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Les anti-héros : médiocrité et espoirs déçus

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Par   •  31 Mars 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 418 Mots (6 Pages)  •  840 Vues

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Les anti-héros : médiocrité et espoirs déçus

Dans cette série d'extraits de romans d'auteurs français du 19e et 20e s , nous voyons dépeintes , avec réalisme , parfois ironie , plusieurs figures de anti-héros.

Gustave Flaubert , écrivain du 19es a marqué la littérature par l' analyse psychologique fine de ses personnages et son souci du réalisme ; L'Education sentimentale , roman écrit en 1869 qui comportent de nombreux éléments autobiographiques, évoque le parcours de vie d'un jeune provincial , Frédéric Moreau ; rêvant du meilleur , et espérant un grand amour dès sa rencontre avec Mme Arnoux , grand amour qui ne verra pas le jour , il ira de désillusion en désillusion ,perdant ses rêves .

Dans l'épilogue du roman, Frédéric ressasse un souvenir de jeunesse avec son ami Deslauriers , à l'époque où , jeunes hommes encore verts , ils décidaient de provoquer la bonne société de leur ville tranquille de Nogent en allant faire un tour du côté de la maison de la Turque , maison close prommetteuse d'aventures émoustillantes ; hélas , l'aventure n'était pas vraiment au rendez vous : les deux amis , plutôt ridiculisés dans leur présentation «  frisés....avec un gros bouquet » se faisaient rire au nez par les prostituées amusées de leur embarras.Cet échec cuisant est évoqué avec nostalgie et complaisance ; mais la remarque de fin « c'est là ce que nous avons eu de meilleur...peut-être » en dit long sur les désillusions qu'ils ont dû affronter dans leur vie ! En effet , ce souvenir piteux et ridicule même , s'il s'agit du meilleur d'une vie , laisse à penser à la platitude des autres chapitres de leur existence...on entend presque les soupirs de nos deux amis...le désir a existé mais n'a jamais été assouvi , comme révélant une incapacité à trouver le bonheur. L'intérêt de ce passage vient du fait que le souvenir évoqué résume à lui seul la vie de Frédéric car le roman ne sera que la répétition du même échec ; il est plus facile de rêver le bonheur que le vivre....puisque le seul bonheur du personnage réside dans le souvenir d'un acte non réalisé , d'un fantasme non concrétisé...

Emile Zola , quant à lui , écrivain et journaliste du 19e s , chef de file du naturalisme ( où sont introduits dans les romans des descriptions scientifiques et objectives des réalités humaines ) , dépeint avec un réalisme pictural extraordinaire, dans l'épilogue de son roman l'Oeuvre , le misérabilisme de l'échec : échec consommé du défeint , le peintre Claude Lantier , qui faute d'avoir concrétiser ses projets de grandes œuvres , préfère mettre fin à ses jours ; et échec ravalé de ses deux amis , qui préfèrent se compromettre avec la médiocrité et avancer quand même dans leur existence ; on devine chez eux, malgré une reconnaissance de la profession et de la société , un goût amer de ratage ; leur constat est d'un pessimisme absolu sur le sort des artistes : vaut-il mieux , par soif d'absolu non atteint, mourir , ou doit-on se contenter de compromis décevants ?de petits arrangements avec la médiocrité suffisent-ils à nourrir l'âme d'un artiste en quête de perfection ? la réflexion est bien grise , tout comme la scène décrite dans cette pluie du cimetière de St Ouen, entre fumée et braises, tombes et monticules de terre humide......l'accablement est perceptible dans les propos , dans la démarche des personnages...pourtant , en dépit de cette désespérance , nos deux amis endeuillés se remettront à l'ouvrage , avec un entrain presque indécent – ce qui rend encore plus triste le décès du peintre maudit .

Céline , auteur à polémiques , mais au talent littéraire unanimement reconnu , illustre avec un réalisme lucide et effrayant le parfait anti-héros dans cet extrait du Voyage au bout de la nuit ; l'écrivain appartient à une génération traumatisée par la Première Guerre mondiale , véritable « boucherie » humaine ; ici , Ferdinand Bardamu , engagé sur un coup de tête et coincé entre les feux , que l'on imagine dans un champ de tranchées , songe avec dépit à la réalité violente et morbide de ce combat ; ce soldat par erreur , n'a pas envie de risquer sa vie : il n'exprime aucun sens civique , ni patriotisme ; loin de lui les valeurs glorifiantes du combat : il rêverait d'être au chaud dans

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