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Les mains sales, cinquième tableau, scène III.

Commentaire de texte : Les mains sales, cinquième tableau, scène III.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 783 Mots (8 Pages)  •  6 779 Vues

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Les Mains sales Cinquième tableau scène III

Situation :

La scène se situe à la fin du cinquième tableau d’une pièce qui en compte sept.

Nous sommes pendant la seconde guerre mondiale en Illyrie après Stalingrad (août 42-février 43)

Hugo a reçu du Parti la mission de tuer Hoederer pour l’empêcher de nouer une alliance avec le gouvernement fasciste du Régent et le Pentagone qui « groupe clandestinement des bourgeois libéraux et des nationalistes » (deuxième tableau, scène IV). Après quelques jours passés chez Hoederer en tant que secrétaire, Hugo n’a toujours pas réussi à mettre son projet à exécution.

Il a assisté à une réunion entre le Prince et Karsky, représentant du Pentagone et l’attitude d’Hoederer l’a révolté. Il a failli prendre son révolver et tuer Hoederer. Dans la scène que nous étudions, Hoederer essaie de raisonner Hugo, de lui montrer que cette alliance temporaire est la seule possibilité qui reste au Parti afin de prendre le pouvoir.

Deux axes de lecture :

-la confrontation entre les deux personnages permet à Sartre d’envisager deux conceptions différentes de l’action politique

-Hoederer se sert de cette explication ou justification de son acte pour provoquer Hugo et le faire se démasquer. Il l’écoute moins qu’il ne l’observe.

Déroulement

Face à face

Cet extrait met face à face deux personnages essentiels : Hugo, l’assassin en puissance, jeune homme sans réelle expérience politique, mû seulement par le besoin d’agir, et Hoederer, qui, par contre est déjà un fin politique, homme de terrain, qui a l’habitude des luttes de pouvoir, des manœuvres politiques.

La discussion souligne l’extrême faiblesse d’Hugo. Il pourrait répondre mais il ne le fait pas. Hoederer explique à Hugo que la politique demande un investissement réel, une participation active, dans lesquels on est aux prises avec la réalité des choses, du monde et des hommes.

Jessica, l’épouse d’Hugo, écoute la discussion et observe les comportements de chacun. Elle le dit dans la scène suivante (cinquième tableau, scène V). Hugo est peut-être confus de ne savoir répondre avec assurance et pertinence devant sa femme.

Deux discours en un seul

Deux discours s’entrecroisent : le discours politique d’Hoederer qui pourrait s’adresser à n’importe qui, un discours de campagne en quelque sorte et une voix différente, entre les lignes en quelque sorte, qui ne semble adressée qu’à Hugo, comme la voix de la sagesse qui invite le jeune homme a reconsidérer son acte, à en mesurer la portée et les conséquences.

Hoederer a sans doute compris qu’Hugo représentait une menace : dans le sixième tableau, scène I, c’est le révèle à Jessica. Celle-ci est venue le voir pour éviter le meurtre mais elle n’arrive pas encore à révéler le dessein d’Hugo à Hoederer. C’est lui qui la devance : « Il veut me tuer, hein ? C’est ça, ton histoire ? »

Ce que dit Hoederer :

1. L’action politique a un but : gouverner, et pour le réaliser, il faut d’abord prendre le pouvoir. On ne doit pas hésiter à se salir les mains. On peut même, pour cela, partager le pouvoir avec des ennemis afin de les neutraliser par la suite. Il reprend ici, sans le nommer, l’idée de Machiavel développée dans son livre Le Prince : pour lui, la fin justifie les moyens.

Ceux qui refusent cette alliance ont des principes avec lesquels il ne peuvent transiger. Hoederer ironise et affirme que ce sont des « purs » parce qu’ils ont peur de « se salir les mains ». En l’occurrence, c’est bien une image, puisque ce qu’Hoederer s’apprête à faire n’est pas une action physique, comme celle de manipuler des explosifs ou d’utiliser un révolver. Mais on peut penser qu’Hoederer l’emploie volontairement pour qu’Hugo se représente son crime de la façon la plus crue possible.

2. L’alliance peut éviter des milliers de morts. C’est très important pour Hoederer : il aime l’humanité, c’est-à-dire les hommes « avec leurs défauts, leurs vices ». il les aime pour ce qu’ils sont. Hoederer montre ainsi à Hugo que l’on ne raisonne pas dans le vide et que l’objet de l’action politique, c’est la vie d’êtres humains

Mais les révolutionnaires qui sont purs « les intellectuels, les anarchistes bourgeois, sont autrement plus dangereux : ils ne veulent pas « changer le monde ». Ils ne souhaitent que détruire ce qui existe. Ce sont donc des assassins. Leur pureté est le vêtement symbolique de la mauvaise foi. C’est ce que nous allons essayer d’expliquer.

Lorsqu’Hugo affirme ne pas s’intéresser aux hommes mais à leur avenir, Hoederer ne lui répond pas que cette phrase n’a aucun sens puisque s’intéresser à l’avenir des hommes, c’est bien sûr s’intéresser

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