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Madame Bovary

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Par   •  14 Décembre 2014  •  2 251 Mots (10 Pages)  •  1 279 Vues

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MADAME BOVARY « UN LIVRE SUR RIEN »

GUSTAVE FLAUBERT, écrivain appartenant au réalisme a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans, comme MADAME BOVARY.

D’ailleurs quel est le sujet de cette œuvre ? Quel message FLAUBERT veut faire passer ? Est-ce un « livre sur rien » ?

Celui-ci écrit à Louise COLET, le 16 janvier 1852 qui montre son envie d’écrire un livre spécial ou « un livre sur rien »

« Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style [….] un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible si cela se peut ».

Mais alors qu’est ce qu’un l ivre sur rien ? Un livre qui n’a pas de sujet, pas d’intrigue. Qu’est ce qui compose cette œuvre ? Ou bien est-ce un livre qui n’a besoin de rien d’autre que de lui-même pour exister ?

Un livre qui ne parle de rien ou qui parle du rien ?

« Un livre sur rien » peut être un livre à propos de rien ou le sujet est rien ou de peu d’importance, mais cela peut être un livre ou le sujet est le rien, le vide.

Tout d’abord, le sujet principal de ce roman est la quête du bonheur et de l’amour. Il y a l’exemple d’EMMA, qui est une femme déçue de ses relations avec son mari et qui par conséquent recherche un homme capable de lui procurer des sentiments forts.

Le livre fonctionne comme un roman d’apprentissage, au cours duquel l’héroïne, toute jeune au début, vit des expériences qui lui font découvrir ce qu’est et ce que n’est pas le sentiment amoureux avec Charles puis avec Léon et Rodolphe.

C’est un roman qui évoque de nombreuses fois le thème de l’argent : Emma dépense plus qu’elle en a, s’endette pendant que des personnages tels que HOMAS ou LHEUREUX en gagnent toujours d’avantage.

Enfin c’est un livre sur la province ou FLAUBERT raconte la vie qu’on y mène.

Malgré les nombreux thèmes évoqués dans l’œuvre, il est vrai que le sujet est banal, qui a peu d’importance : une provinciale adultère qui s’endette et finit par se suicider.

Le seul élément qui est qualifié « d’extraordinaire » qui vient bousculer la vie de l’héroïne est un bal chez des aristocrates à la Vaubyessard.

De plus, les personnages sont médiocres, ils n’ont aucunes qualités et ne brillent pas par des actes héroïques.

Charles BOVARY n’est même pas un médecin, il n’est qu’un officier de santé. L’opération la plus délicate qu’il eut à faire est celle d’un pied-bot et encore se solde-t-elle par un échec.

Quant à Rodolphe, il n’a pas le courage d’enlever EMMA et la seule « bravoure » de cet amant serait d’écraser le mari « d’une chiquenaude » sans recourir aux pistolets tant Charles n’en vaut pas la peine (II,10 page 203).

Léon, lui a ses sentiments qui s’affaiblissent envers Emma, il ne rêve que d’une vie rangée et bourgeoise « il allait devenir premier clerc, c’était le moment d’être sérieux. Aussi renonçait-il à la flûte, aux sentiments exaltés, à l’imagination » (III-6 page 339)

Il y a qu’un acte héroïque c’est le suicide d’Emma, le narrateur parle de « transport d’héroïsme » qui la conduit jusqu’à la pharmacie d’Homais (II-8 page ) et elle fait preuve de courage dans les souffrances de l’agonie.

Le rien que représente « Madame Bovary » n’est pas l’absence de sujet, c’est le sujet.

Le roman se plait à décrire la monotonie de la province.

Le narrateur, après avoir décrit Yonville dans ses moindres recoins, l’église, les halles, la mairie, la pharmacie conclut par « il n’y a plus ensuite rien à voir dans Yonville » (II – 1 page 91). Et c’est dans cette ville fantôme que va se dérouler la vie ennuyeuse des personnages.

Cet ennui est exprimé par Léon « comme je m’ennuie […] comme je m’ennuie ! (II-3 page 118)

Lorsqu’il confie à Emma que la lecture est sa « seule distraction », il ajoute « mais Yonville offre si peu de ressources ! » (II-2 page

Emma, elle aussi passe son temps à lire. Mais la lecture lui gonfle le cœur d’illusions qui sont tellement éloignées de la réalité, ne la laisseront que plus vide.

Après avoir absorbé de l’arsenic, Emma vomit comme si elle se vidait de ses illusions. Le vide suprême, l e rien que dit le livre, c’est aussi la mort, celle d’Emma et celle de Charles.

Un livre où il ne se passe rien ?

Là aussi, si on veut résumer l’œuvre on s’aperçoit qu’il ne manque pas d’actions.

Il y a de nombreux déménagements (à Tostes puis à Yonville), l’apparition et la disparation de nombreux personnages (Léon Rodolphe), des voyages (à Rouen). Cela donne une impression de mouvement.

Il y a aussi des mariages (deux pour Charles) une naissance (celle de la petite Berthe), des morts (Bovary père puis Emma et enfin Charles) rythme la vie des personnages. Des rencontres (Charles-Emma, Léon-Emma, Rodolphe-Emma) des ruptures et des retrouvailles jalonnent la vie sentimentale de l’héroïne.

On remarque donc qu’il y a de nombreuses actions et qu’il serait difficile rendre compte du déroulement de l’intrigue en une dizaine de lignes. Ces actions sont la plupart du temps répétitives, avec des protagonistes différents.

Cependant, les actions des personnages semblent vouées à l’échec.

L’adultère ne mènera pas Emma au bonheur mais la renverra à la platitude du mariage à laquelle elle croyait échapper.

Ainsi, elle et Rodolphe « au bout de six mois […] se trouvaient, l’un vis-à-vis de l’autre, comme deux mariés qui entretiennent tranquillement une flamme domestique (II-10 pages 204/205)

Toutes les actions qu’Emma entreprendra pour sortir de l’endettement n’aboutiront pas : Léon refusera de voler de l’argent à son étude pour elle, Maître Guillaumin tentera d’obtenir les faveurs d’Emma en échange de son aide, Rodolphe il ne lui prêtera pas les trois mille

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