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Le mort qu'il faut - Jorge Semprun critique littéraire

Commentaire de texte : Le mort qu'il faut - Jorge Semprun critique littéraire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  538 Mots (3 Pages)  •  908 Vues

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Un roman de Jorge Semprun,[pic 1]

le livre qu'il faut.

Jorge Semprun revient sur ses deux années d'internement au camp de Buchenwald pendant la seconde guerre mondiale dans un récit poignant, à la fois source et témoignage inestimable pour la mémoire collective.

        Sur la demande d'un de ses amis, rescapé de Buchenwald comme lui, Semprun écrit sur les camps de concentration comme il le fera plus tard avec son livre le plus connu :L'écriture ou la vie (1994)

        55 ans après cette épreuve, les souvenirs resurgissent. Semprun, 19 ans alors, raconte comment il mobilisait les références littéraires qu'il avait à l'époque pour tenir dans des conditions inhumaines. Il se voit par exemple se récitant les poèmes de Rimbaud, Lorca ou Valéry dans les endroits les plus puants du camp comme les latrines ou les crématoires.

        Les conditions inhumaines dans lesquelles ces hommes jouent leur survie est terrible, bouleversante. Comment faire pour vivre un jour de plus ?

        Mais une jour, une lettre en provenance de Berlin pourrait mettre la vie de Jorge Semprun en péril. L'organisation communiste clandestine du camp décide alors de lui faire endosser l'identité d'un moribond, « le mort qu'il faut», pour tenter de lui sauver la vie. Allongé dans l'infirmerie du camp à côté de cet homme du même âge que lui, arrivé au camp en même temps que lui, avec qui il a eu l'occasion de discuter, il nous confie ses tourments, ses réflexions, son organisation psychique, pour résister à l'horreur du camp.

        On peut s'attendre à une certaine émotion au moment où ils font connaissance. Ce récit n'est pourtant pas larmoyant.

        Grâce à son style d’écriture simple et fluide, ce roman, pourtant simple à lire, reste captivant et nous permet de tirer une identité claire des personnages

        Un bémol me concernant : les digressions soudaines et permanentes de l'auteur, les citations en allemand, espagnol etc., les références littéraires et philosophiques multiples, bref, le style occasionne quelques « décrochages » dans le plaisir de lire.

        Jorge Semprun montre dans ce texte que l'homme ne se réduit pas à son corps, à ses fonctions biologiques, mais qu'il se définit surtout par son esprit. Il met aussi en évidence la valeur de la culture : la littérature et la poésie n'ont pas une simple fonction de divertissement et d'évasion ; elles nous aident à affronter l'injustice et l'oppression, à supporter les « situations limites » de l'existence

« On m'a allongé à côté du mourant dont je prendrais la place, le cas échéant. Je vivrai sous son nom, il mourra sous le mien. Il me donnera sa mort, en somme, pour que je puisse continuer à vivre. Nous échangerons nos noms, ce n'est pas rien. C'est sous mon nom qu'il partira en fumée; c'est sous le sien que je survivrai, si ça se trouve. »

Le mort qu'il faut, Jorge Semprun, Edition Gallimard, 2001, 5.90

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