Les engagés du grand portage

Pendant près de 250 ans, la principale activité au Canada a été le commerce des fourrures. En effet, deux compagnies de haute concurrence ont eu un impact majeur sur la réalisation du monde où nous sommes.  Celles-ci ont ouvert les portes sur l’exploration du Canada, le fondement de notre économie ainsi que la réalisation de liens sociaux entre les Amérindiens et les Européens. Leur parcours n’a rien eu de facile, deux stratégies ont été utilisées afin d’y arriver certains ont tenté le terrain et d’autre ont ce sont seulement allié aux autochtones. Aujourd’hui, la traite des fourrures n’est pas un sujet utilisé fréquemment, mais des héritages de ce bout d’histoire ont été laissés. Tel que le détaillant La Baie-Hudson qui demeure un témoignage de cette époque.  Un portrait négatif se dresse facilement concernant la traite des fourrures dans les pays d’en haut, c’est ce que Léo- Paul Desrosiers fait. En effet, la traite de fourrures à créer énormément de rivalités entre entreprises qui à leur tour ont détruit les hommes, leur relation sociale ainsi que le territoire. De plus, elles emmènent les hommes dans un monde inhumain ou la violence et la trahison est leur priorité.

En premier lieu, les rivalités entre les deux compagnies détruisent les hommes et le territoire. En effet, les dures conditions de vie des engagées provoquent entre eux une concurrence qui à son tour détruit les relations entre humains. Turenne, un protagoniste réfléchi alors aux effets néfastes de la rivalité entre les compagnies au 19e siècle. Par le fait même, il a peine à voir la vraie cause des rivalités, on assiste alors à une prise de conscience lors de sa présence au Lac Prosper. Il prend alors conscience que :

«(…) dans ce pays inhumain où les hommes devraient s’unir et s’entraider pour combattre la famine, le froid, l’isolement, ils se divisent et ils se combattent ; ils emploient leur peu d’intelligence à se rendre mutuellement l’existence plus dure encore».

On assiste ici au champ lexical de la misère en employant les mots « inhumain», « famine », «froid» et «isolement». Ce champ lexical réfère ici à la misère psychologique avec le mot «isolement», mais aussi à la misère physique avec les autres mots cités. Il est impressionnant de constater que ces deux aspects sont sur la même égalité. Le fait de faire une accumulation de ceux-ci démontre réellement à quel point les conditions sont difficiles. De plus, la présence de l’antithèse démontre qu’à la place de mettre leur intelligence à profit, ils l’utilisent pour se nuire entre eux à cause qu’ils ont des conditions plutôt défavorables. Cela leur monte à la tête. Ensuite, les rivalités font naître en Montour une ambition personnelle qui prédomine le bien-être de ses alliés. En effet, pendant sa réflexion Turenne pense que : « toute cette folie est  parce qu’ils ont laissé prendre le commandement à des bêtes de proie comme Montour». Il faut savoir qu’une bête de proie au sens propre est un animal qui chasse pour manger de la chair et qu’il va faire n’importe quoi pour sa survie. Une bête de proie n’a aucun sens moral. En comparant le commandant à une bête de chair ont lui attribut la caractéristique qu’il n’y aucun sens moral, au sens figuré en comparant celui-ci à l’animal démontre qu’il est un homme prédateur qui est prêt à tout faire pour avoir son but, de ce contexte, avoir le monopole du marché. Il est alors cruel, sauvage et impitoyable dans le traitement qu’il fait aux autres pour son ambition personnelle. Finalement, les concurrences causent un épuisement des ressources sur le territoire. En effet, les engagées de la compagnie xy vont chercher eux-mêmes leurs fourrures cela fait énormément de ravage puisqu’en traînant leurs canots cela détruit la nature simplement avec leur déplacement. Dans le même ordre d’idée,  tuer des animaux est une atteinte à la nature en elle-même. D’ailleurs, le protagoniste «songe à l’imprudence de cette avance dans la steppe, aux disparitions soudaines de troupeaux de caribous, à l’accaparement des vivres (…)» L’accumulation de terme pour désigner les effets dévastateurs de la rivalité sur le territoire démontre à quel point ils sont prêts à détruire tout ce qu’il y a sur leur passage afin d’avoir le pouvoir et le monopole. Leurs pratiques sont dévastatrices et tous leurs déplacements aussi. En bref, l’occasion d’enrichissement est leur seul but et ils sont prêts à tout mettre de côté afin de gagner.

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