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Le Portrait négatif Du héros

Note de Recherches : Le Portrait négatif Du héros. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2013  •  1 834 Mots (8 Pages)  •  2 811 Vues

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Roxane HATEM

Seconde 5

Dissertation à rendre pour le 10 mai 2011

Les différents mouvements du romantisme, naturalisme, et réalisme donnent naissance à des personnages tels qu’ils sont réellement avec leur qualité et leur défaut d’Homme. Adhérer, aimer, comprendre ou mépriser le personnage principal qui ne se contente plus d’être un héros mythique, idéal ou parfait. C’est un être vivant qui aime, déteste et détruit. Le personnage romanesque est une création personnelle de son auteur qui répond à un projet artistique complexe et relève de plusieurs aspects : dramatique, apologétique, cathartique, symbolique, esthétique…Ces différentes fonctions amènent le lecteur ou le spectateur à se demander s’il peut s’identifier au personnage si négatif soit-il, doit refuser tout amalgame avec ce personnage vicié ou bien peut tenter de comprendre ledit personnage afin d’en retirer un intérêt quelconque.

I) Il est possible de s'identifier à un personnage au portrait négatif

A. Quand celui-ci ressemble au lecteur ou lui rappelle des épisodes de sa propre vie.

*Un défaut physique ou une laideur qui amène le personnage à être rejeté par les autres du fait de sa différence comme dans La cicatrice où Jeff sera malmené par le monde cruel des autres enfants

*Le personnage adolescent est sans doute celui qui touche le plus son lecteur. L’adolescence, période de doute et de révolte met souvent en scène des jeunes laids ou qui se dépeignent comme tels et vies de lassitude désabusée. C’est un des traits de caractère de l’héroïne de La Joie de Vivre de Zola mais aussi de celle de Françoise Sagan dans Bonjour Tristesse.

*Lorsque le personnage principal ne répond pas aux cadres moraux en vigueur dans la société comme Meursault dans L’étranger de Camus, peu touché par la mort de sa mère car celle-ci n’avait pas su lui témoigner son amour et qu’il est « étranger » à tout ce qui l’entoure.

*Une première rencontre amoureuse décevante dans Aurélien d’Aragon, avec Aurélien qui trouve Bérénice « franchement laide ! » Aurélien semble dénué de sentiment alors que sa déception amoureuse le rapproche humainement du quotidien du lecteur. Il dénonce ainsi l’impossibilité du couple.

B. Quand celui-ci permet au lecteur de s'évader

*La fresque romanesque et historique : Manon Lescaut de l’Abbé Prévost avec des descriptions typiques du XVIIIème siècle mais dont les robes et les rubans ne dissimuleront que difficilement le vice et la vénalité qui habitent l’héroïne.

*Les romans de Jules Verne, où souvent le protagoniste a un caractère difficile, Nemo et son « mobilis in mobile » mais qui entraîne cependant le lecteur dans un monde fantastique. Nemo tenaillé entre la pitié et la haine cherche si la justice est dans la vengeance ou dans le pardon.

*Le conte et son univers féérique qui entraînent le lecteur dans des cadres magiques, où souvent il assiste à la libération du personnage. Ceci est très présent dans La Belle et la Bête, écrit par Madame de Beaumont puis mis en scène par Jean Cocteau. En dépit de la laideur et du caractère inaccessible de la Bête, le lecteur pressent l’existence d’une bonté enfouie derrière le monstre de cette étrange histoire.

C. quand le lecteur excuse le personnage, éprouve de la pitié et le comprend

*Le personnage complexe, mélange de vices et de vertus, amène le lecteur à une tentative d’explication psychologique. Manon Lescaut, la passionnée qui aime par-dessus tout en faisant fi de conventions le Chevalier des Grieux mais également, La princesse de Clèves de Madame de Lafayette, qui avoue finalement son adultère à son époux soumise à des conflits violents et insolubles alors qu’elle n’y est pas préparée du tout.

*Pierre, dans Pierre et Jean de Maupassant qui, tout au long du roman, doute. Sa mère est-elle coupable ? Il ne peut empêcher sa colère d’éclater, il voudrait tuer tout le monde, « son père, sa mère, le mort ». L’acharnement du personnage à trouver la vérité le rend humain et le lecteur ne le méprise plus. Il adhère à sa quête de vérité.

*Des faiblesses humaines deviennent touchantes, lorsque l’Amour rêvé n’est pas au rendez-vous. Dans Une Vie, de Maupassant, Jeanne, elle aussi, doute. Elle croyait à l’amour avec un grand A mais se rend compte que ce n’était que légende.

II) Mais s'identifier à ce genre de personnage est souvent difficile

A. Quand le portrait du personnage est abusivement péjoratif

*Un portrait uniquement constitué de défauts rend l’identification difficile. Dans Pierre et Jean, Maupassant nous dépeint le portrait de M. Roland d’une façon très dure. Il est grossier, laid, mal proportionné, n’a pas la moindre influence sur sa famille en tant que père de famille et est tellement naïf qu’il n’a pas compris que Jean, qui lui est si peu ressemblant, n’était pas son fils. Maupassant insiste tellement sur les défauts du personnage qu’aucune empathie ne peut se créer.

*Lorsque l’entourage du personnage principal n’est que souffrance et endurance du seul fait d’une personne. C’est le cas de M. de Mortsauf, dans Le Lys de la Vallée de Balzac. Cet homme égocentrique et hypocondriaque passe chaque seconde de sa vie à se plaindre d’un nouveau malaise, d’une nouvelle maladie. Il est tellement centré sur lui-même qu’il ne voit pas l’état de santé de sa femme se détériorer. De plus, il n’apprécie rien, est très colérique et peut dire des infamies.

Le ridicule peut créer un sentiment de mépris.

*Arnolphe, dans L’école des femmes, de Molière est tourné en ridicule à cause de son obsession pour le cocufiage et sa solution miraculeuse qui échoue, d’ailleurs. Son égo surdimensionné ne peut le rendre attachant.

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