honte est d’ailleurs répercutée par le fait qu’H ne la regarde pas (« si tes yeux un moment pouvaient me regarder »). Elle va se traiter de monstre deux fois dans la scène (v. 701 et 703), et remplace donc le Minotaure dans l’esprit des héros. Comment définir la monstruosité de Phèdre ? Elle est entièrement morale, évidemment. Elle se concentre dans la phrase affirmative du vers 702. Analysons-la.

La veuve de Thésée : périphrase qui consiste à faire de Phèdre un être frappé par le deuil, deuil d’un Roi, deuil d’un héros de la Grèce vénéré par tous, deuil qu’elle bafoue.

Ose aimer Hippolyte : faute morale, faute active (c’est Phèdre le sujet de la phrase)

La violence est enfin présente dans cet extrait sous deux aspects :

La passion, bien sûr, qui est un amour anormal et irrépressible. Les antithèses employées marquent que ce sentiment est d’une extrême violence (languir/séché pleurs/larmes du vers 690). Phèdre montre également qu’elle a souffert de la haine que lui a porté H lorsqu’elle le contraignait à l’exil (opposition malheurs/charmes du vers 689). La figure qui symbolise cette passion est à nouveau le labyrinthe, lieu où l’on se perd, lieu où l’on perd ses repères, lieu de la folie (champ lexical de la folie : « fureurs » au vers 672, la formule « trouble ma raison » au vers 675, et « perdue » au vers 662). La passion est une soumission. L’absence d’H est donc une souffrance bien pire que celle de sa présence : on notera la violence du cri qui empêche H de terminer sa phrase et qui donc l’empêche de partir (« Ah cruel »). Il s’agit par cette aposiopèse de créer chez Phèdre un instant de panique. C’est d’ailleurs cette panique qui va créer l’aveu direct.

La mort physique du monstre que Racine évoque en deux temps : Phèdre souhaite

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