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Le genre littéraire révolutionnaire

Dissertation : Le genre littéraire révolutionnaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2017  •  Dissertation  •  2 023 Mots (9 Pages)  •  456 Vues

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Dissertation

Sujet : Partagez-vous l’opinion de Jean-Jacques Rousseau à propos de l’autobiographie : « Nulle ne peut écrire la vie d’un homme que lui-même, sa manière d’être intérieure, sa véritable vie n’est connue que de lui, mais il l’écrit et l’idéalise ; sous le nom de sa vie, il fait son apologie, il se montre comme il veut être vu mais point du tout comme il est. Les plus sincères sont vraies, tout au plus dans ce qu’il dise, mais il montre par leurs réticences et qu’on disant qu’une partie de la vérité, ils ne disent rien. »

Sous la plume de Jean-Jacques Rousseau, nait un genre littéraire révolutionnaire: l’autobiographie. Désormais les écrivains se racontent. A travers leur récit de vie ils témoignent, critiquent, argumentent et dénoncent ; créant ainsi un genre complet, universel et exemplaire. Pourtant si l’autobiographie est, indéniablement, une œuvre original elle soulève, néanmoins, une question étique : la sincérité de l’auteur et la véracité de ses propos. Comme il l’avoue dans « Les Confessions », Jean-Jacques Rousseau est en quête de son identité et ne peut la construire qu’a travers le travail de la mémoire. Mais cette mémoire n’est-elle pas sélective, affective et poétique ? Le père de fil de l’autobiographie considère la vraisemblance des faits relaté par l’autobiographe compromise. D’après Rousseau, bien qu’il soit le seul capable d’écrire sa vie, l’auteur ne peut- nature humaine l’y obligeant- être tout à fait sincère. L’autobiographie est-elle donc authentique ou fallacieuse? Tout d’abord il est important d’étudier la nécessité de ce genre littéraire, ensuite analyser son caractère subjectif et enfin situer ses enjeux et dimensions.

En affirmant que « nulle ne peut écrire la vie d’homme que lui-même », Rousseau prétends à l’importance du genre autobiographique. Seul l’Homme peut peindre un tableau réaliste de son existence, les autres genres-notamment la biographie- n’offrent qu’une image publique souvent masque de la réalité humaine. En devenant son propre personnage l’auteur(e) fait une peinture presque pointilliste de sa personne. Comme le célèbre précepte de Platon « connait-toi toi-même »   l’autobiographie permet, en effet, une recherche introspective de soi par soi. L’autobiographe détient ainsi les clés d’un mystère dont il est lui-même inconscient. Au fond de son être, il se recherche et cherche à la fois l’objet de ses écrits. L’auteur apprend à se connaitre avant de dévoiler à ses lecteurs qui il est .Au terme de ce voyage intérieur, il acquiert sagesse et maturité. Si l’on considère que « Grandir n'est pas s'enrichir de quelque chose de nouveau, mais découvrir ce que l'on a déjà à l'intérieur » comme l’atteste Alexandre Jollien, on peut réellement affirmer que l’auteur grandit  au terme de son autobiographie. Il est donc clair, qu’écrire une autobiographie revient, pour son auteur, à revivre sa vie tout en y apportant un regard critique ; d’où l’antagonisme du passé et du présent. L’auteur est en situation de conflit avec lui-même. D’une part il se heurte à la barrière du temps et essaye, en vain, de recréer le passé. Les sensations, émotions, sentiments d’une époque révolue refond surface mais demeurent insaisissables. Prisonnier de son présent il ne peut qu’analyser le passé. Son récit s’acharne alors, à mêler le lyrique au polémique et sombre dans le nostalgique. Pourtant cette multiplicité des tonalités de l’autobiographie lui offre toute sa richesse. Loin d’être une simple séries de faits et évènements chronologiques relatés par son auteur, l’autobiographie est un réelle mélange des genres. L’écrivain ne se contente pas de raconter sa vie il la commente, et en la commentant il se juge. Comme Jean-Jacques Rousseau dans « Rousseau juge de Jean-Jacques » , l’autobiographe se lance dans un débat douloureux et passionné fondé sur l’analyse psychologique. L’autobiographie est donc l’expression ultime du moi, mais ne construit-elle qu’un personnage fictif, un être de papier destinée à la postérité ?

Il est évident que l’autobiographie met en scène le règne du moi, mais de quel moi s’agit-il ? Si l’auteur au cours du cheminent de sa pensée a inévitablement recourt à la mémoire ; la question de la défaillance de cette dernière est, en effet très préoccupante car comme le dit le célèbre proverbe chinois  « l’ancre la plus pâle vaut mieux que la meilleure mémoire ».D’après William Shakespeare « La mémoire est la sentinelle de l’esprit ». La justesse de la mémoire est celle de l’esprit sont étroitement liées puisque l’une est gardienne de l’autre. Il serait donc inutile de s’interroger sur la validité de la mémoire puisque celle-ci ne témoigne que  de la cohérence des textes présentés et par conséquent de leur véracité. Pourtant si la validité de la mémoire est vérifiée, nul ne peut se méprendre sur son influençabilité. Souvent la mémoire est aux ordres du cœur et parfois même de l’imagination. La boite à merveilles d’Ahmed Sefreoui-œuvre autobiographique s’inscrivant dans la littérature maghrébine- bascule fréquemment dans le fantastique en raison de l’imagination très active du protagoniste. Les évènements qui y sont présentés comme des souvenirs prennent des dimensions tantôt féeriques, tantôt effroyables semant le doute quant à la sincérité de l’auteur. Etant un roman autobiographique et non une autobiographie à proprement dit, l’œuvre de Sefreoui soulève maintes questions quant à son authenticité.    Bien que la mémoire serait  orienté dans le passé alors que l’imagination est une invention de l’inédit donc se tournant vers l’avenir, la seconde n’influencerait-elle pas la première ? Pour Freud la mémoire n’est qu’une imagination qui ne se contrôle plus. Cette constatation souligne gravement ; le caractère douteux et suspect de certains souvenirs et renvoie à une autobiographie comme récit hypothétique et non véridique des faits. La mémoire peut être non seulement défaillante et influençable, mais aussi sélective.                                                    Que ce soit spontané ou calculé, la faculté de se rappeler des évènements est toujours sélective. De ce fait l’auteur ne fait l’inventaire que des évènements marquants puisqu’il ne peut se rappeler de tous. Ainsi comme le suggère Rousseau, l’autobiographe au moment de l’écriture, peut se retrouver dépendant d’un certain magnétisme, le poussant à taire des évènements ou à en exagérer d’autres. L’auteur ne présente plus la réalité telle qu’elle est, mais t’elle qu’il voudrait qu’elle soit. Implicitement l’image qu’il donne a ses lecteurs de lui, n’est autre qu’une image ; la réalité de son être reste voilée aux yeux du monde. Quant il essaye de ne pas trop se dévoiler et qu’il ne dévoile qu’une partie il ne dévoile rien en réalité. Quant Rousseau dit « qu’on disant qu’une partie de la vérité, ils ne disent rien. » Il fait référence à l’aspect fragmentaire résultant de l’insincérité de certains auteurs. Pour lui l’absence dans la transparence il n’y a guerre de vérité. Comme le dit le célèbre proverbe « deux demi-vérité ne font pas une vérité ». Ainsi en mettant sous silences des faits, nombreux sont les autobiographes qui n’offrent aux lecteurs que des idées propices aux analyses erronées. Tous ses facteurs sont donc responsables de la subjectivité de l’autobiographie, néanmoins d’autres raisons stylistiques ou linguistiques obligent l’autobiographe à avoir recourt à des ajustements voir même modifications. Si le caractère subjectif de l’autobiographie est apparent quel rôle celui-ci a-t-il sur son authenticité ? Peut-on dire que tout œuvre si subjective est fallacieuse ? La subjectivité d’une œuvre ne lui ôte pas sa sincérité. Tout œuvre est subjective  dans le sens où elle transmet non seulement des idées d’ordre méthodique et rationnel, mais aussi des sentiments, sensations et impressions personnelles. L’auteur au risque de paraitre désintéressé et en conséquent inintéressant se doit d’introduire une dimension humaine dans son récit et ainsi de le subjectiviser. Si l’autobiographie est le domaine du subjectif par excellence c’est essentiellement parce que celle-ci n’est autre que le récit commenté d’une vie. L’auteur juge et critique, introduit son point de vue et ne peut se contenter d’être le  spectateur des évènements dont il a jadis été l’acteur. L’importance même de l’autobiographie réside dans sa subjectivité, puisqu’elle permet  d’élargir le champ de compréhension et donc d’interprétation des lecteurs. Cette diversité fait sa fertilité et par le même billet son universalité. Est-ce judicieux, finalement, de réduire la qualité d’une œuvre autobiographique à la sincérité de son auteur ?                                                                                                                                            

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