Paysage de baudelaire

Commentaire Composé Paysage, Charles Baudelaire

 La poésie, ou poiêsis en grec, est l’art d’assembler des mots du quotidien pour en former des associations originales, inouïes. Cet art évolue selon les crises et les changements politiques ; ce genre se renouvelle du tout au tout au XIXe siècle, avec L’Art Poétique de Verlaine, auteur symbolistes. Ainsi, Charles Baudelaire, critique d’art, de littérature et journaliste deviendra poète en publiant les fleurs du mal. Ce recueil très moderne aborde de nombreux thèmes tels la corruption de la nature, l’imaginaire, la force de la révolte, la malédiction du génie… Il sera jugé comme immoral, scandaleux et certains de ses poèmes sont censurés. C’est donc avec son œil critique et que Baudelaire, peintre de la vie moderne, publie Paysage dans la 2eme section « Tableaux parisiens » du recueil des Fleurs du mal. Dans cette section, le poète se promène à Paris et prouve qu’il a longuement arpenté cette ville dans laquelle il y trouve refuge. Baudelaire affirme ainsi sa place et son rôle de poète qui est de voir l’insolite et de le transformer et met également en parallèle le beau et le sal. Nous nous questionneront sur la vision que Charles Baudelaire offre au lecteur à travers le paysage décrit, en d’autre terme, quelle perception de l’espace le poète transmet-il grâce à sa description ? Nous étudieront tout d’abord le paysage inattendu qui est la vile, puis nous aborderons la transfiguration du paysage par le poète, pour finir nous tâcherons d’expliquer la présence du poète dans ce paysage.

          Nous nous attacherons tout d’abord au titre insolite et surprenant du poème. CB s’affiche dans la modernité et est non conventionnel.

S’il dit que le beau est bizarre c’est qu’il fait preuve d’une certaine modernité. Il utilise son art pour le faire découvrir au lecteur, le provoquer et le choquer. CB à son tour nous propose de découvrir le paysage. Il choisit un paysage urbain et qu’il décrit du haut de sa mansarde v5 (petite chambre de pauvre). Dès le v7, il évoque « les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité » qui se rapportent sans doute aux usines de l’époque. On constate que le mot ville n’est toujours pas évoqué. Il nous parle de ce lieu comme d’il peignait cette urbanisation. CB a une vision limité puisqu’il observe de sa petite fenêtre. Son univers peut-être réduit à travers la mansarde v5, sa fenêtre v10, vitre v21, volets. Une certaine réalité est suggérée, une réalité de pauvreté.

La description à peine réaliste va devenir imaginaire. La description réaliste se fait par les couleurs : azur, bleuâtre/ les bruits: oiseaux chantant/ la mansarde qui est inconfortable. L’atelier v6, est une cour d’immeuble parisien et qui à l’époque était souvent pavé et le bruit de l’atelier montait. Les mâts, clochers, tuyaux, gouttières, tout ce zinc parcourt les toits de paris. Les 8 premiers vers décrivent de façon réaliste. C’est à partir du v9 que l’on entre dans l’idéalisation et l’irréalité déjà annoncé au v8 « rêver d’éternité ». Le fait de mettre « gros ciels » au pluriel permet d’accentuer cette id ée assez idéalisé. Les couleurs vues parlent de la ville : « les fleuves de charbons » v11, le noir est ici implicite ; « les tuyaux » évacuent les choses plus ou moins saines. « Le bleuâtre »v 17 est rappelé avec « l’albâtre » v18 qui s’estompe pour devenir plus belle

 Cette transfiguration du paysage est tout d’abord contrastée.

Baudelaire construit son poème comme un tableau avec des contrastes. Les clochers v4 sont associés à l’astrologue, l’atelier désigne un lieu de chant v6, les tuyaux sont associé aux mâts v7, le charbon au fleuve v11, les portières et les volets au palais v15-16. La réalité concrète devient quelque chose de plus bucolique et proche de la nature incitent au rêve voire au voyage. Nous avons donc une métaphore filée : le paysage urbain devient paysage de rêve. Baudelaire va nous guider tout au long du poème.

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