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Lorenzaccio La débauche - Alfred De Musset

Compte Rendu : Lorenzaccio La débauche - Alfred De Musset. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Octobre 2014  •  2 368 Mots (10 Pages)  •  2 021 Vues

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Introduction : Lorenzaccio est un drame romantique écrit et publié par Alfred de Musset en 1834 dans le recueil Théâtre dans un fauteuil. Cette pièce n'est pas destinée à être jouée sur scène vu la complexité du décor et des personnages. Musset s'inspire des chroniques italiennes de Varchi du XVIème siècle. Il raconte l'assassinat d'Alexandre de Médicis, Duc de Florence, en 1537 par Lorenzo de Médicis, son cousin. Nous allons montrer en quoi la débauche est un thème principal de Lorenzaccio. Dans un premier temps, nous allons démontrer que la luxure est abordée dès la première scène, ensuite nous allons constater que certains personnages principaux représentent la dépravation et enfin nous allons observer que l'ambiance de la pièce est propice aux vices.

Thème de la luxure dès la scène 1 de l'Acte I

Tout d'abord, la débauche est abordée dès la première scène de l'acte 1. Musset nous annonce l'importance de ce thème tout au long de la pièce en l'introduisant dans la scène d'exposition . Nous découvrons dans cette scène une situation d'enlèvement. En effet, le Duc, Alexandre de Médicis et Lorenzo attendent une jeune fille (Gabrielle) afin de l'enlever pour économiser la moitié de la somme promise à la mère de la fille. [Le duc : avec tout cela je suis volé d'un millier de ducats ! / Lorenzo : nous n'avons avancé que la moitié.] [Giomo : Puisqu'il ne s'agit que d'emporter une fille qui est à moitié payée] . Ici, l’adolescente est considérée comme une marchandise, un objet de plaisir rien de plus. Sa mère l'a vendue au Duc, la destinant à n'être qu'une prostituée. C'est une scène de transgression morale. Nous remarquons que Lorenzo a de l'expérience : « jamais je n'ai humé dans une atmosphère enfantine plus exquise odeur de courtisanerie », « quoi de plus curieux pour le connaisseur que la débauche à la mamelle ? » . Il veut pervertir cette innocente jeune fille, en faire une libertine. « voir dans une enfant de 15 ans la rouée à venir ». Et puis Maffio, le frère de Gabrielle (la fille enlevée) surprend cet enlèvement, et essaie de se battre pour l'empêcher mais ne réussit qu'à être banni . Il ne peut rien face à Alexandre. Il s'exclame « sa ville est une forêt pleine de bandits, pleine d’empoisonneurs et de filles déshonorées ». Nous remarquons alors que ce n'est pas la première fois qu'une fille est enlevée, achetée pour les plaisirs d’Alexandre, ou des bourgeois. Les habitants de Florence sont conscients de la débauche dans la ville, mais sont impuissants et s'ils tentent de s'opposer à Alexandre ils sont bannis de Florence (comme Maffio). En cette première scène, nous découvrons un monde où règne la luxure, la débauche. Dès le début, Musset nous montre des personnages principaux corrompus par le vice, Florence est exposée comme une ville où règne la dépravation et l' intrigue est basée sur le thème de la débauche.

Lorenzo, personnage principal incarnant la débauche

Lorenzo est un personnage libertin. En effet dans la scène d'exposition, nous avons vu qu'il était l'entremetteur du Duc. Nous entrevoyons un personnage pervertissant les jeunes filles, ayant de l'expérience en la matière , un être immoral. Lorsqu'il parle de la future vie de la fille qu'ils enlèvent au Duc, il semblerait qu'il récite une recette de cuisine, il a une tactique pour la corrompre, la pervertir. « étudier, ensemencer, infiltrer […], habituer,[...], frapper ». Ces infinitifs montrent la progression de sa leçon de libertinage. La métaphore « Jamais arbuste en fleur n'a promis de fruit aussi rare » prouve l'innocence de la fille et l'intention de Lorenzo à l'initier à la vie de libertine. Il est conscient de sa propre nature et il ne s'en cache pas. Il se demande même : « Suis-je un Satan ? ». Il s'exclame « Les lits des filles sont encore chauds de ma sueur » pour affirmer à quel point il est débauché. C'est un dépravé, « le peuple appelle Lorenzo, Lorenzaccio » (Valori), ce surnom témoigne de ses vices, c'est un individu mauvais qui ne songe qu'à ses plaisirs personnels et qui aide le Duc à assouvir les siens. Il est méprisé par tous, « Te voilà ici, toi, Lorenzaccio ! Quand donc fermerez vous votre porte à ce misérable ? », même sa mère le considère comme un débauché : « mon fils eût été un débauché vulgaire ». Le duc le désigne comme « un lendemain d'orgie ambulante » Cependant, sous le masque d'un être immoral, libertin et vil, Lorenzo se cachait autrefois une personne honnête et vertueuse. Mais ce n'est plus que du passé,il était encore jeune et innocent. Il se qualifie dans ces termes : « J'étais bon », « j'ai été honnête, j'ai cru à la vertu », « ma jeunesse a été pure comme l'or », « un saint amour de la vérité brillait dans mes yeux ». Toutefois, ce temps est révolu. Pour pouvoir se rapprocher d'Alexandre, gagner sa confiance et ainsi l'assassiner, il a dû feindre d'être aussi débauché que lui. Il a dû « baiser sur ses lèvres épaisses, tous les restes de ses orgies ». Cette réplique montre le dégoût que ressent Lorenzo pour Alexandre et prouve qu'il revêtait un masque pour cacher sa haine. Pour dissimuler son dessein, il a été obligé d'abandonner sa vertu et de porter le masque du vice. « J'étais pur comme un lis, et cependant je n'ai pas reculé devant cette tâche. […] Je suis devenu vicieux, lâche, un objet de honte et d'opprobre ». Cependant, il a pris goût à la débauche et ne peut désormais plus s'en passer. Il lui est impossible de redevenir le Lorenzino d'avant, vertueux, honnête et innocent. « Le vice a été pour moi un vêtement, maintenant il est collé à ma peau. Je suis vraiment un ruffian », « Si je pouvais revenir à la vertu, si mon apprentissage du vice pouvait s'évanouir, j'épargnerais peut être ce conducteur de bœufs - mais j’aime le vin, le jeu et les filles ». Il a joué un double jeu, mais n'en n'est pas ressorti pas indemne. La débauche s'est emparée de lui . Il ne peut plus se débarrasser de ses habitudes, de ses plaisirs. Lorenzo est l'exemple type du jeune héros romantique. C'est un homme providentiel (comme Napoléon) mais qui finit vaincu. Il est un héros exclu et révolté par ses aspirations, sa conduite et évolue dans une société dominée par le mal, la débauche. Et puis son jeu sur l'identité, le caractérise encore plus comme

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