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Le Temps Dans Le désert Des Tartares Et Le Rivages De Syrtes

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Par   •  17 Novembre 2014  •  3 316 Mots (14 Pages)  •  1 461 Vues

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Le temps :

Comme le dit Nicolas Boileau, « le temps fuit, et nous entraîne avec lui ». En effet letemps est un milieu indéfini où paraissent se dérouler irréversiblement les existences dans leurchangement, les événements et les phénomènes dans leur succession. La notion de « temps »

est polysémique, elle renvoie à de nombreuses définitions. Néanmoins celle-ci est celle qui

illustre le mieux la temporalité de Gracq et Buzzati. Alors que dans l’extrait étudié du Rivage

des Syrtes, Aldo vient juste de faire son entrée au Fort, Giovanni Drogo, dans le passage du

Désert des Tartares, décide de rester au Fort Bastiani même s’il avait la possibilité, après

quatre mois de service, de partir. Quoiqu’il n’y ait pas d’élément perturbateur, comme

l’évoque cette définition du temps, les personnages voient une modification irrévocable de

leur existence. Il est possible de se demander dans quelle mesure le temps a une incidence sur

l’évolution des deux personnages. Ainsi sera étudié en quoi le traitement formel du temps

dans les textes a une influence sur la conscience que l’on peut en avoir.

D’une part il faut noter que ces deux extraits traitent de la notion de temps aussi bien

dans le vocabulaire utilisé, que dans la forme et le découpage du texte.

Tout d’abord il faut étudier le déroulement des actions et du temps car les faits ne sont

pas traités de la même manière chez Gracq et chez Buzzati. Dans le Désert des Tartares le

récit est fait par un narrateur hétérodiégétique et omniscient tandis que dans le Rivage des

Syrtes le narrateur est autodiégétique et raconte des faits passés de sa vie. Les deux premiers

paragraphes du passage du Désert des Tartares sont un sommaire de ce qui va se passer pour

Drogo. En effet cela commence par une analepse au passé simple qui revient sur le premier

jour au fort, « ce jour lointain » ; puis on note un verbe au passé composé qui donne la

décision de Drogo de rester au fort suivi d’un présent soutenu par « pour le moment » qui

explique la pensée de Drogo et enfin un futur qui montre l’évolution de la pensée du

personnage « plusieurs mois plus tard ». Ensuite le narrateur fait une pause dans le récit en

décrivant les habitudes que Drogo a pris au fort et s’arrête sur « la première fois » où ce

dernier a été « de garde à la quatrième redoute ». Cet épisode forme une scène, c'est à dire que

le temps du récit est égal au temps de l’histoire. Cette impression de déroulement du temps de

l’histoire égal au temps de lecture est accentuée par le dialogue avec Tronk. Le passage se clôt

sur la conception du temps qu’a Drogo à ce moment là de son existence. En revanche dans le

Rivage des Syrtes, l’extrait débute par le constat d’Aldo, en une phrase, que ses « fonctions

d’observateur » n’allait pas lui donner beaucoup de travail. Il raconte vite ce qui s’est passé

vite. On peut ainsi relever des adverbes de temps comme « très vite ». Ensuite il parle de

Roberto, Fabrizio et Giovanni avec qui il se lie « vite » également. Cette rapidité est mimée

par le peu de mot accordé à la manière dont cela s’est fait. Après ces courtes explications du

narrateur qui lui permettent d’introduire la suite il passe au récit de leur journée type, puis au

repas du soir, à la promenade sur le môle et à l’observation de la « nuit salée » avant le

coucher. Dans un second paragraphe il raconte des « moments », ce qu’il faisait « de temps en

temps » mais qui s’est quand même répété. Dans le dernier paragraphe le narrateur

personnage fait une analepse qui revient sur les premiers jours qui montrent comment il s’est

attaché à la vie du fort. Les deux extraits ont donc une manière différente d’appréhender les

événements.

Il faut ensuite s’intéresser de plus près aux indications temporelles. Dans les deux

textes elles sont toujours floues, c’est seulement la révolution du soleil qui permet de déceler

le temps qui passe. Chez Gracq « le soir tombait », « par une après midi lumineuse » et le

« jour bas se levait » sont les seuls indices qui permettent de situer à quel moment l’action se

déroule. Il en est de même chez Buzzati mais il faut noter que les événements se déroulent

toujours lorsque le soleil s’est couché, par « une nuit pure et glaciale », « sous la lune » etc. de

surcroît il est intéressant de remarquer que si l’on relève tous les verbes conjugués des deux

passages les temps dominants sont le présent et l’imparfait. Dans le Rivage des Syrtes les sept

verbes conjugués au présent ont une valeur omnitemporelle : « les oiseaux de passage qui

pullulent » (p.26), « le léger brouhaha qui secoue les casernes », « on conserve », « on se

recueille » (p. 27), « cette fascination d’étrangeté qui nous tient suspendus », « les gros

poissons qui se hasardent dans les lagunes », « les lapins qui dévastent les maigres pâturages »

(p.28) Le temps utilisé est

...

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