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Le topos du regard dans Ingenu de Voltaire

Mémoire : Le topos du regard dans Ingenu de Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Mai 2016  •  Mémoire  •  2 654 Mots (11 Pages)  •  1 016 Vues

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L’Ingénu c’est un conte satirique de Voltaire (François-Marie Arouet) et une de ses dernières œuvres. Le livre a été imprimé à Genève et les premiers exemplaires sont arrivés à Paris en 1767. Voltaire ne voulait pas révéler qu’il était l’auteur donc il a autorisé un éditeur parisien à publier ce conte. Il l’a donné le titre Le Huron ou L’Ingénu sous lequel il est aussi connu.

L’histoire de l’Ingénu se passe sous le règne de Louis XIV. Un jeune homme de 20 ans, qui depuis sa naissance a vécu parmi les Hurons en Amérique et ensuite est devenu prisonnier en Angleterre, est débarqué en Basse-Bretagne. Le prieur de Kerkabon et sa sœur l’ont reconnu comme leur neveu, fils de leur frère disparu en Canada. L’Ingénu a été converti et baptisé par sa nouvelle famille. Amoureux de Mademoiselle de Saint-Yves, sa marraine, il a appris qu’il ne pouvait pas l’épouser, parce que c’était interdit par les lois de l’Église. Après avoir battu les Anglais qui avaient attaqué le prieuré il s’est rendu à Versailles pour demander la récompense pour ses services et la main de sa bien-aimée. Pendant le voyage il a rencontré les Huguenots, ensuite il a été mis à la Bastille avec janséniste Gordon. Mademoiselle Saint-Yves a réussi à s’échapper du couvent ou l’on avait enfermé et à délivrer l’Ingénu, mais par le prix de son honneur. Elle a tombé malade de douleur et de honte et elle est morte bientôt. Monsieur de Saint- Pouange, la cause d’humiliation Mademoiselle Saint-Yves a reconnu sa faute. L’Ingénu, touché par la mort de son amante est devenu philosophe et brave militaire.

Le motif du regard est présent dans le texte dans un contexte de la découverte du monde par le personnage principal et de la création d’une nouvelle réalité. Le regard „est traditionnellement identifiée avec la connaissance du monde (le savoir mais aussi la possession) 1”, est donc un symbole de la révélation, du éclaircissement, de la illumination. Le regard, en tant qu’outil d’interactions sociales, dévoile les informations sur l’objet ou la personne observée mais aussi exprime les intentions de ce qui observe.

Pendant le siècle des Lumières dans la littérature est apparu un motif nouveau – un motif du « regard naïf » qui est dirigé par quelqu’un qui vient d’ailleurs, par un voyageur étranger, un sauvage pas civilisé ou un être fantastique. Le mot naïf exprime l’idée de simplicité, sincérité, chasteté, spontanéité mais aussi crédulité, candeur, ignorance, inexpérience, irréflexion. Cependant, le « regard naïf » joue le rôle très important dans le texte : déplace le point de vue et permet de redécouvrir la réalité. Elle est présente toujours caricaturale, en utilisant le ton gai et vif l’auteur montre la satire sociale, religieuse et politique.

Selon le Dictionnaire des grandes œuvres de la littérature française L’Ingénu est „un roman philosophique - un Huron découvre un univers inconnu dont il fait ressortir les ridicules et les tares et un roman d’apprentissage – le contact brutal de la civilisation éduque un être naïf 2”. La première image de l’Ingénu est une image de liberté : sa tête était nu, ses jambes aussi, il possédait seulement les petites sandales. Il donnait l’impression en même temps « martial et doux », ce qui annonce deux aspects : une hardiesse et une curiosité, mais aussi une attitude généreuse envers Mademoiselle de Kerkabon. Il avait l’air sympathique et il

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J. E. Cirlot, Słownik symboli, tłum. I. Kania, Kraków, Wydawnictwo Znak, 2006, s.384

2 H. Mitterand, Dictionnaire des grandes œuvres de la littérature française, Paris, Le Robert, 1992, p.318

avait de bonnes manières donc elle était „étonnée et enchantée de voir un Huron qui lui avait fait des politesses 3”. Cela montre un manque d’ouverture et des préjugés sur les Iroquois. La curiosité et l’envie d’explorer le monde étaient les raisons pour l’arrivée de l’Angleterre à la France („qu’il était curieux, qu’il avait voulu voir comment les côtes de France étaient faites 4”). Voltaire a utilisé le topos de l’inconnu – l’Ingénu ne connaissait pas un pays et une civilisation européenne et lui-même était un étranger qui n’appartenait pas à une groupe sociale. Le jeune Huron, surnommé l’Ingénu a expliqué aux réunis pendant le super la signification de son nom : „ je dis toujours naïvement ce que je pense, comme je fais ce que je veux 5 ”. Ce nom n’en est pas réellement un, mais renvoie à une qualité morale. Il possédait l’intelligence naturelle, le courage d’exprimer ses opinions, son esprit n’était pas corrompu par les préjuges. Pendant que tout le monde l’admirait et lui parlait, il restait tranquille selon le proverbe latin « nihil admirari ». Mais un peu plus tard, provoqué par le bruit, il a fait un commentaire que dans son pays l’un parle après l’autre. Cette remarque a causé un grand silence. Lorsqu’on lui a demandé laquelle des langues il aimait le plus, il a répondu sans hésitations que la huronne. Cette réponse a vraiment surpris Mademoiselle de Kerkabon, en plus, après la discussion des langues, tous les Français sont arrivés à la conclusion que „sans l’aventure de la tour de Babel, toute la terre aurait parlé français 6”.

Au chapitre II, le lecteur apprend que Huron a été identifié comme le neveu du prieur de Kerkabon et sa sœur. Ils croyaient que, malgré le fait que l’Ingénu a été élevé en dehors de son milieu civilisé, il n’a pas perdu ses racines. Il n’était pas tout à fait « sauvage », mais un enfant sauvage. Il connait très peu de choses, il a lu seulement Rabelais en anglais et quelques pièces de Shakespeare. Pendant la jeunesse, son esprit n’était pas surchargé par des choses inutiles. Le prieur lui a donné à lire une partie de la Bible. L’Ingénu « a dévoré » le Nouveau Testament et bientôt il le savait par cœur. On peut observer la rapidité de l’apprentissage et la mémoire excellente. Il avait accepté la nouvelle religion de sa tante et son oncle, mais son intelligence naturelle et l’enthousiasme pour se convertir ont conduit à plusieurs évènements. Il était prêt à se soumettre aux sacrements, mais dans le texte il n’y a pas aucune description du processus psychologique qui confirmerait sa transformation spirituelle. Premièrement l’Ingénu voulait être circoncis pour marquer son appartenance à la religion. Le prieur lui a expliqué que ce « n’était plus de monde ». A partir de ce moment Huron faisait la lecture de textes religieux encore plus précise et profonde.

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