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Les Boucs

Fiche : Les Boucs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2019  •  Fiche  •  1 552 Mots (7 Pages)  •  881 Vues

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Les Boucs de Driss Chraïbi

Un roman dans un roman

Les Boucs, en résumé racontent l’histoire de Waldik… qui lui-même écrit un roman intitulé Les Boucs

Des révélations plus précises sur la rédaction interviennent dans un dialogue avec Simone :

p. 62

« […] j’avais sous le bras le manuscrit des Boucs, je l’avais écrit en prison. Je te l’ai offert, en cadeau, une promesse que je t’avais fait… »

Le roman revêt donc une structure bien particulière, puisqu’il contient un autre roman, en abyme

Ce que viennent confirmer d’ailleurs les titres des trois parties du roman

Première partie : « COPYRIGHT » - Droit exclusif

Deuxième partie : « IMPRIMATEUR » Autorisation d’imprimer

Troisième partie : « NIHIL OBSTAT » - Dans le prolongement en latin du mot précédent (« qu’il soit imprimé ») signifie rien ne s’y oppose, rien ne fait obstacle.

Chraïbi ajoute ici un aspect insolite dans le monde de l’édition par souci d’originalité.

Peut-être aussi pour montrer que l’auteur reste libre, en particulier dans le choix du dénouement.

En outre, certaines pages révèlent l’attitude de Waldik face à son roman

Il peut lui arriver de critiquer son propre travail avec l’emploi du terme péjoratif : ex. « écrivailles » (166)

Il a mal abordé les thèmes qui lui sont chers : « Certes il a moyen d’escamoter le sujet. Écoutez, je l’ai déjà escamoté… »

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À quel public s’adresse ce livre :

« C’est à un public français doué de réactions françaises qu’il désirerait s’adresser

Alors que certaines confidences que proposent l’image d’un Waldik modeste et attache à ses racines (83)

« […] à Tizi-Ouzou, place du marché je me vois assis en conteur public et, pour l’édification des bledards et des bourricots, contant ma propre histoire »

Ce qui semble animer Waldik, c’est avant tout la solidarité et le service de ses « frères », tel un témoin :

« Je devais […] racheter les Nord-Africains. Pour eux souffrir dans ma dignité d’homme et dans ma chair d’hommes. Voilà ce que j’ai fait pendant cinq ans. Puis traduire cela en une espèce de témoignages, non pas de mes sens, mais de mes souffrances » (p. 65)

« Il tenta – et Raus le soutint – de leur expliquer pourquoi il voulait étaler leurs misères a tous sous la forme d’un livre » p. 147 => Sortir de l’intimité pour montre votre misère à tous.  

Parlant au nom des Boucs, et plus généralement des opprimes, Raus vient appuyer les initiatives de Waldik :

« Rappelle-toi qu’ils t’ont nommé non pas leur guide […] mais leur âme. L’idée même d’un espoir, d’une solution sociale et humaine de leurs misères d’un destin enfin destin d’hommes, c’est toi-même » (49)

Mais Waldik est conscient des limites de sa tâche, notamment en raison du « monopole humanitaire », exerce par quelques Européens : « La parole ne doit jamais être directe et, si quelque trente millions de Nord-Africains souffrent et espèrent, ce n’est jamais à eux de s’exprimer, mais bien à un Mac O’Mac » (93)

Et Driss Chraïbi va refléter dans son roman la critique à son égard émanant des deux rives de la Méditerranée

« … était pour eux un Chrétien » 147

Le cas typique d’un intellectuel ou plutôt d’un néo-intellectuel venant d’un autre continent, d’une autre somme d’histoire, maniant avec quelques aisance notre langage et nos avocasseries européennes, mais uniquement cela » (p, 69)

Perceptions visuelles : nombreuses en particulier lorsque Waldik ouvre progressivement les yeux (107) Il prend peu à peu conscience de ce qui l’entoure. Le réveil fait suite à l’engourdissement des sensations

Le plus remarquable, c’est la perception des couleurs.

Celles-ci se trouvent rehaussées en Algérie sous l’effet du soleil.

En France au contrait tout parait fade, terne, triste aux yeux des immigres « vêtus de grisaille de brume » 142

Cet hypallage (métonymie) reflète, par son ambiguïté, l’influence des conditions météorologiques sur les individus.

Perceptions tactiles :

Plus rares sont également plus contrastées

Certaines suggèrent la froideur à l’égard de Simone (Il la caressa de son autre main de ciment (119)

Voire la mort a travers les caresses préparent la strangulation du chat

D’autres au contraire traduisent la douceur

« La main que je posai sur son front, je l’eusse désirée un duvet d’oiseau » (59)

Et permettent la suavité de l’enfance « J’avais pris son visage comme je prenais naguère la main de ma mère s’attendrir sur la … (84)

« Les cheveux de ma mère que je caressais » (86)

Quant aux perceptions olfactives :

Leur quantité et leur fréquence font baigner le roman dans une atmosphère nauséabonde

Hormis les parfums de « lavande » (340) et de « jasmin » (90) [souvenir d’enfance]

On retrouve soit des effluves symboliques (ceux de la déchéance, peur, colère

(47, 61, 73)

Celles qui identifient Waldik en particulier : « Mes odeurs, le sauvage » (19, 59)

Soit des émanations désagréables ou qualifies de « acres » (90)

Telles salpêtre (103, 108)

Soufre et prurit (104),

Sang chaud (162)

Charogne bouillie (143)

Vin (162)

L’ODEUR la plus constamment mentionnée et souvent avec force détails c’est celle de la TRANSPIRATION :

...

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