Lecture Analytique Le Jeu De L'amour Er Du Hasard

"Placere et docere", plaire et instruire, tel pourrait être la devise des grands auteurs classique. Ce mouvement littéraire, en réaction contre l'exubérance du baroque, cherche à créer des modèles en fondant chaque genre littéraire sur des règles de construction claires et rigoureuses. Ils revendiquent l'usage d'un style simple et naturel.

En témoin éclairé de cette époque, Molière, chef de troupe, cherche à faire rire en dénonçant les travers de la société. Dom Juan, rédigé en prose, en fait la preuve. Dans l'extrait en question de l’acte 3 scène 1, la cohabitation maitre-valet illustre parfaitement le fonctionnement de l’époque.

Lecture de l’extrait

Nous pouvons dès lors nous demander, quelle image Molière donne-t-il de la relation maitre valet a cette époque ?

Nous mettrons en exerce le contraste qui oppose le raisonnement de Sganarelle à celui spécieux de Dom Juan afin de confronter les deux systèmes de pensée.

I. Le raisonnement de Sganarelle

a) La volonté de convaincre

Sganarelle à la conviction de convaincre son maitre de se convertir au catholicisme, en dépit des réponses brèves de son maitre il insiste et ne cesse de l’interoger.

- Foi authentique : Sganarelle crois vraiment en dieu et veux que son maitre ait les mêmes croyances que lui : « voila un homme que j’aurai bien peine à convertir » v.16

- Volonté de raisonner pour prouver qu'il y a « quelque chose d'admirable dans l'homme »

- Sganarelle parle avec grandiloquence, il utilise des termes mélioratifs (« mieux, tous, vois, comprends ») ; nombreuses énumérations ainsi que hyperboles ; « grands mots » : il joue au savant.

Il est tellement sûr de lui qu'il se lance dans une longue tirade argumentative.

b) La maladresse de Sganarelle

Sganarelle est un personnage très maladroit, de pars son éducation tout d’abord.

- Méconnaissance de la rhétorique => manque de logique incapable de tenir un long raisonnement (« je ne saurais disputer si l'on ne m'interrompt »), de plus, son argumentation est vide, elle ne mène nulle pars.

- Langage maladroit et populaire (« engrosser »), il n’est que valet et cela se ressent dans la manière dont il s’exprime.

- Mélange de foi et de croyances populaires, il parle des bases de la religion catholique (enfer, paradis) puis aborde un personnage d’une superstition à l’aide du présent de vérité générale, le Moine Bourru => décrédibilisation totale du propos. Il parle de cette superstition au superlatif « il n’y a rien de plus vrai que le moine bourru »

c) Bouffonnerie du personnage

La maladresse de Sganarelle est si forte que cela devient comique.

- Comique de gestes (« il se laisse tomber en tournant »)

- l’Opposition entre les grand mots de Sganarelle, son habit de médecin et l'argumentation incohérente provoque le rire : registre comique.

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