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Le plaidoyer de Julien Sorel

Fiche : Le plaidoyer de Julien Sorel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2022  •  Fiche  •  981 Mots (4 Pages)  •  572 Vues

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LE PLAIDOYER DE JULIEN SOREL

Introduction :

Accroche : le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin. Stendhal se donne pour ambition de dire la vérité. Dans ce discours judiciaire, c’est ce qu’il fait.

        Le Rouge et le noir est écrit en 1830 par Stendhal, auteur phare à son époque. Stendhal est né à Grenoble sous le nom de Henry Beyle. Son roman se situe entre les courants littéraires du réalisme et du romantisme. Il met en scène le personnage de Julien Sorel, un paysan âgé de 19 ans. On suit, tout au long du roman, son ascension sociale rapide, qui le mènera à une fin tragique. L’extrait étudié présente le dénouement de l’histoire : le plaidoyer de Julien Sorel. Ce dernier est jugé pour avoir tiré une balle sur son amante, Mme de Rênal, par vengeance. Julien sait que la mort l’attend, il décide cependant de s’exprimer.

        En quoi le plaidoyer de Julien Sorel est-il un réquisitoire de la société ?

        Premièrement, nous verrons que Julien récapitule son crime. Nous nous pencherons ensuite sur son accusation envers la société puis, nous analyserons les effets qu’il produit sur son auditoire.

I- récapitulation du crime

  • Julien commence son discours de manière solennelle « Messieurs les jurés » (ligne 1). Mais il justifie aussitôt sa prise de parole par « l’horreur du mépris » (ligne 2). Il apparaît alors comme un héros orgueilleux, qui refuse d’être jugé par des hommes qu’il méprise.

 

  • On observe une allitération en [r] dans la deuxième phrase prononcée par Julien Sorel « horreur », « mépris », « mort », « prendre », « parole ». Cette allitération montre le dégoût de Julien envers ses juges.

  • Le mépris de Julien apparaît dans la tournure ironique « l’honneur d’appartenir à votre classe » (ligne 3). Les termes « honneur » et « votre classe » sont en réalité une critique. Julien exprime sa colère de paysan révolté contre la société.

  • Il ne demande « aucune grâce » (ligne 5), il a un comportement stoïque, courageux, il assume ses actes. Il accepte son sort sans se plaindre.
  • Il dresse ensuite un portrait idéalisant Mme de Rênal. Ce portrait rend son crime encore mois excusable. Julien la désigne en effet avec un superlatif « la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages » (lignes 6-7). Il l’élève jusqu’au rang de mère avec la comparaison « comme une mère » (lignes 7-8).
  • La phrase suivante est très brève « Mon crime est atroce, et il fut prémédité » (ligne 8). En prononçant cette phrase, Julien ne fait qu’aggraver son cas.
  • On remarque une allitération en [m] dans la phrase suivante « mérité », « mort », « messieurs ». Julien Sorel rappelle ainsi, à nouveau, sa condamnation.

II- accusation de la société

  • Après s’être accusé, Julien Sorel accuse la société. Il s’élève au rang de juge « je vois » (ligne 9) et dénonce une société conservatrice et hostile à l’ascension sociale à travers la première phrase de cette deuxième partie. Il fait part de la cruauté des juges en se présentant comme un martyr « sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié » (lignes 9-10).

  • Julien parle au nom de ceux qui appartiennent à une basse classe sociale et qui veulent s’élever dans la société. Le pronom personnel « en moi » (ligne 10) montre que Julien Sorel est le porte-parole d’une génération coupable de vouloir renverser l’ordre établi.

  • On remarque des antithèses entre la richesse et la pauvreté « paysan enrichi » et « bourgeois indignés ».
  • Julien Sorel constate l’absence d’une classe sociale, la sienne, parmi les jurés « je ne suis point jugé par mes pairs » et « je ne vois point » (lignes 14-15).
  • Le procès est, pour lui, injuste tout comme la société est injuste. Il est puni plus sévèrement car il jugé par des hommes appartenant à une classe sociale supérieure.

III- les effets sur son auditoire

  • La troisième partie s’ouvre avec un indicateur temporel « pendant vingt minutes » (ligne 17), le discours devient narrativisé. Les faits sont repris tout au long de l’énumération des lignes 16 et 17.

  • L’avocat général est caricaturé comme un pantin comique, il « bondissait sur son siège » (ligne 18). Son comportement s’oppose aux larmes des femmes, bouleversées par cette plaidoirie « toutes les femmes fondaient en larmes » (ligne 19). L’allitération en [f] et la rime imparfaite « femmes/larmes » donnent l’impression d’entendre les larmes. Ces pleures traduisent la qualité d’argumentation de Julien. Effectivement, seulement par la parole, il proclame sa révolte et émeut son public.

  • Enfin, Julien s’accuse une dernière fois en une longue énumération, qui s’étend des lignes 20 à 22.
  • L’extrait se termine avec une phrase brève et brutale « Madame Derville jeta un cri et s’évanouit » (ligne 23). Il y a une gradation dans les effets de son discours. Mme Derville était témoin des amours de Julien et de Mme de Rênal. L’évocation de ce personnage est une manière de former une boucle tragique entre les amours heureux et la condamnation à la mort.

Conclusion :

        Julien Sorel devient un héros dans cette scène. Il dénonce l’écart présent dans la société ainsi que les préjugés des jurés. Le personnage de Julien Sorel a grandi : il est éloquent et persuasif. Nous pouvons dire que le dénouement est heureux car Julien Sorel atteint une certaine pureté. Il a adopté les codes de la société dans laquelle prédominaient l’ambition, l’hypocrisie et le mensonge, jusqu’au moment où il n’a plus voulu mentir. Sa morale personnelle se place au-dessus de celle des autres.

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