Madame Bovary
Rapports de Stage : Madame Bovary. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar blacksilk • 12 Juin 2015 • 273 Mots (2 Pages) • 586 Vues
LA FATALITE DU ROMAN
« C’est la faute de la fatalité », dira Charles à la fin du roman. Il avait déjà prononcé ce
mot en guise d’excuse après le ratage de l’opération du pied-bot d’Hippolyte. Emma est
elle victime de la fatalité ? Le malheur a voulu que, âme romanesque, elle épouse
l’homme le plus prosaïque qui soit ; que, désirant un fils, elle ait une fille ; que l’homme
qui lui révèle enfin l’amour ne soit en fait qu’un coureur de jupons. Mais ce qui est une
fatalité, aux yeux de Flaubert, c’est la vie elle-même. Notre principale malchance est d’être
né (« De l’inconvénient d’être né » dira Cioran). Le seul homme qui pourrait rendre Emma
heureuse, c’est ce « vicomte » (du moins, on l’appelle ainsi) qui l’a fait valser au bal de la
Vaubyessard et dont elle garde le porte-cigares (mais est-ce bien le sien ?) comme une
relique de cette extraordinaire soirée. Elle croit l’apercevoir un jour (simple fantasme ?)
aux rênes d’un élégant cabriolet dans une rue de Rouen. Le vicomte lui offre sa seule
chance de bonheur parce que, en réalité, il n’existe pas. Eût-il pris consistance dans son
existence, il se fût révélé un mari aussi médiocre ou un amant aussi volage qu’un autre.
Il est vrai que la tragédie d’Emma est en premier lieu celle d’une provinciale mariée. Le
roman porte son nom pour titre, comme beaucoup de romans du XIXè (Eugénie Grandet
de Balzac, Corinne de Madame de Stael…). Mais c’est plus exactement le nom de son
mari, précédé de ce « madame » qui lui a causé tant de malheurs…
...