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Michel Butor

Dissertation : Michel Butor. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2013  •  2 871 Mots (12 Pages)  •  3 208 Vues

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MICHEL BUTOR

Œuvres :

1. Romans :

Passage de Milan (1954)

L'Emploi du temps (1956)

La Modification (1957)

Degrés (1960)

2. Textes expérimentaux :

Mobile : étude pour une représentation des États-Unis (1962)

Réseau aérien (1962)

Portrait de l'artiste en jeune singe

3. Essais

Répertoire [I à V] (1960-1982)

L'utilité poétique (1995)

Improvisations sur Balzac. Trois volumes, éditions La Différence 1998

Neuf leçons de littérature, avec Chloé Delaume, Pierrette Fleutiaux, et Hédi Kaddour, (2007),

Petite histoire de la littérature française : 1 livre + 6 CD + 1 DVD

1. PRESENTATION

Ecrivain multiforme, critique très subtil et pénétrant dans la série Répertoire (5 volumes), grand lecteur qui sait lire et sait communiquer aux autres des modèles de lecture, Michel Butor pense que le roman est avant tout une structure, une composition et que cette structure reflète notre vision du monde. Il y a un rapport de correspondance entre le symbolisme externe (les relations entre le texte et la réalité) et le symbolisme interne de l’œuvre (l’architecture du texte). L’organisation du texte reflète donc notre manière de percevoir le monde/la réalité. La démarche du romancier consiste à étudier nos possibilités de connaître et d’explorer le réel. Par conséquent, le romancier dans la vision de Butor est toujours doublé d’un critique et le roman d’une réflexion sur les pouvoirs et les limites de la littérature.

La structure romanesque est une «architecture mentale» et le roman une recherche, «un laboratoire» où l’écrivain met à l’épreuve les techniques, les procédés, les stratégies narratives. Les idées de Michel Butor sont partagées par tous les partisans du Nouveau Roman : contrôler l’usage des procédés et des techniques romanesques. Il refuse l’image du romancier instinctif, intuitif auquel il oppose le romancier conscient du travail qu’il est un train de réaliser.

Le Nouveau Roman se propose de contrôler les axes temporels (les niveaux de la temporalité narrative : temps de la narration, temps de l’histoire racontée), de jouer avec les rapports entre ces niveaux de la narration. De même, dans le Nouveau Roman, la description est intégrée dans le récit, elle a un caractère dynamique par l’intermédiaire du regard et des gestes du personnage. Elle peut ralentir, accélérer, arrêter le récit. La description est également une modalité d’expansion du texte, prétexte pour accumuler des détails, chaque détail en appelle un autre ou de relativiser le réel. Si l’on présente plusieurs images, plusieurs versions d’un même espace/objet, la représentation de la réalité est perturbée surtout s’il s’agit d’images contradictoires (le même paysage vu par des personnages différents, la même réalité vue par un même personnage mais qui présente des versions différentes). Le réel est relatif et ce qui compte c’est la subjectivité du regard. Les romanciers privilégient le regard des personnages (restriction du champ visuel – limitation) mais on accorde aussi une place particulière aux variations des points de vue (multiplication). Cette technique crée de nouvelles relations entre le narrateur – le personnage – le lecteur. Il faut ajouter aux variations des points de vue la multiplication des voix narratives/(la personne). Le passage d’une personne à une autre, je – il, peut créer une certaine confusion. Au niveau de l’intrigue/ (l’action) on présente souvent une énigme qu’il faut déchiffrer, décoder. Il y a des pistes de lecture, souvent compliquées qu’il faut décrypter pour comprendre cette énigme. Par le sabotage de l’action, le romancier Michel Butor s’attaque à la cohérence de l’action, à sa linéarité. Ce sabotage se réalise par divers procédés : la multiplication des fils narratifs, l’action devient incohérente, illogique comme dans le théâtre de l’absurde ; l’intertextualité (allusions, références, renvois, citations) que la littérature moderne utilise de manière recherchée. Le travail du nouveau romancier ressemble au travail du musicien : c’est une composition : dispersion des thèmes, des motifs qui obéissent à des principes très stricts.

2. REPERTOIRE(S) : THEORIE ET CRITIQUE DU ROMAN

Pour Michel Butor, le roman «est une forme particulière de récit », forme dans laquelle ce que le romancier raconte est invérifiable, donc suffisant pour donner l’illusion d’apparente réalité. Le roman est également «l’expression d’une société qui change ; il devient bientôt celle d’une société qui a conscience de changer ». «Le roman doit suffire à susciter ce dont il nous entretient, […], il est le domaine phénoménologique par excellence, […], le laboratoire du récit .»

Au XXe siècle, le roman tend «vers une espèce nouvelle de poésie à la fois épique et didactique ».

Le Nouveau Roman est, selon lui, une transcription suspendue entre un passé qui doit être conservé et un avenir qui doit être préparé.

Le romancier Michel Butor avoue être venu à la littérature par nécessité : «Je n’écris pas des romans pour les vendre, mais pour obtenir une unité dans ma vie ; l’écriture est pour moi une colonne vertébrale. […] ce n’est pas le romancier qui fait le roman, c’est le roman qui se fait seul et le romancier n’est que l’instrument de sa mise au monde, son accoucheur », idée qui paraît chez Proust aussi. L’auteur considère que l’on ne peut parler de roman que lorsque «les éléments fictifs d’une œuvre s’unifiaient en une seule «histoire», un seul monde parallèle au monde réel, complétant et éclairant celui-ci, dans lequel on entre au début de sa lecture pour n’en sortir qu’à la fin. ». Selon lui, le travail romanesque est parenté avec la musique (arts temporels) et avec la peinture (arts spatiaux). Un auteur ne peut raconter la même chose s’il écrit à la première ou à la troisième personne, sa perspective est autre.

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