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Le but de ces pages

Cours : Le but de ces pages. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2014  •  Cours  •  887 Mots (4 Pages)  •  526 Vues

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Les pensées L'objet de ces pages est d'opérer une distinction claire entre la liberté de pensée et la liberté de décréter et d'agir selon sa pensée. Si l'on dispose de la première, on ne dispose pas pour autant de la seconde. On s'interroge alors sur la portée du droit reconnu. On est tenté de se dire que chacun ayant toujours la possibilité de penser autre chose que ce qu'il est contraint de dire, lui reconnaître ce qu'on ne peut lui ôter n'engage strictement à rien. Mais on ne saurait vraiment comprendre la thèse réellement audacieuse de Spinoza, si l'on ne saisissait pas qu'à la liberté reconnue à chacun de penser appartient aussi celle de s'exprimer et, mieux encore, de professer et d'enseigner sa pensée. Le citoyen ou le sujet n'a pas seulement le droit de " parler à son bonnet ", il a aussi celui de dire tout haut ce qu'il pense tout bas, de le communiquer à autrui par tout moyen qui est à sa portée et de le convaincre par ses raisons. C'est l'action politique qui se trouve libérée. Il faut donc montrer à la fois qu'il est utile à l'Etat que s'expriment les pensées de chacun et qu'il est juste que chacun se soumette à la loi, alors même qu'il la juge mauvaise.

Le mouvement de la pensée de l'auteur dans ce second § du chapitre XX est particulièrement limpide. 1° La fin de l'Etat est la liberté. 2° Chacun conserve dans l'Etat la liberté de pensée et de parler. 3° Il est juste et pieux de faire le contraire de ce qu'on croit juste et pieux, dès lors que l'Etat le commande. 4° Il y a cependant des opinions séditieuses. La conclusion est que l'Etat concède à chacun exactement la même liberté que lui concède la foi.

L'Etat doit permettre à chacun de déployer sa nature et les forces tant physiques qu'intellectuelles qui la constituent. Les hommes ne renoncent à leurs droits naturels que dans ce but, se libérer de l'insécurité, et il serait donc absurde qu'ils transfèrent le droit de raisonner et de juger. On peut ainsi distinguer entre le meilleur des citoyens (optimus civis) et celui qui est perturbateur et rebelle. Le début du § est une protestation contre la philosophie politique de Hobbes. Celui-ci ne voit de remède au désordre de l'état de nature qu'en brisant l'égalité naturelle des droits et en instaurant la dictature d'un prince ou d'une aristocratie à qui l'on donne les moyens de soumettre le peuple par la terreur. Le contrat sur lequel il fonde l'état civil implique que tout le monde ne renonce pas aux droits qu'il tient de la nature et que ce ne soit pas à la collectivité toute entière que ces droits soient transférés . Si l'on suivait cet auteur il faudrait admettre que la fin dernière de l'Etat est la domination. Il justifie le despotisme. Qu'il le veuille éclairé ne change rien à l'affaire.

Mais " la fin dernière de l'Etat " est toute autre. Elle est même diamétralement opposée à ce que voudraient " les fauteurs du despotisme " (comme les nomme Rousseau). L'Etat est issu d'un transfert, qui est un acte volontaire, il a une fin. Ce sont les contractants, ceux qui forment un pacte, c'est à dire rien d'autre que les hommes eux-mêmes

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