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Marguerite Duras

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Par   •  22 Juillet 2013  •  1 208 Mots (5 Pages)  •  922 Vues

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Commencé dès 1947, le roman "Un barrage contre le Pacifique" est publié trois ans plus tard, en 1950. Il intervient alors que Marguerite Duras vient de divorcer de son premier mari et de se remarier avec Dionys Mascolo, dont elle aura un enfant dans cette période. C'est donc entre l'éducation de Jean, son fils en bas âge, qu'elle écrit cette fresque inspirée de la situation qu'elle a connu jeune.

Le décors

L'action se situe en Indochine française, elle met en place une mère et ses deux enfants Joseph et Suzanne vivant dans une plantation peu rentable et tentant de survivre de trafic divers. Ce roman raconte la difficulté de la vie de ce que l'on a appelé "les petits blancs" par rapport aux "grands", riches planteurs, chasseurs citadins, membres de la bourgeoisie coloniale, commerçante ou financière. Et, enfin, au-dessus de tout ce monde, omnipotents et prévaricateurs au détriment des plus pauvres des blancs, les fonctionnaires de l’administration coloniale qui ne vivent que de prébendes et d’extorsions de fonds.

La mère et ses enfants ne peuvent vivre qu’aux limites de la société coloniale et aux abords immédiats des villages où vivent les indochinois dans un dénuement absolu et à la merci de toutes les maladies, de la cruauté des tigres et de la force aveugle et meurtrière des marées de l’océan.

Le roman d'une lutte ardente

Pris dans cette situation somme toute peu enviable, "Un barrage contre le Pacifique" est vu comme le roman de la fatigue et de la souffrance d’une mère, de ses enfants, de sa domesticité indochinoise échouée auprès d’elle parce que, là, ils peuvent au moins manger, des paysans indochinois qu’elle rassemble autour d’elle dans de vains projets de conquête de terres cultivables sur la mer. Un roman de lutte parce qu’elle n’a pas d’autre solution, lutte contre la nature qui s’impose toujours et contre l’administration coloniale qui prélève et rend toute situation précaire et enlève peu à peu tout espoir. Elle lutte enfin contre elle-même, contre ses enfants qui ne rêvent que de quitter son domaine pour la ville où la vie parait forcément plus facile.

Le roman d'une lutte ardente (suite)

La mère rassemble sans cesse toutes les énergies pour maintenir son monde. Elle est la force centrifuge qui assure la survie et l’équilibre précaire de son monde. Elle s’oppose à toutes les forces centripètes qui travaillent à la disparition de son monde. L’écriture du roman prolonge les efforts de la mère, elle en est le reflet actif en terme d’écriture, elle assume l’héritage, elle est dans la filiation de l’attitude maternelle. Elle tente de rassembler tous les éléments de cet univers, de le constituer ainsi en monde. Elle est une écriture totalisant ce que la conscience et la mémoire vivent sous le mode de l’éparpillement et du sautillement, du morcellement et du désordre fous de la remémoration. Elle est l’écriture de l’émotion et du chagrin, de la souffrance du deuil qui sont spontanément totalisants.

Elle est l’écriture de la tentative de la " totalisation ", en multipliant et en entrecroisant dans un travail de maillage incessant, toujours renouvelé et toujours à renouveler, des romans : roman de la mère, roman du fils aîné, des relations de la mère et de son fils, de la fille, des relations de la mère et de la fille, du frère et de la sœur, d’un indochinois, le caporal, qui s’est arrêté là, auprès de la mère, avec sa famille parce que, là, ils n’ont plus faim… Le roman de la terre et de l’antagonisme de la terre et de l’océan, de la jungle et de la chasse, de la piste, de la piste où meurent les

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