Analyse de Des Cannibales de Montaigne

"Des Cannibales", Montaigne

Essais I,31 (1580 - 1595)

I - Biographie de l'auteur et remise en contexte du texte

Michel Eyquem de Montaigne (1533 - 1595) était un intellectuel curieux, qui revendiquait l'éducation humaniste, qui avait le goût pour le voyage et possédait de grandes connaissances en latin.

"Des cannibales" s'inscrit dans les Essais qui traitent de sujets très variés :

éducation

guerre

voyage avec les découvertes de nouvelles civilisations

la vie et la mort, suite à un malaise qui lui a fait prendre conscience de la mort. Il dira même "Philosopher, c'est apprendre à mourir".

Ses essais ont un caractère autobiographique, il dira même "je suis moi-même la matière de mon livre".

II - Résumé de l'extrait.

Le narrateur raconte la venue de 3 Amérindiens qui visitent Rouen et qui lui disent ce qu'ils pensent des moeurs françaises : ils sont étonnés de voir qu'un enfant est le Roi et de voir qu'il y a des très riches et des très pauvres. Ensuite, l'un des trois Amérindiens assez haut placé dans sa société lui explique qu'il est très respecté là où il vit.

III - La critique de notre société : Montaigne critique...

qu'un enfant soit roi, en effet le Roi Charles IX avait alors 12 ans, alors qu'il y a tant d'hommes plus âgés, avec plus d'expérience, de maturité, de sagesse qui pourraient gouverner. Ainsi, Montaigne propose une réflexion politique sur la monarchie de droit divin où le pouvoir est donné à des enfants, par simple filiation, souvent au fils du roi, sans pour autant que cet héritier ait prouvé son mérite et sa capacité à gouverner.

Une société inégalitaire avec des très riches et des très pauvres. Les 3 Amérindiens sont stupéfaits car dans leurs croyances, ils pensent que chaque homme est la moitié d'un autre donc ils ne comprennent pas comment les hommes peuvent en laisser d'autres mourir de faim.

Notre jugement sur les civilisations étrangères. Montaigne montre que notre jugement sur les civilisations étrangères est peut être injuste, en effet les Européens avaient tendance à penser que leur « race » était supérieure, que les civilisations étrangères étaient primitives. Ici, Montaigne montre que les Amérindiens sont civilisés, qu'ils ont des valeurs, par exemple, le chef « marche le premier à la guerre » (l.26) et qu'ils font preuve de distance face à cette société européenne qui se vante beaucoup, qui montrent leurs « belles villes » (l.7), face à la « pompe » (l.7) prétentieuse qui a été organisée. Une pompe est la mise en scène d'une cérémonie, le mot est assez péjoratif. En montrant qu'il n'y a pas de culture meilleure qu'une autre, Montaigne fait preuve de relativisme culturel.

IV - ...Grâce à des procédés de l'argumentation

Montaigne

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