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Les Personnages Du Roman Au Coeur De L'histoire

Dissertation : Les Personnages Du Roman Au Coeur De L'histoire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mai 2015  •  3 161 Mots (13 Pages)  •  2 546 Vues

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Vers le bac : « Le personnage de roman au cœur de l’Histoire »

Objectifs :

Le corpus propose des textes et un tableau du XIXe siècle qui renvoient à l’épopée napoléonienne. Dans les trois œuvres, il s’agit de la bataille de Waterloo, vue par Fabrice, le héros de La Chartreuse de Parme et de façon plus générale et surplombante chez Hugo et Andrieux. Le texte de Vigny, préface de Cinq-Mars qui romance un complot au temps de Louis XIII, met en perspective la mode contemporaine du roman historique.

Le corpus se propose donc d’interroger les relations entre le roman et l’Histoire. Il s’agira, à travers la question sur un corpus et les différents travaux d’écriture :

– de s’interroger sur les rapports qui lient le roman et le réel et sur la façon dont la fiction émerge de cette rencontre,

– de comprendre comment un auteur peut créer un personnage et le relier à l’Histoire, – d’analyser les choix narratifs des romanciers et la façon dont le personnage s’inscrit dans l’Histoire et en rend compte, – de saisir les effets sur le lecteur.

Pour prolonger la réflexion sur le roman historique, on pourra se reporter aux ouvrages de référence suivants :

– Georges Luckas, Le Roman historique, 1965 (réédition Payot, 2000)

– Gérard Gegembre, Le Roman historique, 2005

– Isabelle Durand-Le Guern, Le Roman historique, A. Colin, 2008

Pour l’épopée :

– Daniel Madelénat, L’Épopée, Presses Universitaires de France, 1986

QUESTIONS SUR UN CORPUS

1. Les points de vue adoptés dans les deux récits de la bataille de Waterloo sont différents.

Stendhal adopte un point de vue interne : il choisit de nous faire vivre l’épisode à travers les yeux de son personnage principal. Le narrateur est extérieur à l’histoire, hétérodiégétique, et le récit est à la troisième personne. Nous avons accès qu’à ce que voit Fabrice (l. 2 par exemple) et à ce qu’il « remarqu[e] » (l. 5) ou encore entend (l. 6). Nous avons aussi ses impressions (l. 8 et suivantes). Cela permet l’écriture d’un texte réaliste mais d’un réalisme subjectif puisqu’il passe par le regard d’un personnage en particulier. Hugo, en revanche, écrit son texte d’un point de vue omniscient. Le récit est effectué par un narrateur extérieur à l’Histoire, hétérodiégétique. La description et la narration semblent aller d’elles-mêmes et sont rédigées à la troisième personne, mais sans être centrées sur un personnage. Le narrateur se trouve sur position panoramique. Ligne 18, l’emploi du pronom indéfini « on » le pose en spectateur ébloui : « on vit un spectacle formidable ». Ce choix narratif permet à Hugo de développer un texte épique par la description de l’héroïsme de la cavalerie française.

Andrieux, quant à lui, propose une vision de la bataille qui rejoint celle de Victor Hugo. La bataille est mise à distance, ce qui rend l’impression de foule, mais aussi paradoxalement la violence. Le peintre ne donne pas à voir de détails sanglants, mais un champ de bataille immense qui traduit la confusion et la rage des participants.

2. Dans la préface qu’il propose pour son roman historique Cinq-Mars, Vigny présente les apports du roman face à l’intérêt contemporain pour l’Histoire. Le roman répond à « l’amour du FABULEUX » (l. 25), il donne aux faits historiques « un enchaînement palpable et visible » (l. 29) qui lui fait défaut et une « conclusion morale » (l. 30). La « fable » (l. 45), c’est-à-dire le roman, donne corps à l’Histoire en retrouvant le lien qui unit les faits et en mettant ceux-ci en perspective (à la place de Dieu, en quelque sorte, l. 32-33). Chacun à leur façon, les textes de Stendhal et de Hugo remplissent cette fonction. Stendhal permet de vivre de l’intérieur la bataille de Waterloo : le récit est fait du point de vue subjectif d’un jeune soldat maladroit, spectateur et naïf. Ce n’est pas une vision héroïque et historique des faits, mais cela pourrait être aussi une certaine vérité de l’événement historique. Hugo donne une vision tout à fait différente de la bataille : il choisit un point de vue omniscient et permet l’amplification épique. Il fait l’éloge de la cavalerie française qui va pourtant être défaite par l’ennemi. Il s’agit également d’un point de vue subjectif, non pas celui d’un personnage, mais celui de Victor Hugo qui choisit de mettre en avant la grandeur de la France dans l’adversité alors qu’objectivement Napoléon est sur la voie de la déroute.

TRAVAUX D’ÉCRITURE Commentaire

Le commentaire du texte de Stendhal pourrait suivre le plan suivant :

1) La bataille de Waterloo

a) La description de la bataille – une description sonore et visuelle – une description lapidaire et évasive

b) Les participants – Fabrice et le Maréchal – les chevaux

c) Une vision réaliste ?

– une attention particulière aux détails qui crée un effet de réel

– un manque plus global de précision

2) Fabrice, un héros-spectateur

a) La fascination du personnage pour l’action en cours

– choix narratifs : focalisation interne et point de vue subjectif

b) Un héros qui passe à côté de l’action – Fabrice spectateur – intervention ironique du narrateur (l. 18)

c) Un héros ?

– les deux occurrences du terme dans le texte – un passage qui ne le condamne pourtant pas

Dissertation

Le sujet de dissertation propose d’interroger les relations qui unissent roman et Histoire.

L’expression « dans quelle mesure » invite l’élève à évaluer la façon dont ils peuvent se « mêler ». Le plan suivant pourrait servir de fondement à la réflexion :

1) Dans une première partie, on pourrait montrer que le roman peut incarner une période historique et une société.

a) Pour l’idéaliser : Madame de La Fayette,

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