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Les métamorphoses, Ovide

Commentaire de texte : Les métamorphoses, Ovide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  664 Mots (3 Pages)  •  881 Vues

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Virgin Suicides, Lost in Translation, Marie-Antoinette : la trilogie de Sofia Coppola sur le malaise adolescent, aux blondes héroïnes en proie à des destins tragiques ou au déracinement (quand ce ne sont pas les deux en même temps) fait d’elle non pas la digne fille de son père, comme certains se plaisent à le répéter, mais une figure majeure du cinéma contemporain, dont ce Marie-Antoinette présenté en compétition officielle à Cannes est le superbe aboutissement. Vertigineux, sans concession, résolument moderne et bien plus âpre qu’il n’y paraît, le dernier Sofia Coppola est, sans conteste, l’un des chocs de l’année. I WANT CANDY

"Elle ressemble à un petit gâteau." Marie-Antoinette n’est pas une reine, encore moins une leçon d’histoire, c’est un sucre d’orge, une papillote dorée, une vestale aux boucles relevées en pièce montée. Une cerise négligemment posée sur une prison en chocolat. Un portrait comestible, vivant, sans patine ni plâtre. La table onéreuse confine à l'absurde, le champagne coule à flots, le jasmin éclot dans une tasse, les macarons roses et pistache jalonnent les appartements du roi. Les jeunes filles masquent leur solitude et diluent leur ennui en aiguisant leurs sens. Versailles a des allures de maison en pain d'épices. Attentive au goût, à la couleur, au grain, Sofia Coppola croque un château surprise, Marie-Antoinette enrubannée se laisse dévorer et engloutir par les fines bouches et les regards cupides. Les correspondances amusent et fascinent, l'étiquette et la chronologie sont constamment subverties par la musique et la langue, les cartes sont inversées, les légendes altérées. Bow Wow Wow, The Cure, New Order rivalisent avec Jean-Philippe Rameau, les accents indécis, américains, anglais, français, invitent à une cour dissonante. Marie-Antoinette n’est pas une biographie, encore moins une fresque politique, Sofia Coppola évince la nation, ébauche une révolution en sourdine, sabote l'arrestation, le procès, la guillotine, émiette les après-midi de farniente pour n’en retenir que la lumière déclinante et diffuse. Têtes blondes enlacées dans le Michigan (Virgin Suicides), flâneurs insomniaques à Tokyo (Lost in Translation): où qu’elles soient, les héroïnes captives de Coppola restent d'éternelles étrangères. La détresse de Marie-Antoinette l'Autrichienne, "l’Etrangère" par excellence, a trouvé une parfaite chambre d’écho.

UNE VRAIE JEUNE FILLE

Sofia Coppola clôt une trilogie sur l’adolescence, c’est encore la nuit et l’aurore qui happent les anges blonds. Terrées chez elles, enterrées vivantes, les sœurs Lisbon de Virgin Suicides composent un paradis mortifère régi par des lois secrètes. Charlotte dort éveillée, se perd dans les néons et se retrouve au petit matin dans Lost in Translation. A son tour, Marie-Antoinette refuse de quitter le bal, s’accoutume aux identités floues et aux énigmes d’un soir, dévale les escaliers pour assister au lever du soleil. Comme le serine sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse tenue à distance, la situation est critique: la petite princesse n’est pas chez elle, c’est le règne de l’éphémère, la mue vient à peine de commencer que l’épouse docile, sous le poids de la couronne et des rituels compassés, incline sa fierté

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