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Montaigne

Dissertation : Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2013  •  Dissertation  •  1 782 Mots (8 Pages)  •  686 Vues

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Introduction :

Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (1533- 1592), est né dans une famille de riches négociants à Saint-Michel-de-Montaigne, en Dordogne. Il appartient à la deuxième moitié du courant humaniste, c'est-à-dire qu’il prend l'homme, et en particulier lui-même, comme objet d'étude dans son principal travail, affirmant, et en cela critiquant un peu Rabelais et sa soif de connaissance, qu’il préférait une tête bien faite à une tête bien pleine. Il entreprend les Essais, son œuvre majeure, paru dès 1571, son projet étant de lever les masques, de dépasser les artifices pour se découvrir lui-même. Comment à travers discours maintenu d’une narration, Montaigne fait une critique blessante de l’intolérance. (=Tendance à ne pas supporter les personnes qui ont d'autres opinions que soi.) Nous allons voir pour cela, l'art du discour, c'est à dire le rôle de la structure argumentative et les stratégies argumentatives, ainsi que l'appel à la tolérance, c'est à dire, un essayiste (=écrivain) humaniste et la leçon d'humanité.

Développement :

I- L’art du discours.

1°- Le rôle de la structure argumentative.

● l.1 à 3 : L’exemple : Montaigne a assisté à un spectacle curieux. Un enfant était mené par les siens, présents par le champ lexical de la famille : « Nourrice (l.1), père, oncle tante » (l.2) » afin qu’il soit livré en pâture à la curiosité d’autrui, comme un phénomène de foire, ce qui est souligné par un connecteur logique de cause « A cause » (l.3), et de but « Pour ».

● l.3 à 11 : Explication de l’exemple : L’enfant est en fait collé à son siamois, lequel est sans tête, donc non viable, il apparaît donc comme un petit être monstrueux, de par sa grande différence physique, même s’il a des caractéristiques fort humaines, comme l’atteste le champ lexical du corps : "Pieds (l.4)".

● l.15 à 23 : Explication de l’argument : Quand l’Homme voit quelque chose de nouveau pour lui, il la considère comme anormale, ce qui est souligné par le champ lexical de la surprise : « Etonnement (l.14), étonne (l.20), prodige (l.21) », sans envisager que Dieu, représenté par le champ lexical de la perfection : « Parfaite, sagesse, bon, ordinaire, régulier » (l.16) ait voulu créer la diversité.

=> L’ordre canonique du schéma argumentatif est bouleversé.

2°- Les stratégies argumentatives.

● Convaincre :

Présence de connecteurs logiques de but, de cause, de conséquence, symboles d’une argumentation rationnelle : « Pour (l.2, 3), à cause (l.3), car (l.8) ».

Présence d’un exemple ciblé, précis auquel l’auteur dit avoir assisté, d’où la promesse de réalisme :

La périphrase : « Avant-hier » (l.1) ancre le récit dans une temporalité vécue par Montaigne, tout comme l’emploi des temps du passé, qu’ils soient passé simple : « Je vis » (l.1), imparfait : « Conduisaient (l.2), était (l.3), soutenait, marchait (l.4), gazouillait (l.5), semblait, était (l.6), était attaché (l.7), avait (l.8), voulait (l.11) », ou plus-que-parfait : « Etaient joints » (l.10).

L’enfant est présenté accompagné des membres de sa famille, comme le montrent les périphrases organisées en accumulation : « Nourrice (l.1), père, oncle, tante (l.2) ».

L’enfant n’est pas un être éthéré, il est présenté d’une manière concrète, laquelle tend à prouver qu’il est réellement un être humain, et non un monstre hideux, avec :

Le champ lexical du corps : « Pieds (l.4), tétins (l.7) ».

Le champ lexical de l’expression : « Gazouillait (l.5), cris (l.6) ».

La comparaison : « A peu près comme les autres enfants de même âge » (l.5).

Sa différence vient du fait qu’il a son siamois, lequel n’est plus en vie attaché au thorax, ce qui est démontré par :

La gradation ascendante dans l’attachement : « Collé, attaché » (l.7).

La comparaison : « Comme si un plus petit enfant voulait en embrasser un second » (l.12-13).

Le deuxième enfant, qui n’est pas en vie, est aussi décrit le plus fidèlement possible :

Il n’a pas de tête, comme l’atteste la périphrase : « Un autre enfant sans tête et qui avait le canal du dos bouché » (l.7-8).

La personnification : « Le reste intact » (l.8).

La comparaison : « Un bras plus court que l’autre » (l.9), qui est combinée à l’allitération en [k], laquelle, soulignée par le présentatif : « C’est » évoque la fracture du bras : « C’est qu’il lui avait été cassé accidentellement à leur naissance » (l.9-10) qui prouve que s’il est difforme, cela est dû à un accident de naissance.

=> L’essayiste présente les deux enfants sans faire appel au pathos, le plus simplement possible, sans tenter de créer la pitié chez le lecteur. Il reste dans une description la plus objective

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