Marivaux. L’Ile des esclaves

Bougon

Raphaël

1°3

Dissertation de français

Les pièces de théâtre contiennent souvent des stratagèmes comme celles de Marivaux. L’Ile des esclaves, Les Fausses confidences ou encore avant lui La Farce de maître Patelin un stratagème est une ruse mise en œuvre pour obtenir un avantage afin de triompher d’un adversaire. Dans un stratagème, il y a au moins un stratège et une ou plusieurs victimes. La victime est une personne destinée à être sacrifiée, qui subit injustement un préjudice, tandis que le complice apporte une aide au manipulateur pour que celui-ci arrive à ses fins Ce qui revient à dire qu’il y a un manipulé et un manipulateur. Nous pouvons voir que Les Fausses confidences n’échappent pas à cette affirmation. L’une des conditions nécessaires de la réussite d’un stratagème au théâtre que le personnage dupe qui en subit les conséquences en soit aussi plus au moins responsable ? La question est de savoir quel lien le manipulé entretient avec le manipulateur, s’il peut être son complice d’une manière ou d’une autre, consciente ou pas. Après avoir montré que victime et complice sont deux rôles incompatibles, nous verrons que souvent de nombreux stratagèmes ne pourraient réussir sans une participation de la victime pour nous demander enfin si la victime est parfois consentante.

En apparence, victime et complice sont deux rôles incompatibles car la victime subit et le complice aide. Nous pouvons le remarquer dans l’œuvre de Marivaux l’Ile des esclaves quand Trivelin, le maître de l’île, inverse les rôles des esclaves et des maîtres c’est-à-dire que les maîtres qui sont Iphicrate et Euphrosine deviennent esclaves et les valets, Arlequin, le valet d’Iphicrate, et Cléanthis, la servante, d’Euphrosine, deviennent des maîtres. Les maîtres d’origine sont forcés à être convertis ce qui nous montre réellement que la victime subit. Elle subit le stratagème, en l’occurrence le stratagème de Trivelin. On peut dire que les maîtres sont des victimes car ils subissent des humiliations, mais aussi verbal, les esclaves se font appeler Cléanthis, l’esclave d’Euphrosine nous fait part de ses surnoms humiliant « j’en ai une liste, sotte, ridicule, bête, butorde imbécile et cætera » mais aussi des humiliations au point d’échanger leur nom. Arlequin, le valet d’Iphicrate, devient le « seigneur Iphicrate » et Iphicrate devient « Arlequin ». De plus, les nouveaux esclaves se font battre. Enfin, ils leur donnent des ordres. Ainsi, les nouveaux maitres font tout pour faire regretter les actes des anciens maîtres.  Dorante, dans les Fausses confidences, est victime des stratagèmes de Dubois, pour créer cette ruse et trahir son ami, Dubois utilise la ruse grâce à une lettre que Dorante avait écrite pour Araminte et un tableau que Dorante a peint en secret.

En effet, le complice aide et Dubois organise effectivement le stratagème grâce auquel il manipule Dorante. Quand Marton, la suivante d’Araminte, s’est rendu compte que Dorante ne s’intéressait nullement à elle, Dubois a demandé à Marton de prendre la lettre que Dorante avait écrite pour s’excuser de son comportement auprès de celle-ci. Marton s’est servie de cette lettre et l’a montré à tout le monde pour se venger de Dorante qu’elle espérait épouser et qui la faisait espérer. Mais Dorante utilise une autre ruse. Il va se servir d’un tableau qu’il a peint et va le montrer en profitant que tout le monde soit présent pour troubler Araminte et que ses sentiments soient connus de tous. De même, dans L’Ile des esclaves, quand les esclaves et les maîtres échouent sur l’ile, Trivelin devient complice des valets car il se rend compte de la violence qu’ils subissent par leurs maîtres.  Alors, celui-ci s’allie avec les valets pour inverser leur rôle.

Premièrement, de nombreux stratagèmes ne pourraient pas fonctionner sans l’aide de la victime, pour cause, les sentiments qui unissent la victime et le complice. Nous pouvons déduire que les fausses confidences renforcent cette affirmation. Dubois et Dorante organise des stratagèmes contre Araminte nous pouvons dire que celle-ci participe au stratagème, elle y participe grâce à ses sentiments. Dorante voulait partir à l’acte III scène 8, à cause de son comportement envers elle mais Araminte a refusé car elle avait, elle aussi, des sentiments pour Dorante. Nous pouvons donc conclure que ce qui a fait avancer le stratagème sont les sentiments d’Araminte, car si Araminte ne porterait pas autant d’importance à Dorante, elle l’aurait renvoyé.

Deuxièmement de nombreux stratagèmes ne pourraient pas fonctionner sans la naïveté ou l’ignorance du personnage. Prenons l’exemple de l’œuvre « la farce de maitre patelin » le Berger a été accusé par le Drapier d’avoir tué ses moutons alors le Drapier porte plainte contre le Berger. Le Berger cherche un avocat il va alors décider de contacter maître Patelin qui lui est un avocat, celui-ci va élaborer un stratagème pour que le Berger encoure aucune sanction en échange d’une somme inconnue d’argent. Le stratagème de Patelin consiste à ce que le Berger réponde « beh » à chaque question du juge cette réponse montre que le Berger n’a rien à se reprocher puisqu’il n’a pas besoin de se justifier. Le stratagème mit en place par Patelin a fonctionné, le Berger s’en est sorti indemne. En sortant du tribunal un renversement de situation s’impose, l’accusé doit de l’argent à Patelin, mais l’accusé continu de répondre « beh ». A la scène 10 Patelin demande donc l’argent au Berger « paie moi tout doucement » le berger répond « beh » Patelin redemande donc l’argent mais le berger insiste et le provoque avec le stratagème du manipulateur c’est à dire Patelin. Le berger sort gagnant de toutes ses sottises, sans l’aide de Patelin le berger aurait surement eu une sanction, la victime à participer à cette ruse, car si elle n’aurait pas dit au Berger de répéter cette onomatopée à chaque question qu’on lui pose. Il n’y aurait pas de stratagème et donc sans cette ruse, le Berger n’aurait pas pu arnaquer Patelin. Le triomphe de la victime est donc dû au complice qui, a créé ce stratagème.

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