Le théâtre, bien qu'inutile, est nécessaire.

 DISSERTATION à rendre le 21/03/18

Vous rédigerez l’introduction, une grande partie (en incluant la transition) et la conclusion de la dissertation. Le reste (II et éventuellement III) devra apparaître sous la forme de plan détaillé (prise de note lisible avec des exemples rapidement expliqués).

SUJET :

Dans Le comédien désincarné en 1954, Louis Jouvet, comédien et metteur en scène, a écrit : « Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théâtre ». En quoi cette citation recouvre-t-elle toute l'ambiguïté du théâtre ? Vous traiterez le sujet en vous appuyant sur les textes étudiés en classe et vos lectures personnelles.

Intro

Il paraît compliqué de s’interroger sur le théâtre sans poser la question de son rapport à la société. En effet, il s’agit d’un art, trouvant ses origines dans l’Antiquité puis ayant subi des influences notables comme la Commedia Dell Arte, et dont le pouvoir fédérateur est incontestable : des foules se déplacent pour assister à une représentation, qu’elle soit réaliste, absurde, qu’elle fasse rire ou bien pleurer. En 1954, dans Le Comédien désincarné, Louis Jouvet disait : « Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théâtre ». L’opposition des termes péjoratifs et mélioratifs invite alors à se demander quel est le but du théâtre. En effet, malgré un aspect inutile en raison du rapport qu’il entretient avec la réalité, il présente, au-delà de l’illusion, des atouts indéniables qui le rendent indispensable.

1. Certes, le théâtre semble être inutile étant donné qu’il est une création de l’homme

1. Le théâtre est vain : il fait perdre du temps

Premièrement, le théâtre est vain dans la mesure où il peut représenter une perte de temps.

En effet, des spectateurs peuvent se demander quelle est l’utilité de se rendre au théâtre quand il est possible de lire la pièce chez soi. Ce sentiment est compréhensible puisque certaines pièces jouées ont la réputation d’être totalement incohérentes. A l’image du théâtre absurde, la pièce En Attendant Godot de Samuel Beckett en est le parfait exemple puisque le public assiste à un dialogue de sourd entre deux personnages. En effet, les échanges témoignent de l’attente d’un troisième personnage qui n’arrive pas et que le spectateur tente de s’imaginer. Ce dernier finit par être lassé car les propos forment un non-sens continu et incompréhensible.

De plus, l’aspect vain du théâtre se retrouve dans le contenu insignifiant des répliques. Par exemple, La Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco met en scène deux couples dont la discussion s’attarde sur des éléments inintéressants : un débat est même lancé pour savoir s’il est nécessaire d’ouvrir la porte lorsque l’on y sonne.

Enfin, des pièces interminables contribuent au sentiment de lassitude du spectateur, qui préfèrerait alors consacrer son temps à une tâche plus intéressante. La pièce Platanov ou l’absence d’un père, de Tchekov, peignant la complexité d’un personnage russe face à la société de son époque, est longue de six heures.

1. Faux : il ne représente pas la réalité et lasse le spectateur

Deuxièmement, l’artifice constitue l’essence du théâtre : comme il ne représente pas la réalité, son caractère factice peut aisément déplaire.

Comme dans le roman, il existe des personnages. Pourtant, l’éthymologie même du mot provient du latin « persona » qui signifie « masque de théâtre ». Le comédien est alors un produit factice qui apprend un texte préparé. Il se retrouve sur une scène, entouré d’éléments de mise en scène qui ne concordent pas avec la réalité, ce qui demande un effort d’imagination au spectateur. La rupture avec la compréhension instantanée est également due à certains décors qui ne sont parfois pas représentés mais plutôt suggérés. Par exemple, Jean Pètrement, dans sa mise en scène de Don Quichotte en 2011 comprend qu’il n’est pas nécessaire de tout montrer au spectateur et projette des formes géométriques sur un drap blanc pour représneter des moulins parmi un décor minimaliste. De plus, la temporalité n’est pas souvent respectée : des pièces se déroulant sur plusieurs jours, sont représentées en quelques heure. Par exemple, Dom Juan de Molière (1665), est une pièce se déroulant sur deux jours mais qui est représentée en seulement deux heures.

1. Futile car il n’apporte que de la distraction et de la détente pour le spectateur

Troisièmement, le théâtre paraît inutile, puisqu’il est régulièrement associé à la dérision et au divertissement.

La futilité se caractérise par l’absence d’intérêt et se retrouve dans de nombreux éléments d’une œuvre théâtrale. Bien qu’il est nécessaire, le jeu comique des comédiens apparaît parfois comme « exagéré », poussé à l’extrême, dans l’unique objectif de faire rire le public. Par exemple, la servante présente dans le vaudeville de Georges Feydeau, On Purge Bébé, déclame un texte destiné à la rendre niaise et risible. Le propos même de la pièce est futile et n’appelle qu’aux rires dans la salle : l’intrigue tourne autour d’un petit garçon qui refuse de boire une purgation et dont le père est fabricant de pot de chambre. Cette intrigue légère est caractéristique du théâtre de boulevard, également appelé « théâtre de foire », un théâtre destiné essentiellement au divertissement. Il est alors criticable, étant donné  qu’il n’appporte rien à la société et aux foules qui se déplacent, mis à part le rire.

Transition : Sur de nombreux aspects, la présence du théâtre dans la société est criticable dans la mesure où certaines pièces paraissent déconnectées de la réalité, inintéressantes voire futiles, à cause de leur durée, de leurs mises en scène ou de la cohérence des répliques. Cependant, le genre théâtral est apparu au fil des siècles comme un élément essentiel, de par sa complexité et de son rapport à la réalité.

1. Mais, le théâtre, de par sa complexité et son rapport à la réalité, peut être nécessaire

1. Le théâtre et le divertissement sont essentiels puisqu’ils permettent au spectateur de s’évader

Se rendre dans un lieu inhabituel (lieux magnifiques qui racontent une histoire avant même que la représentation commence, remplie de rires, de pleurs  

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