LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les réactions Vis à Vis De L'écrit " le Deuxième Sexe "

Dissertation : Les réactions Vis à Vis De L'écrit " le Deuxième Sexe ". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Juin 2013  •  1 226 Mots (5 Pages)  •  1 055 Vues

Page 1 sur 5

Dès sa parution en 1949, Le Deuxième Sexe connut un grand retentissement, les réaction furent diverses : il fut immédiatement traduit dans plusieurs langues, bouleversa de nombreuses lectrices - issues de milieux intellectuellement favorisés pour la plupart - et suscita de vives réactions, majoritairement hostiles. En France, les critiques négatives vinrent surtout des catholiques et des communistes : les premiers, parmi lesquels l’écrivain François Mauriac, virent d’un très mauvais œil les analyses de la sexualité féminine ainsi que la défense des femmes ; les seconds jugèrent l’œuvre bourgeoise et condamnèrent la revendication de l’avortement et de la contraception, qui selon eux ne devaient pas passer avant les droits de la travailleuse.

Enfin à travers la critique du Deuxième Sexe était attaquée Beauvoir compagne de Sartre et représentante de l’existentialisme. Hors de France, les réactions furent diverses. Beaucoup de pays catholiques rejetèrent l’essai : l’Espagne la censura (il fallut attendre une première traduction espagnole en 1962, en provenance d’Argentine) ; au Québec et en RDA, le livre fut longtemps difficile à trouver ( il faudra attendre la chute du régime communiste pour la RDA ), l’enthousiasme domine en Suisse, où les femmes n’avaient toujours pas le droit de vote. Les pays protestants furent plus ouverts, comme la RFA, où 14 000 exemplaires furent écoulés dès 1956. Le Deuxième Sexe fut traduit surtout en allemand, en anglais et en japonais. Mais au début, ces traductions ne portaient souvent que sur des extraits ou comportaient des erreurs gênantes. Un regain d’intérêt, lié aux crises, au libéralisme, à la dégradation de la condition féminine, se dessina dans les années 1970, avec des traductions russes, perses, japonaises, etc. L’influence du Deuxième Sexe sur les mouvements féministes des années 1950 et des années 1960 fut certaine puis, malgré l’engagement de Beauvoir, s’atténua dans les années 1970 avec l’arrivée d’autres féministes. Dans les années 1980, Beauvoir et son œuvre subirent les foudres de nombreux critiques à cause de la découverte de ses correspondances et de sa vie privée. Depuis la fin des années 1990, Le Deuxième Sexe intéresse de nouveau.

Contrairement aux idées reçues, c’est bien en France que les premiers travaux analysant l’œuvre ont été écrits ; mais il est vrai qu’aujourd’hui l’essai est plus étudié aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans les pays scandinaves qu’en France. Le Deuxième Sexe reste une référence de la philosophie féministe ; il s’est vendu en France à environ 500 000 exemplaires, acquérant ainsi un statut de best-seller.

Simone de Beauvoir eut droit à un torrent d'injures à la parution de ce livre considéré comme « immoraliste », « pornographique », « monstrueux »... écrit par une lesbienne (injure suprême à l'époque). Albert Camus expliqua ces réactions par le fait que le livre fut perçu, en France, comme une « insulte au mâle latin »... Toujours est-il qu'aux Etats-Unis il fut traduit dès 1953 et est considéré comme le manifeste fondateur du mouvement féministe.

Dès sa sortie en 1949, Le Deuxième Sexe fait bruyamment parler de lui. Les grandes revues intellectuelles lui consacrent leur chronique littéraire. L’affaire occupe pendant quelques mois la « une » des préoccupations intellectuelles des comités éditoriaux. Rarement un livre écrit par une femme sur les femmes aura suscité tant de débats passionnés.

C’est que Simone de Beauvoir met sérieusement à mal quelques-uns des consensus sacrés de son temps. Depuis les années 30, une politique familiale et maternaliste d’une ampleur jamais égalée se construit patiemment en France. Les allocations familiales, l’allocation de salaire unique, les prêts au mariage, le quotient familial et une myriade d’autres mesures tentent de redresser une natalité durablement effondrée. Le baby-boom, exceptionnellement vigoureux, n’apaise pas toutes les craintes et renforce encore l’idéal de la mère au foyer, éducatrice-née d’une famille qu’on espère nombreuse. Et voilà que Simone de Beauvoir met en miettes toute cette belle mythologie de la maternité.

...

Télécharger au format  txt (8.5 Kb)   pdf (99 Kb)   docx (11.3 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com