Le Tartuffe ou l'Imposteur

En 1664, Molière rédige une comédie en trois actes, entièrement versifiée : Le Tartuffe,ou l’imposteur. Si la pièce plaît au Roi, elle se voit pourtant aussitôt interdite : les dévots accusent en effet le dramaturge de donner une trop mauvaise image de la dévotion et des croyants en général : ils craignent que « la peinture de la fausse dévotion ne fasse douter de la vraie ». Or, Molière se justifie dans sa préface en expliquant que sa démarche consiste justement à « distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vari dévot » (préface du Tartuffe). Dès lors, il semble légitime de s’interroger sur le but même de la pièce : la comédie Le Tartuffe,ou l’imposteur n’aurait-elle pour fonction que de faire rire, ou sourir le lecteur-spectateur ? Pour tenter d’apporter des éléments de réponse à une telle question, il nous faudra déjà réfléchir à la première fonction qui se déssine effectivement de manière nette dans la pièce : le divertissement. Comment la pièce du Tartuffe parvient-elle à faire rire ou sourire le lecteur-spectateur ? Cependant, le rire dans la pièce est-il une fin en soi, ou n’est-il qu’un moyen pour accéder à d’autres fonctions, peut-être plus nobles encore ? Dans un premier temps, nous reviendrons donc sur la foncion de divertissement. Dans un deuxième temps, nous verrons que Molière a justement choisi de divertir son lecteur, pour mieux l’instruire et le mettre en garde. L’auteur reprend ainsi le fameux adage du « castigat ridendo mores ».

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