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Lorenzaccio

Analyse sectorielle : Lorenzaccio. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2014  •  Analyse sectorielle  •  681 Mots (3 Pages)  •  535 Vues

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La corruption de la ville se traduit par le climat de débauche qu'on instauré les Médicis, qui se traduit par la perversion des jeunes filles innocentes et la profanation du sacrement du mariage. C'est ce que campe l'exposition, dès la première scène : on y voit Alexandre, Lorenzo et Giomo venir de nuit enlever une jeune fille corrompue sous les yeux de son frère impuissant. Le ton est donné. L'argent et le pouvoir des Médicis ont réduit le peuple florentin à l'indignité et à la prostitution : « Les lits des filles sont encore chauds de ma sueur et les pères ne prennent pas, quand je passe, leurs couteaux et leurs balais pour m'assommer. […] Ô Philippe, les mères pauvres soulèvent honteusement le voile de leurs filles quand je m'arrête au seuil de leurs portes… » (III,3) Louise meurt de s'être refusée à Salviati, l'ami d'Alexandre (III, 7). Les femmes mariées ne sont pas de reste : la pièce montre la marquise Cibo compromettre son mariage et son honneur pour se donner à Alexandre.

Nettoyer la ville de sa souillure: la robe de mariée comme costume d'un rituel de purification

C'est la ville de Florence elle-même qui devient la métonymie de la prostitution et de la souillure : les bannis qui la quittent dans la scène 6 de l'acte I, la maudissent et la qualifient de « bâtarde », « mère stérile », « fange sans nom ». La marquise Cibo, dans la scène 6 de l'acte III, rêve qu'Alexandre oublie le vice pour jouer son rôle de gouvernant et redonner à la ville sa grandeur et sa dignité : « Le jour où tu seras à la tête d'un corps libre, où tu diras : « Comme le doge de Venise épouse l'Adriatique, ainsi je mets mon anneau d'or au doigt de ma belle Florence et ses enfants sont mes enfants ». Mais ce n'est pas au doigt de Florence qu'Alexandre passera l'anneau, c'est à celui de son âme damnée, « ce lendemain d'orgie ambulant » qu'est Lorenzo. Ainsi, ce meurtre en robe blanche préparé depuis des années, annoncé depuis le début de la pièce et créant une véritable attente, qui vient éliminer un tyran débauché s'apparente à un sacrifice purificatoire qui libèrerait la ville de tous ses maux.

La robe blanche, symbole d'une pureté perdue à jamais

Le meurtre de duc par Lorenzo, correspond au désir du héros de donner la possibilité d'une virginité nouvelle à la ville (sans grande illusion) mais surtout de retrouver son innocence perdue : « Songes-tu que ce meurtre, c'est ce qui me reste de ma vertu ? » dit Lorenzo à Philippe, dans la scène 3 de l'acte III. Le blanc de la robe peut symboliser ce désir de pureté : sa blancheur vient s'opposer à la noirceur de Lorenzo : aux cernes de ses « yeux plombés » (I, 4), au plumage sombre du « moineau » auquel il s'identifie (IV, 9), au « soleil noir de la mélancolie » (Gérard de Nerval), à l'humour noir de son cynisme. Il vient aussi s'opposer au rouge de la robe des cardinaux qui incarnent le véritable pouvoir à Florence à travers les personnages de Valori et surtout de Cibo. Mais de même que la robe de mariée peut sembler incongrue sur un corps masculin, le blanc semble incongru porté par Lorenzo, assassin : la

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