Le Voyage, Tours Et détours

Alors qu’ils étaient, il y a encore quelques dizaines d’années, réservés aux classes les plus aisées, les voyages sont aujourd’hui devenus financièrement très abordables. Pour quelques centaines d’euros et quelques heures d’avion, la plupart d’entre nous peuvent faire l’expérience d’un dépaysement total.

Le dépaysement est la promesse faite par les montagnes qui terminent la route sur la photographie du corpus. Il peut provoquer de drôle de réactions, à l’instar de celle du personnage de J. Kerouac qui atteint un état quasi mystique. Mais il n’est pas besoin d’aller loin pour faire de nouvelles expériences : peut-être suffit-il de voyager dans sa propre chambre, comme le narrateur du roman Xavier de Maistre. Valérie Cibiot montre par ailleurs que le voyage n’est pas un simple aller-retour vers l’autre, qu’il y a d’autres enjeux pour le voyageur que le déplacement. Face à la richesse des propositions du corpus, on peut se demander si le voyage est réductible à un simple déplacement.

Après avoir montré que le voyage est un déplacement physique mais aussi spirituel, nous verrons qu’il est un déplacement vers les autres, puis un retour vers soi-même.

Le voyage est avant tout envisagé comme un déplacement. N’est-ce pas réducteur ?

Tout voyage est un déplacement. Pour Valérie Cibiot, auteur de l’article « Le tour du monde en trois « moi » », paru dans Muze en juin 2006, le voyage est un déplacement qui se prépare. Il ne peut être virtuel et remplacé par internet. Le voyage peut être une ligne droite, préparée, tracée et rassurante, comme celle de la photographie intitulée « L’autoroute qui mène à la montagne » datée de 2007. Au contraire, pour le narrateur du roman de Jack Kerouac « Sur la route », le voyage est un mouvement guidé par le hasard, proche de l’errance. Curieusement, bien qu’enfermé dans sa chambre, le narrateur du roman de X. Maistre intitulé « Voyage autour de ma chambre » s’adonne à la même errance, ignore les lignes droites et accepte les détours.

Le voyage peut être un mouvement de l’esprit. En effet, J. Kerouac poursuit en expliquant que le voyage pouvait être un détachement du corps et de l’esprit. Cela peut être une expérience mystique dans un cadre étranger. Pour Valérie Cibiot le voyage est plutôt le fruit de la découverte de soi afin d’échapper à soi-même et évoluer. Dans son roman de X. de Maistre montre le plaisir du voyage immobile. Il évoque la méditation et explique que cela peut être une autre forme de voyage, le voyage spirituel.

Le voyage peut aussi être la découverte d’autres mondes, d’individus différents.

Dans cette partie, le voyage peut être la découverte d’autres mondes, d’autres espaces. Le voyage peut être la découverte d’un monde différent même dans sa laideur comme le montre J. Kerouac. Il décrit la chambre dans laquelle il est et explique dans l’état miteux où elle est. X. de Maistre, lui, découvre un autre univers même dans sa chambre mais qui n’est pas laid. Au contraire, la photographie nous montre un chemin vers l’inconnue, ce qui est différent des deux textes précédents car on n’a pas de détails.

Tout voyage est la découverte d’individus différents. En effet, le voyage permet

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