Le Père Goriot, Honoré de Balzac

        Honoré de Balzac, écrivain du 19ème siècle, issu du mouvement littéraire, le réalisme. Créer à partir du réalisme, Le Père Goriot met en avant l’évolution tragique du père Goriot, à travers de multiples figures de styles et description précises. Dans l’extrait étudié, le lecteur assiste à la découverte d’Eugène, qui rentre pour la première fois dans la chambre insalubre, du père Goriot. En quoi cet extrait reflète t-il le pathétique du personnage et de son train de vie ? Premièrement, nous ferons l’analyse de la description péjorative précise de Balzac sur Goriot et sa chambre. Deuxièmement, nous étudierons le pathétique et le réalisme, que transmet cet extrait.

        Tout d’abord, la chambre est l’objet le plus dégradé de cet extrait. Pour commencer, le lecteur voit la chambre du vieillard, d’un point de vue interne, à travers les yeux du jeune Eugène : « En voyant ». La description précise et vocabulaire péjoratif marquent le malsain de cette chambre : « Plâtre jauni par la fumée », « Table de nuit sans portes, ni marbre », « Carreau humide et plein de poussière ». Cette description a pour but de susciter la pitié et la compassion chez le lecteur. L’auteur souhaite, grâce à cette représentation, que le lecteur soit plongé dans la chambre du père Goriot, comme si nous étions le personnage d’Eugène, comme si nous y étions. De plus, l’appartement est désigné de plusieurs manières comme « grenier », « bouge », « logement d’une prison », « chambre » ; cela montre qu’on ne sait pas comment appelé cette chambre tellement elle est délabrée. D’ailleurs, cette idée est prouvée par l’hyperbole comparative : « Ressemblait au triste logement d’une prison ». Mais Balzac ne fait pas qu’accentuer sur la manière d’appeler cette chambre, il accentue aussi le désordre, en évoquant les meubles moins nombreux et abimés, quand Balzac ne donne pas d’ordre dans sa description, c’est à dire, quand il passe de « papier de tenture » à « souliers », sans faire de lien. Il ne fait que décrire ce qu’il voit, sans ordre, il prend un meuble ou une partie de la pièce au hasard, la décrit et passe à la suivante, tout simplement. Ainsi, Eugène, dans cet extrait, comprends que son voisin est prêt à se déposséder de tout ce qu’il a et à vivre une vie de misère pour ses filles, à qui il a donné toute sa fortune.

        Ensuite, Balzac, dans cet extrait, fait également le portrait péjoratif du personne de Goriot : « Le bonhomme gisait sur un mauvais lit », « Le bonhomme se tourna de son côté en restant couvert jusqu’au menton ». Cette répétition « bonhomme » qui le désigne, sans utiliser son nom, montre que ni Eugène, ni le lecteur n’ose croire que c’est bien lui, lui qui avait été si propre et digne au début de ce roman. En effet, lorsque le vieillard est arrivé à la pension de Madame Vauquer, celui-ci habitait l’appartement du 1er étage, l’appartement le plus « luxueux », mais au fur et à mesure du temps, il donnait tout à ses filles, ainsi il s’est lui-même dépouillé de tout ce qu’il avait, et a commencé à monter les étages, pour monter jusqu’à l’appartement le plus sale. Ainsi, la montée des étages représente la montée dans la misère, la montée dans la pauvreté et le dépouillement, progressivement, Goriot court vers sa ruine.

...