Paragraphe Argumenté

Paragraphe argumenté à partir de l’analyse du début de la scène 1 de l’acte I de

Tartuffe de Molière

Madame Pernelle est un personnage antipathique aux yeux du spectateur. En

effet, elle se montre odieuse et hautaine envers les autres personnages. Cela

se remarque dès ses deux premières répliques, « Allons, Flipote, allons, que

d'eux je me délivre » et « Laissez, ma bru, laissez, ne venez pas plus loin ». Le

parallélisme des premiers hémistiches de ces deux vers, avec notamment la

répétition de deux verbes à l'impératif, séparés par l’apostrophe de son

interlocuteur en incise, atteste de sa forte autorité. Son caractère désagréable

apparaît également lorsqu'elle fait des reproches à Dorine, qu’elle trouve « Un

peu trop forte en gueule et forte impertinente ». L'allitération en /t/ et en /p/

provoque en outre un effet de dureté et d'insistance sur ces termes en eux mêmes insultants. De plus, quand Madame Pernelle déclare à Cléante : « Je

vous estime fort, vous aime et vous révère », on note une antiphrase

puisqu'elle dit le contraire de ce qu’elle pense, sa véritable pensée étant

énoncée deux vers plus loin quand elle affirme : « Je vous prierais bien fort de

n'entrer point chez moi ». C’est sur cette antiphrase, accentuée par la

gradation ascendante des verbes « estimer », « aimer » et « révérer », que

s’appuie une ironie qui montre à quel point Madame Pernelle méprise Cléante.

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