Michel de Montaigne : « Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage »

Introduction :

Le XVI iéme siècle est l'une des époques des plus brillantes de l'histoire ; période clé entre le Moyen Age et le Classicisme, il est le siècle de la Renaissance, de la Réforme mais aussi celui des guerres de religions . Avec François Ier , de nouvelles aspirations apparaissent, les idées et les mœurs du Moyen Âge sont totalement remises en cause. Il est le protecteur des savants, des écrivains et des artistes. Il représente ce que l'on appelle l'esprit nouveau, celui de la Renaissance.

Un nouveau courant littéraire fait son apparition au début du XVI iéme siècle, c'est l'humanisme. Grâce à la redécouverte des textes de l'Antiquité, ce mouvement littéraire affirme sa foi en l'homme, le place au centre de sa pensée et se caractérise comme un véritable élan vers le savoir. Il donne une importance particulière à l’éducation qui repose sur une référence fondamentale à la philosophie antique gréco-romaine. L'écrivain le plus représentatif de ce mouvement étant, Michel Eyquem de Montaigne, un philosophe, moraliste et homme politique de la Renaissance, dont la vie fut très aventureuse ; il fut le fondateur de l’introspection, au travers son unique livre, les Essais, qui a fortement influencé la culture occidentale. Son œuvre est le journal d'un homme à la recherche de la sagesse ; sincère, modeste, Montaigne y peint sa propre nature. L’extrait des Essaie que nous allons étudier appartient au chapitre « Les cannibales », où Montaigne nous montre que la notion de Barbarie est relative et de ce fait, il nous invite à prendre du recul.

Afin d'étudier cette extrait, nous nous demanderons comment Montaigne réexamine la notion de Barbarie.

I/ L'argumentation typique Montagne au service de son jugement.

L'extrait peut sembler particulièrement représentatif et exemplaire du travail de Montaigne dans les Essaies. En effet le texte propose au lecteur une argumentation puisque l'on retrouve plusieurs connecteur logique: « or »,  « de même que », ainsi que la thèse que défend le texte : « il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation » Montaigne formule sa thèse en réfutant les mots « barbare » et « sauvage », en ce qu’ils apparaissent péjoratifs et traduisibles respectivement en « cruel » et « grossier ». De plus, pour appuyer son argumentation et ses idées, l'auteur à recours à des référence antique le philosophe Platon. Mais encore, Montaigne fonde une bonne partie de son raisonnement sur une forme de comparaison ou analogie qui met en évidence un rapport d'équivalence entre les indiens et les fruits sauvages. Il explique par ce procédé que l’homme européen se croit supérieur aux peuples non-cultivés, il leur est en réalité inférieur parce que, comme les fruits, il a été corrompu. Les barbares et sauvages sont en fait naturels, et c’est une faute de les qualifier ainsi puisque ces termes sont péjoratifs. Cette argumentation lexicale tend donc à prouver que la conception négative vient en fait d’une mauvaise perception des choses due à la relativité des usages. Les sauvages sont de ce fait l'exemple de pureté, conformes à la nature et à la raison. Ainsi, Montaigne oscille

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