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Le Renard Et Le Bouc

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Par   •  20 Juin 2014  •  942 Mots (4 Pages)  •  1 240 Vues

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La fable de La Fontaine intitulée "Le Renard et le Bouc" [1668] oppose précisément à la courte vue du bouc, le stratagème du renard. Si la morale finale, aussi courte que sèche (”En toute chose il faut considérer la fin”), stigmatise le manque d'expérience, la naïveté voire la bêtise du bouc, elle ne légitime pas pour autant la tromperie du renard. Ce serait en effet se méprendre sur les intentions du fabuliste Jean de La Fontaine que d'interpréter le texte comme une justification de la tromperie, du cynisme. Il faut plutôt voir dans la morale de la fable un appel à la lucidité et à la raison : si les plus hauts placés dans la hiérarchie de l'intelligence abusent ainsi des plus faibles et des plus démunis, c'est parce qu'ils en connaissent la vulnérabilité. Autrement dit, les faibles d'esprit sont vulnérables : ils se laissent facilement abuser, tromper. Leur point faible : le manque de lucidité, de clairvoyance, de perspicacité. La crédulité consiste dans une tournure de l'esprit portant quelqu'un, par manque de jugement ou par naïveté excessive, à croire facilement les affirmations d'autrui portant sur des faits ou des idées sans fondement sérieux ou sans vraisemblance.

Etre crédule, c'est croire sans évidence, sans démonstration. Le crédule croit trop facilement et trop naïvement des choses qui sont parfaitement invraisemblables. La crédulité est donc un acte d'ignorance et de sottise : le crédule ne sait pas douter. Au contraire, l'homme sensé et intelligent, examine, scrute la réalité, et en tire un jugement solide. Il faut savoir se méfier, se défier des habiles orateurs, des beaux parleurs, des bonimenteurs. Le personnage du Bouc dans la fable se caractérise par sa naïveté, sa candeur, son inexpérience de la vie. Il a pris au sérieux les vaines promesses de l'antipathique « Capitaine Renard », le faux-ami, le fourbe. Le Bouc montre une admiration plutôt niaise pour son compère [« je loue les gens bien sensés comme toi »], alors que le moyen de s'extirper du puits est assez enfantin : se faire la courte échelle.

Tout à la fois candide à l'excès, un peu niais et d'une naïveté désespérante, le Bouc, un peu lourdaud, manque de tout : de présence d'esprit, de sagacité, de clairvoyance, de pénétration, de finesse d'esprit, de flair, de lucidité, de prudence.

La fable a donc valeur d'avertissement.

L'immaturité, le manque de discernement, la crédulité sont autant de défauts des dupés et des sots ! Leur ignorance et leur bêtise sont à stigmatiser autant, sinon plus, que la malignité des trompeurs qui invite d'abord à la prudence et à la réflexion.

Un très vieux proverbe dit bien que « la vérité est au fond du puits » pour signifier que toute vérité est difficile à découvrir, que l'humble vérité se cache au fond des puits. Une autre expression proverbiale, « montrer à quelqu'un la lune dans un puits » veut signifier que l'on peut duper, tromper quelqu'un par de fausses apparences. Ici, le Renard (un puits de science et de fourberie), « passé maître en fait de tromperie », se joue de son compagnon en usant de détours. Il manœuvre habilement en faisant croire à son « compère » qu'il est secourable, charitable, qu'il

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