Méthodologie du commentaire littéraire

Qu’est-ce qu’un commentaire littéraire ?

. Il s’agit d’une analyse organisée d’un texte littéraire (roman, nouvelle, poésie, théâtre…) autour de deux ou trois aspects essentiels. Le travail est donc structuré par un plan de deux ou trois partis.

. L’ensemble des remarques constitue une véritable démonstration qui s’appuie sur des exemples précis qui citent le texte (procédés littéraires).

. Les analyses doivent attester la cohérence de votre réflexion. Il ne s’agit pas de faire des remarques diffuses, incidentes, hasardeuses, mais de conduire le lecteur par la « main », étape par étape, à travers le texte. Il ne s’agit pas de faire une lecture exhaustive (complète) du texte mais de choisir des axes cohérents et articulés entre eux qui répondent à une seule et même problématique.

. Il s’agit d’un exercice académique, artificiel, qu’il s’agit de dédramatiser. Réussir un commentaire littéraire suppose de la pratique et de l’entraînement Pour ceux qui seraient tentés, il ne s’agit pas d’y aller « au génie » , à l’aveuglette. Il y a une façon de faire qu’il s’agit de respecter le plus scrupuleusement possible.

Comment lire le texte dans un premier temps ?

        S’imprégner du passage à l’aide de lectures successives avant même de l’analyser. Lire l’extrait en se laissant envahir « cum mentis »,  « avec l’esprit » (d’où vient le nom de com-mentaire). Il faut se mettre à l’écoute d’une voix, d’un style et en entendre toute sa richesse ; « L’intelligence n’est rien sans la délectation » écrit très justement Paul Claudel.

       Commencer par noter les trois mots, les trois termes (noms ou adjectifs) qui correspondent à vos premières réactions, sensations, impressions de lecture. Tentez de les classer, de les hiérarchiser. Le lecteur devra découvrir petit à petit l’intérêt et la beauté d’un texte qu’il n’est pas sensé connaître, il faut donc ménager une progression et, pour ainsi dire, un suspense en allant du plus apparent au plus caché.

      L’un des buts est de trouver des axes, des hypothèses, des pistes, un projet de lecture personnel. C’est là toute l’aventure de l’interprétation : on se trouve parfois soi-même dans sa façon de lire et l’on découvre son « nerf intime » comme le note Danielle Sallenave grâce à une « réelle présence » avec l’auteur. Mais attention à ne pas réduire le texte à vos impressions car elles peuvent être erronées ; vous risquez alors le contresens si, par exemple, vous ne percevez pas l’ironie dans un texte. C’est pourquoi il convient de toujours rassembler impression et expression.

   Procéder à une lecture linéaire scrupuleuse permettra de confirmer (ou d’infirmer) ses impressions, les justifier, les expliciter, les affiner, les reformuler. La règle sera de ne faire état d’aucune impression qui ne soit appuyée sur des indices textuels : « je ressens, je recense ».

Méthode à suivre (travail au brouillon)

A. Observation

1. Etude du paratexte (ce qui est « à côté » du texte) qui donne des informations pour comprendre le contexte de l’oeuvre.

 Quel auteur ? Quelle œuvre ? Quel mouvement littéraire ?

2. Etude du texte lui-même : il faut appréhender le texte posément sans se ruer sur ses possibles significations, car alors vous risqueriez d’être totalement submergés. Se débarasser de l’obsession du sens et du faire sens est nécessaire dans un premier temps. Il s’agit d’abord d’observer le texte dans son ensemble avant d’aller chercher des informations plus précises.

- Fragment ou texte complet ? Titre ? Genre ? Registre dominant ?

- Lexique : niveau de langue (familier, courant, soutenu), champs lexicaux

- Enonciation : pronoms ? temps des verbes ? énonciateur (celui qui énonce, parle) ? destinataire (celui à qui est adressé le texte) ?

- Point de vue (s’il s’agit d’un récit) : focalisations et types de narrateur (interne, externe, omniscient).

- Figures de style dominantes (métaphores, comparaisons, hyperboles, etc.)

- Marques du genre : s’il y a des vers, il faut commenter les rimes, les effets de sonorité (allitérations, assonances…) ; s’il s’agit d’une pièce de théâtre : didasclaies, paartés, double énonciation, gestuelle.

- Syntaxe : longueur des phrases, rythme des phrases (le rythme est-il paratactique (hâché, coupé) ou hypotactique (avec beaucoup de connecteur logiques)?)

B. Etablissement du plan

- En premier lieu, il faut trouver une problématique cohérente, propre à guider l’ensemble de votre analyse. C’est un moment crucial dans la construction de votre commentaire littéraire.

NB : Dans le cadre du commentaire littéraire, la problématique ne se trouve pas à partir de l’analyse d’un énoncé court mais à partir des observations que vous avez faites au préalable sur le texte étudié et des idées principales du texte qui s’en dégagent.

- En second lieu, il s’agit d’établir le plan. Les axes se dégagent en fonction des idées principales du texte. Le devoir doit aller dans le sens d’un approfondissement des idées : de ce qui paraît le plus évident à première lecture à ce qui paraît le plus compliqué. Chaque partie doit comporter plusieurs paragraphes , car chaque paragraphe correspond à une idée.

NB : Il faut à tout prix éviter de paraphraser le texte, c’est-à-dire de redire ce que dit déjà le narrateur ou le personnage.    

Quand puis-je commencer à rédiger mon commentaire au propre ?

Il est périlleux de rédiger tout le commentaire au propre lors d’un travail en temps limité. Il est impératif de rédiger l’introduction au propre ainsi que la conclusion. Le plan doit quant à lui être précis, c’est-à-dire contenir les idées, les procédés et les exemples. En effet, afin de rendre la rédaction la moins laborieuse possible, vous devez savoir ce que vous allez dire à chaque paragraphe de votre développement.

Structure du commentaire littéraire

A/ Introduction (un seul paragraphe) en quatre parties :

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