Lorenzaccio Ambigue

I la représentation favorise l’opposition des deux personnages

- par l’apparence physique : Lorenzo « ce petit corps maigre, ces mains fluettes » acte I, 4-- d’abord des actrices Sarah Bernhardt, Falconetti, Jamois, puis des acteurs masculins qui devront féminiser leur jeu.

D’autre part le costume noir de Lorenzo souligne son aspect maigre blafard ( renvoie au spectre , à un autre monde) vs

-le duc : « un garçon boucher » acte III,3 souvent joué par des acteurs trapus, notamment Daniel Ivernel dans la mise en scène de Jean Vilar en 1952, costume richement brodé et bordé de fourrure. : la sensualité

-par le langage :

Le lyrisme poétique de Lorenzo : » suis-je un Satan , lumière du ciel ? » acte III,3 contraste avec la vulgarité et les jurons blasphématoires du duc. « entrailles du pape » acte I, 1

-par le caractère :

Lorenzo est un idéaliste, tourmenté par le sens de l’existence, Léon Ghishia a ajouté des flammes rouges au pourpoint de Lorenzo joué par Gérard Philippe pour exprimer ses angoisses existentielles

Alexandre est un bon vivant qui aime la débauche et la vie : très sensible dans le jeu de Richard Fontana dans la mise en scène de Georges Lavaudant, notamment dans la scène de séduction avec la marquise.

Lorenzo s’avance masqué et a adopté le masque de la débauche pour approcher me duc, il l’avoue à Philippe « le vice a été un vêtement, maintenant il me colle à la peau. »acte III,3 ceci est sensible dans le jeu de Gérard Philippe cf l’analyse d’Anne Ubersfeld . et dans le masque qui accompagne l’acteur qui joue Lorenzo dans la mise en scène d’Otomar Krejca vs le duc est franc et reconnaît devant le cardinal Cibo « j’aime Lorenzo » acte I,4

II qui cependant s’attirent.

- Le travestissement favorise le jeu qui existe entre eux cf mise en scène de Lavaudant tous deux en femmes mais le duc en nonne et Lorenzo en robe du soir., cela donne du sens à ce qu’une femme joue le rôle travestie en homme.

- Ambiguité de leur relation par le vocabulaire « Lorenzetta, » mais avant la scène du meurtre « mignon » acte IV, 9, par les attitudes, mise en scène de Zefirelli baiser.

- Thème des noces qui traverse tous les actes  Tebaldeo et monologue de Lorenzo, puis après le meurtre « bague sanglante » choix de JP Vincent et de Lavaudant d’habiller Lorenzo en mariée.

- La personnalité de lorenzo est plus complexe qui n’y parait : seul Otomar Krejca a donné plusieurs figures à Lorenzo, outre son double qui le suit et le poignarde, Tebaldeo le suit constamment comme image radieuse de sa jeunesse et Scoronconcolo aussi comme image virile. Qui est-il ?

III Cependant le texte souligne encore plus ces relations compliquées

- Lorenzo appartient à la branche légitime des Médicis et Alexandre n’est « qu’un bâtard » mais qui a le pouvoir, on peut faire une lecture psychologisante de cette rivalité - Alexandre dévirilise son cousin par les surnoms et en tuant le duc Lorenzo l’empêche de sortir son épée symbole phallique pour sauver Florence présentée pendant toute la pièce comme une mère cf acte I, 6, II, 2, etc….

-le duc

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