Montaigne / Des Cannibales
Commentaire de texte : Montaigne / Des Cannibales. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar ricolaschweppes • 28 Décembre 2021 • Commentaire de texte • 2 408 Mots (10 Pages) • 267 Vues
Introduction :
- Amorce :
La Renaissance : dans la seconde partie du XVe
siècle, un vaste mouvement de transformation
bouleverse l’Europe occidentale. On passe alors du Moyen Âge à la Renaissance. Le mot
« renaissance », choisi pour désigner, la seconde moitié du XVe
siècle et le XVIe
siècle, indique bien qu’il
s’agit d’une période de renouveau, marquée par de nombreuses avancées dans différents domaines :
l’invention de l’imprimerie par Gutenberg vers 1440 grâce à laquelle le savoir peut se diffuser plus
largement ; la découverte de nouvelles terres, et notamment un nouveau continent, l’Amérique,
découverte par Christophe Colomb, qui pose le pied aux Antilles, en 1492 ; la révolution copernicienne,
la découverte que la Terre, comme les autres planètes du système solaire, tourne autour du soleil, et
non l’inverse (on passe ainsi d’une vision géocentrique de l’univers à une vision héliocentrique,
beaucoup plus juste que la précédente) ; la redécouverte de l’art de l’Antiquité, suite à la prise de
Constantinople par les Turcs, qui a pour conséquence que de nombreux intellectuels, artistes et savants
fuient vers l’Europe occidentale, emportant avec eux de nombreux documents hérités de l’Antiquité
gréco-latine.
L’humanisme : c’est dans ce contexte historique que naît le mouvement littéraire et culturel qu’on
nomme l’humanisme, auquel appartient Montaigne : Les principales caractéristiques de ce
mouvement, né en Italie puis se répandant progressivement dans toute l’Europe, sont les suivantes :
la critique du Moyen Âge, perçu comme une période obscurantiste, marquée par l’absence de progrès ;
l’admiration pour l’Antiquité gréco-latine dont les humanistes se nourrissent abondamment ; une
nouvelle foi en l’homme, en ses capacités ; enfin, l’éloge de la connaissance, symbole de progrès et de
vertu : si les humanistes croient fondamentalement en l’homme, c’est qu’ils sont persuadés qu’en
développant des connaissances dans tous les domaines (en matière scientifique, culturelle, politique,
morale), les hommes deviendront plus sages, plus tolérants, et ainsi plus heureux. Selon eux, la
connaissance amène à la vertu et au bonheur. C’est pour cela que l’éducation est un enjeu essentiel
pour eux.
Montaigne : Michel de Montaigne (1533-1592) est l’homme d’une seule œuvre : avec ses Essais (1580
pour la première édition), Montaigne invente un nouveau genre : il s’agit d’un ensemble de réflexions
et d’idées, non pas classées d’une manière ordonnée et progressive, mais écrites d’une manière assez
libre. Montaigne parle à la fois de lui (« je suis moi-même la matière de mon livre », prévient-il son
lecteur au début de l’œuvre) et de l’être humain en général. Selon lui, « chaque homme porte la forme
entière de l’humaine condition ». Ainsi, parler de soi apparaît comme une façon d’essayer
d’appréhender l’être humain dans son ensemble. L’apport de Montaigne est considérable dans la
diffusion des idées humanistes. Ainsi, à travers l’évocation des peuples du Nouveau monde, il donne
naissance à l’idée de relativité des cultures. Par ailleurs, comme Rabelais, il fait l’éloge d’une
connaissance riche et variée, qui permet à l’homme de progresser et d’exploiter au mieux ses capacités.
D’une manière plus générale, les Essais de Montaigne se veulent une tentative pour penser, d’une
manière libre, le monde qui nous entoure.
- Présentation du texte : dans le chapitre 31 du livre I des Essais, intitulé « Des Cannibales », Montaigne
aborde le thème de l’altérité, à travers l’évocation des peuples du Nouveau Monde (l’Amérique), que
l’Europe découvre tout au long du XVIe
siècle, notamment grâce aux voyages de Christophe Colomb,
de Jacques Cartier, de Jean de Léry, de Cortés… Le texte est constitué de deux parties, l’une générale
et abstraite, dans laquelle Montaigne se livre à un éloge des Indiens et défend une position qu’on
appelle le relativisme (lignes 1 à 10), l’autre plus particulière et plus concrète (lignes 11 à 26). Dans
cette dernière, Montaigne évoque sa rencontre, à Rouen, avec trois Indiens, qui lui ont fait des
remarques sur la société française. Ce paragraphe contient, lui, une critique politique et sociale.
Montaigne se sert du regard éloigné pour remettre en question certains éléments de la société
française, notamment la monarchie héréditaire et les injustices sociales.
- Lecture du texte.
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- Annonce des axes sur lesquels sera centrée l’analyse linéaire : on s’intéressera notamment, au cours
de l’analyse linéaire, au fait qu’il s’agit d’un texte argumentatif visant à la fois à convaincre et à
persuader le lecteur (premier axe), que Montaigne se livre à une critique
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