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Molière, Le Malade imaginaire, Acte I, scène 1

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Par   •  31 Mai 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 116 Mots (5 Pages)  •  369 Vues

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Explication linéaire n°1

Molière, Le Malade imaginaire, Acte I, scène 1

Extrait, à partir de « Plus, du vingt-sixième, un clystère »

Fiche pour l’oral

Éléments d’introduction :

        [Amorce + présentation contexte et œuvre] Dernière pièce de Molière, la comédie-ballet Le Malade imaginaire articule la critique de la médecine à une comédie de caractère, autour du personnage d’Argan. [à compléter éventuellement à l’aide de vos connaissances]

        [Situation dans l’œuvre et caractérisation de l’extrait] Notre extrait se situe à la fin de la scène 1, scène d’exposition, au cours de laquelle nous avons découvert Argan, seul en scène (il s’agit donc d’un monologue), en train de faire ses comptes à l’aide de la facture de son apothicaire.

        [LECTURE DU TEXTE à haute voix]

[Structure/mouvements du texte]

  • L’extrait commence par les comptes d’Argan, agrémentés de citations de la facture d’apothicaire, ce qui permet une satire de la médecine tout en montrant l’avarice d’Argan. (l.1-10)
  • Argan fait ensuite un bilan surprenant de ses factures et de son traitement, ce qui montre de manière comique à quel point son rapport à la médecine est excessif. (l.10-15)
  • La suite de la scène montre un personnage impatient et colérique, dont le spectateur peut rire. (l.15-22)

[Problématiques possibles] En quoi ce monologue remplit-il bien son rôle de scène d’exposition ?

 En quoi cette scène d’exposition est-elle originale ?

  1. Des « comptes d’apothicaire » comiques : l.1-10
  • Toutes les citations de la facture commencent par « Plus », suivi de la mention de la date : répétition qui devient comique ; accumulation, qui montre l’excès de prescriptions –> dimension satirique.
  • Formules de la facture longues et alambiquées, rédigées dans un jargon médical souvent comique : « clystère carminatif » l.1 ; plus loin, l.6, énumérations de verbes et adjectifs rares, savants de manière excessive. ⇒ dimension satirique de ce langage d’apothicaire excessif et pédant.
  • Présence d’un lexique scatologique : « clystère » = lavement intestinal ; « vents » l.1, « hâter d’aller » l.4 Comique farcesque.
  • « monsieur Fleurant » : nom de l’apothicaire, répété lorsqu’Argan s’adresse à lui : comique car s'apparente au verbe fleurer, qui signifie « sentir (bon) », et évoque la réalité nauséabonde des vents intestinaux. ⇒ farce (car comique lié au corps) et satire.
  • Après chaque citation de la facture, Argan recalcule le montant, toujours à la baisse, en s’adressant de manière fictive à l’apothicaire : l.2, l.3… Récurrence de ces recalculs ⇒ avarice d’Argan, et effet comique. Souvent, formule lapidaire : l.7 : « Bon, dix sols. »
  • Ligne 5, « je suis bien aise que vous soyez raisonnable » : réponse fictive, comme si l’apothicaire avait de lui-même revu son montant à la baisse : aspect comique.
  • Ligne 9-10 : Dernière phrase de ce mouvement du texte = adressée de manière fictive à l’apothicaire. Autorité du malade qui semble rappeler à l’ordre un professionnel trop cupide : « tout doux », « contentez-vous de » (impératif) ⇒ Argan semble ne pas être dupe de l’intérêt financier des apothicaires. Mais la formule «  si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade » : effet comique, sous-entend que lui-même serait malade par choix, désir.
  1. Un malade imaginaire : l.10-15
  • Argan fait ses calculs à haute voix : effet comique de ce vieil homme qui compte comme un écolier. Les deux premières phrases de ce mouvement sont nominales, additions détaillées. Le spectateur peut rire de cette lenteur et de cette précision dans les comptes du personnage qui durent depuis le début de la scène.
  • Il fait ensuite un bilan de ses traitements du mois, introduit par la locution « si bien donc que », l.11 : la longue énumération des chiffres (« une, deux, trois, quatre », etc.) insiste sur ce comptage minutieux. Deuxième partie de la phrase compare ce bilan mensuel au précédent, bien plus lourd en « médecines » et « lavements ». Le nombre très élevé (plus d’un lavement tous les deux jours au mois précédent !) montre l’excès et la démesure des prescriptions médicales.
  • Effet de surprise comique de la conclusion d’Argan, qui commente son bilan en y voyant un lien de cause à effet évident : « je ne m’étonne pas si », l.14 : il compare son bien-être de chaque mois (comparaison « si...que ») et l’explique par le manque de remèdes. ⇒ ce malade semble avant tout souhaiter le plus de médicaments possible ; rapport névrotique à la maladie et à la médecine.
  • l.14-15 : Conclut son bilan par un projet de signaler cela à son médecin, M.Purgon. Nom de celui-ci comique car de la même famille que « purger », qui désigne l’action d’un lavement. « mette ordre à tout cela » : pour Argan, l’ordre semble être la surenchère de remèdes médicaux.
  • Dernière phrase du mouvement signale que les comptes sont terminés, appel sous-entendu à ses domestiques (« on »).
  1. Un vieillard acariâtre : l.15-22
  • Plainte d’Argan qui se sent abandonné et maltraité par ses domestiques : « il n’y a personne », « toujours seul », « pas moyen de les arrêter ici » : expressions négatives, signifiant la solitude.
  • Première didascalie du passage, l. montre le recours à la sonnette, dans un premier temps. Ce bruit s’associe à l’onomatopée « Drelin », répétée de nombreuses fois, toujours par trois (comique de répétition) et montre un vieillard insistant, impatient. Effet comique de cet appel de plus en plus pressant et sans réponse.
  • Nomme « Toinette » l.18 : personnage important de la pièce. C’est surtout elle qu’il appelle, même s’il utilise d’abord le « ils » pluriel.
  • Nombreuses plaintes concernant la sonnette qui n’est pas entendue, qui forment une progression dans l’expression de la colère, lignes 17-19, jusqu’aux insultes : « Chienne, coquine ! » qui visent sans doute Toinette. Les exclamations montrent également cette progression dans la rage (« j’enrage » du personnage.
  • Deuxième didascalie, l.19-20 : Nouvelle étape franchie, dans l’excès et le comique : les cris d’Argan accentuent son aspect grossier, irritable. Comique de caractère + comique de répétition (l’onomatopée « Drelin »)
  • L’expression de la colère (« carogne, à tous les diables ! » insulte, jurons) évolue vers une posture de victime désespérée : « un pauvre malade tout seul » l.21, « pitoyable » l.21 : adjectifs pathétiques. Les dernières phrases sont principalement exclamatives, avec également une question rhétorique : « Est-il possible […] seul ? ». Insistance sur la solitude et crainte disproportionnée de la mort : excès comique et ridicule.

Conclusion : [reprendre rapidement la problématique et le contenu de chaque mouvement, puis ouvrir vers, par exemple, un autre texte étudié dans l’œuvre]

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